Quelle place tenait la princesse Marie-Thérèse dans votre famille?
Marie-Thérèse était la petite sœur de ma mère et la troisième des six enfants de la famille. Les BourbonParme sont une famille disons… animée, et ma tante respectait à la lettre cette particularité, faisant preuve d’une énergie physique et morale sans limite. Ma mère et moi avons passé beaucoup de temps avec elle ces deux dernières années, ainsi qu’avec ses sœurs, Marie des Neiges et Cécile.
Comment vous entendiez-vous avec cette tante hors norme?
J’adorais être en désaccord avec elle, et quand nous nous lancions dans une conversation, j’avais intérêt à préparer mes arguments! Tout en elle voulait vous convaincre, son grand sourire autant que sa culture immense, et ses convictions aussi profondes que sa foi catholique. Ennemie du capitalisme financier, adepte de l’autogestion, docteur en sciences hispaniques et en sociologie, elle a côtoyé de grandes personnalités politiques comme Yasser Arafat, François Mitterrand ou Hugo Chavez. Tout en s’inscrivant dans la tradition d’un carlisme moderne. Notre dernière discussion a porté sur la compassion, un sentiment qui lui était familier tant elle savait faire attention aux autres. Elle ne laissait personne indifférent.

Comment s’est-elle forgé un tel caractère?
Sans doute grâce à l’éducation donnée par son père, le prince François-Xavier, duc de Parme, et sa mère, Madeleine de Bourbon-Busset. Pour six millions d’Espagnols carlistes, mon grandpère était le roi Xavier. Ma mère et ses trois sœurs ont été élevées comme des infantes, par un homme d’une érudition extraordinaire, parlant le grec ancien, l’hébreu et le latin. Mon grand-père a été à l’origine des accords de la paix séparée entre l’Autriche-Hongrie et les alliés avec sa sœur Zita, devenue par son mariage impératrice d’Autriche. Ils auraient dû mettre fin à la guerre dès 1917. Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été déporté à Dachau. À son retour, il a transmis à ses enfants, à jamais, le goût de la liberté.
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Était-elle malade?
Pas une seconde. Elle était en pleine forme, courait partout et vivait à Paris avec ses sœurs, Cécile et Marie des Neiges. Tout est arrivé très vite. Elle s’est sentie mal un matin, a été admise à l’hôpital Montsouris et deux jours plus tard, elle disparaissait. Nous avons dit une messe à Paris le 2 avril dernier, en tout petit comité. Plus tard, lorsque les choses se seront apaisées sur le front sanitaire, elle sera inhumée selon sa volonté à Parme, au côté de son frère le prince Charles-Hugues.
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