Mariage d’Iman de Jordanie, le bonheur de Rania et Abdallah

Les rayons du soleil couchant caressent leur visage tandis qu’ils empruntent, suivis par deux jeunes demoiselles d’honneur, une allée bordée d’arbres en fleurs. Conduite par son frère aîné, le prince héritier Hussein, la princesse Iman de Jordanie s’apprête à unir son destin à celui de son compagnon Jameel Alexander Thermiotis devant quelque 150 invités. Le visage de Jameel s’illumine en voyant arriver sa future épouse. Celle-ci rayonne dans une élégante robe blanche Dior signée de la créatrice Maria-Grazia Chiuri dont le décolleté sobre et les poignets sont recouverts d’une délicate dentelle florale. Un diadème à franges en diamants retient également son long voile. 

Le bonheur contagieux d'Iman et de Jameel

Après avoir embrassé son père le roi Abdallah, la princesse prend place au côté de son fiancé. Le Katb al-Kitab peut ainsi commencer. Au cours de cette cérémonie au caractère spirituel important, l’imam énonce les termes du mariage qui lie Iman et Jameel. Tous deux échangent leurs consentements sous le regard rempli de fierté de la reine Rania. 

En Dior Couture, la souveraine, assise au premier rang, couve sa fille du regard. À sa droite, ont pris place le prince héritier Hussein, sa fiancée, Rajwa Al Saif, vêtue d’une robe cape jaune griffée Roksanda, le prince Hashem et la princesse Salma, qui porte une création Andrew Gn. Parmi les membres de la famille royale jordanienne présents dans l’assemblée, le prince Hassan, oncle du souverain, sa femme la princesse Sarvath, le prince Ghazi accompagné de son épouse la princesse Miriam, la princesse Muna, grand-mère d’Iman, et ses filles, les princesses Aisha et Zein. Le cheikh Khalid ben Mohammed ben Zayed Al Nahyane, fils de l’émir d’Abu Dhabi, le prince héritier de Bahreïn, Salman ben Hamad Al Khalifa, et la première dame d’Égypte, Entissar Amer, ont également été conviés.

Dans ce cadre à la fois grandiose et intimiste, décoré avec soin par l’entreprise jordanienne ADegrees, l’imam invite le roi Abdallah à signer le contrat de mariage, avant de le présenter à la princesse Iman et à Jameel. Les frères de la mariée, Hussein et Hashem, apposent eux aussi leur signature, tous deux étant témoins de cette union. Iman et Jameel éprouvent quelques difficultés au moment d’échanger leurs alliances, ce qui ne manque pas de les faire sourire. À peine sont-ils mari et femme qu’une zaghrouta, ce long youyou traditionnel, se fait entendre parmi les invitées, enjoignant l’assistance à célébrer la joie de ce moment.

Le bonheur se lit sur le visage des jeunes mariés, chaleureusement félicités par le couple souverain et la famille. En juillet dernier, l’annonce de leurs fiançailles après trois ans de relation avait créé la surprise tant la princesse avait su garder leur idylle secrète. Leurs chemins se seraient croisés à New York où la fille aînée d’Abdallah et de Rania a obtenu un bachelor en administration des affaires à la Parsons School of Design, après un passage sur les bancs de Georgetown, à Washington.

C’est en effet à Manhattan que Jameel a cofondé en 2015 Outbound Ventures. Le jeune homme a lancé cette entreprise de capital-risque après avoir décroché, la même année, un diplôme en administration des affaires et en commerce à l’université internationale de Floride, à Miami. Né Dimitrios "Jimmy" Alexander Thermiotis, à Caracas en 1994, il doit ses origines grecques à son grand-père, Dimitrios Thermiotis, né en 1922 sur l’île d’Andros. "À l’âge adulte, il quitte son pays natal, direction le Venezuela où il monte plusieurs entreprises prospères et devient rapidement l’un des hommes d’affaires les plus importants d’Amérique latine", souligne le média Greek Reporter.

Ces noces sont donc l’occasion de découvrir les proches de Jameel. Ses parents, Alexandros Thermiotis et Corina Hernández, n’auraient manqué pour rien au monde le mariage de leur aîné. Alejandro et Alexia, les frère et sœur du marié, ont également fait le déplacement jusqu’à Amman. Cette famille discrète et unie fait elle aussi son entrée à la cour hachémite, affichant ainsi sa bonne entente avec le roi Abdallah et la reine Rania dès leur arrivée à Beit Al Urdun.

Les tendres félicitations de Rania à sa fille

Le palais Al Husseiniya a quant à lui accueilli, quelques jours plus tôt, le premier temps fort de la nouvelle vie d’Iman. Ce 7 mars, Rania de Jordanie organise la fête du henné en l’honneur de sa fille. "La nuit du henné était autrefois un moment triste car la mariée se préparait à quitter la maison familiale et à s’installer dans sa nouvelle demeure avec son mari. Aujourd’hui, les choses ont changé et les rituels ne sont qu’une manière de préserver la tradition", explique Naqaa Gharaibeh, cofondatrice de Henna House, dans un entretien accordé à The Arab Weekly en 2018. Si cette coutume tend à disparaître en Jordanie, elle n’en demeure pas moins essentielle aux yeux de Rania et d’Iman.

Mère et fille ont fait appel à une trentaine de femmes du royaume pour confectionner les décorations qui ornent la salle du palais où a lieu la soirée, mettant ainsi en avant l’artisanat local. Elle rassemble princesses et membres de la famille royale, Rajwa Al Saif, la fiancée du prince Hussein, et de nombreuses femmes venues des différents gouvernorats de Jordanie. Sous les applaudissements, les invitées félicitent, enlacent et embrassent chacune à son tour Iman et Rania. La reine a du mal à contenir son émotion devant ces témoignages d’affection. "Tant d’amour dans une seule pièce", confie-t-elle sur les réseaux sociaux en postant nombre de photos de ce moment.

Pour l’occasion, sa fille a revêtu une longue robe blanche Reema Dahbour. Cette jeune designer jordanienne fait part du "véritable honneur de contribuer à cette occasion mémorable", soulignant que son équipe et elle sont "reconnaissantes de cette chance". Cette robe est "brodée de fleurs blanches et de cristaux dorés". Dotée d’une coupe moderne, la tenue de la future mariée aura nécessité près de six mois de travail, indique Reema Dahbour à Harper’s Bazaar Arabia, précisant qu’elle a été confectionnée par "des femmes jordaniennes avec de la mousseline et du tissu de soie". À la taille de la...

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Directrice de la rédaction