Elle est la bibliophile incontestée de la famille royale britannique, diplômée en littérature française à l’Institut de l’université de Londres à Paris, marraine de huit organisations littéraires et figure incontournable du prestigieux Man Booker Prize dont elle reçoit chaque année les lauréats. "Je tiens cet amour de mon père [le major Bruce Shand], probablement l’homme le plus cultivé que j’ai connu. Il faisait souvent la lecture à ses enfants. Il choisissait les livres, et nous l’écoutions. C’est grâce à lui que ce goût m’a été transmis dès mon plus jeune âge", raconte la duchesse de Cornouailles dans une vidéo diffusée en février dernier sur le compte Instagram de Clarence House.
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En ce début d’année où le confinement oblige de nombreux Britanniques à rester chez eux, l’épouse du prince Charles lance son club de lecture, baptisé The Reading Room. Le principe : chaque mois, engager une conversation virtuelle autour de titres coups de cœur choisis par la duchesse. Avec un premier cru calibré pour séduire le plus grand nombre : une saga stambouliote de la femme de lettres turque Elif Shafak – L’Architecte du sultan, Flammarion –, un roman d’espionnage du maître du genre William Boyd – La Vie aux aguets, Seuil –, un hymne à la nature signé Delia Owens – Là où chantent les écrevisses, Seuil – et une saga de Hillary Mantel, autrice de best-sellers autour de la monarchie britannique – encore inédite en France.
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Et cela marche : près de 94.000 abonnés ont déjà rejoint sa chaîne enrichie de nombreuses publications interactives et interviews d’écrivains prolixes en citations inspirantes. À la manière de la présentatrice vedette Oprah Winfrey ou de l’ancien président des États-Unis Barack Obama – qui partage chaque année sa liste de lecture réunissant une vingtaine d’ouvrages en tout genre –, l’initiative a pour but d’encourager à la lecture dans le prolongement plus personnel d’engagements menés auprès de la jeunesse et lors de grands rendez-vous culturels.
Dans la bibliothèques des princes et princesses
Passionnée de littérature, la reine Letizia d’Espagne puise dans le palmarès du prestigieux prix Princesse des Asturies. Les goûts pointus de l’ancienne journaliste iraient des essais féministes de l’Américaine Siri Hustvedt aux reportages de guerre du Polonais Ryszard Kapuściński. Car à chaque lecteur royal, sa façon de conjuguer affinités personnelles et nécessaire mise en lumière d’un patrimoine littéraire plus large.
La princesse Leonor participe à une lecture publique lors de la Journée internationale du livre en 2020. © Casa de Su Majestad El Rey
À l’occasion de la Journée nationale de la poésie, le prince Charles récitait l’un de ses textes préférés – un écrit de Bernard Levin sur Shakespeare – au micro de la BBC 2. En Norvège, la princesse Mette-Marit embarque tous les ans à bord du Train de la littérature, qui sillonne le pays pour sensibiliser les enfants à la lecture, et sur les réseaux sociaux, partage ses enthousiasmes pour de multiples auteurs scandinaves.
Sur Instagram, la princesse Mette-Marit annonce en 2018 le lancement annuel du Train de la littérature. © Christian Lagaard / The Royal Court
En partenariat avec la maison Chanel, Charlotte Casiraghi lance pour sa part les très élégants Rendez-vous littéraires rue Cambon, une série de rencontres numériques inscrites dans la tradition française des Salons du XVIIe siècle. Fondatrice et présidente des Rencontres philosophiques de Monaco, la fille de la princesse de Hanovre est par ailleurs devenue autrice à la publication de son Archipel des passions – Seuil, 2018 –, un ouvrage inspiré de ses échanges épistolaires avec son ancien professeur, l’éditeur et critique Robert Maggiori.
Parfois tentés par l’écriture
Encouragées par les grands noms présents aux murs de leurs bibliothèques – désormais visibles à l’arrière-plan de leurs visioconférences –, plusieurs personnalités royales se laissent tenter par l’exercice de l’écriture. La reine Rania de Jordanie a signé quatre courts livres pour enfants, dont le plus récent, The Sandwich Swap, est entré dans la liste des meilleures ventes du New York Times. Autrice elle aussi de livres illustrés pour les plus petits – dont la moitié des bénéfices sont reversés à des associations –, Sarah Ferguson vient de mettre le point final à son premier roman pour adultes, une fiction historique aux accents érotiques inspirée de la vie de son arrière-grand-tante lady Margaret Montagu-Douglas-Scott, à paraître en août prochain sous le titre Her Heart for Compass – Son cœur pour boussole.
Engagé pour la lecture, le prince Charles est aussi l’auteur de plusieurs livres, dont Harmony. © Service de presse
Auteur prolifique, le prince de Galles a commis plusieurs livres sur ses thèmes de prédilections que sont l’environnement, mais aussi les jardins, l’architecture et la peinture. Il confie : "J’ai toujours aimé la façon dont on peut tordre ou tourner un mot pour le teinter de mille nuances. Et je suis toujours émerveillé de voir comment les grands écrivains réussissent à peindre une émotion, l’atmosphère d’un lieu ou la profondeur psychologique d’un personnage". La littérature l’a, dit-il, aidé à "appréhender la complexité du monde". Une expérience aussi intime qu’universelle, savourée sans modération par son épouse, la duchesse de Cornouailles, et par tous les lecteurs du monde...
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