Dans les deux premiers épisodes de Kingsman, Harry Hart interprété par Colin Firth initie le jeune Eggsy (Taron Egerton) à l’art de se comporter en gentleman et de sauver le monde. Se déroulant près d’un siècle plus tôt, ce nouveau film nous révèle les origines de cette fameuse agence d’espions au service du bien, dont Gemma Arterton et Ralph Fiennes incarnent les cofondateurs.
Si l’on y retrouve l’humour, la folie et la virtuosité propres à la saga, The King’s Man : première mission nous offre aussi de croiser bon nombre de figures célèbres, de Mata Hari à Raspoutine, en passant par George V. Un mélange des genres réjouissant qui ne craint pas de prendre quelques libertés avec l’histoire...
Gemma, pouvez-vous nous présenter cette Polly que vous incarnez ?
Gemma Arterton : Elle est la nounou de Conrad, le fils du duc d’Oxford. Mais dans les faits, elle est la patronne de la maisonnée — le duc compris. C’est également une mathématicienne très douée et le cerveau se cachant derrière la création de l'agence Kingsman. Polly est une femme solide, d’une grande intelligence, qui sait aussi se montrer très drôle. Issue de la classe ouvrière du nord de l’Angleterre, elle n’est ni très chic ni très sophistiquée. Mais elle a beaucoup de répartie...

Ralph, votre personnage le duc d’Oxford passe beaucoup de temps à éduquer son fils Conrad. Le fait-il comme Colin Firth agissait avec son protégé Eggsy ?
Ralph Fiennes : La situation est un peu différente dans la mesure où le duc d’Oxford éduque son propre enfant, il le connaît depuis toujours. De plus, Oxford a une véritable aversion pour la guerre, et Conrad ne rêve que de s’engager. Il l’entraîne surtout pour lui apprendre à se défendre. Il n’est pas qu’un tuteur, mais un père aimant et protecteur.

Un héros pacifiste, c’est peu commun dans un film d’espionnage...
R.F. Oui (rires) et il me semblait que cela constituait l’un des attraits de ce rôle. Il fallait que la situation soit vraiment désespérée pour voir le duc d'Oxford renoncer un temps à son engagement pacifiste. Chacun sait que la Première Guerre mondiale fut une horreur absolue. À ce titre, défendre un personnage œuvrant pour la paix me convenait très bien. Raspoutine fait partie des figures historiques apparaissant dans le film. Il est interprété par Rhys Ifans, plutôt lié au registre comique...
G.A. Nous sommes amis, mais la première fois que je l’ai vu ainsi déguisé, je ne l’ai pas reconnu. Il sortait de la loge maquillage, ses baskets Adidas dépassaient de sa robe. Ce n’est que lorsqu’il m’a lancé : " Hé! Comment vas-tu ?", que sa voix m’a permis de le reconnaître (rires). Dans la vie, Rhys est un garçon charmant, mais ainsi accoutré, il était terrifiant. Il m’a fallu un petit moment pour m’y habituer...

Ralph, vous jouez également M dans la saga James Bond. Avez-vous hésité avant de vous lancer dans une autre franchise d’espionnage ?
R. F. Il faut envisager chaque film selon ses qualités et non de manière générale. L’univers de Matthew Vaughn, le réalisateur de la saga Kingsman, est unique. Et si les deux premiers épisodes sont de purs films d’espionnage, ce troisième s’en démarque tout de même. Oxford est certes un espion, mais le fait que Matthew s’appuie sur des événements historiques et leur donne une tournure singulière apporte cette touche d’originalité. Je n’ai pas non plus eu l’impression de prendre la place de Colin Firth. Oxford est un nouveau personnage. Et il n’y a rien de mal à apprécier les franchises à succès. Elles ont juste besoin d’être renouvelées, réinventées en permanence.
The King’s Man : première mission, de Matthew Vaughn, en salle le 29 décembre 2021.
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