Son prénom est celui d’un empire ! L'Inde, dont son grand-père, lord Mountbatten, fut le dernier vice-roi. Sa beauté est éclatante. Elle en a fait un métier : mannequin-vedette, le rêve de bien des jeunes filles. Première étape d'une vie professionnelle pleine de promesses...
India Hicks, arrière-petite-fille de la reine Victoria, cousine et filleule du prince de Galles, est la digne héritière d'une lignée d'artistes. Son père est le plus célèbre décorateur du Royaume-Uni, son frère est architecte.
Souvenez-vous ! En 1981, une petite fille rosissante de fierté portait la lourde traîne de la future princesse de Galles, le jour de son mariage. Des millions de spectateurs découvraient alors le visage d'India. L'enfant a grandi ! Cette longue jeune fille blonde, à la carnation parfaite, à la démarche toute de souplesse et d'élégance, voulait d'abord être photographe. Elle n'a pas renoncé à ce projet.
© Collection Point de Vue
Vous êtes la petite-fille de lord Mountbatten of Burma, votre prénom est chargé d’histoire…
C’est vrai, ma mère a choisi de me nommer ainsi parce que son père fut le dernier vice-roi des Indes : j’étais sa dernière petite-fille. Enfant, j’ai parfois eu du mal à porter ce prénom, jusque-là inconnu, surtout à l’âge où les filles se moquent si facilement les unes des autres. Puis il est devenu à la mode. Cela ne m’a pas plu du tout : India, c’était moi seule ! J’ai pris conscience que j’étais beaucoup plus attachée à mon prénom que je ne le pensais. Vous aviez douze ans à la mort de votre grand-père.
Quels souvenirs avez-vous de lui ?
Ce qui m'a vraiment marquée, c'est sa grandeur. Au sens propre comme au sens figuré. Pour moi, il était énorme, immense, gigantesque. Il était à la fois impressionnant et très aimant. Il fut véritablement le noyau de notre famille. Les vacances scolaires se passaient toujours en famille avec mon frère, ma sœur et nos sept cousins. Les étés en Irlande, Pâques chez nous aux Bahamas, Noël en Angleterre dans la maison de campagne de mes grands-parents... De merveilleux souvenirs. C'est notre grand-père qui nous a tellement soudés les uns aux autres.
Vous souvenez-vous de ses funérailles, en septembre 1979 ?
Très clairement. J'étais encore à un âge très sensible et facilement impressionnable. Cela s’ajoutait à l’émotion de la journée. J’avais douze ans et je n’oublierai jamais.
Depuis qu'elle a annoncé en novembre 2020 son mariage avec David Flint Wood, le père de ses cinq enfants, India Hicks a dule reporter deux fois. © David Loftus
Deux ans plus tard, en juillet 1981, vous étiez demoiselle d’honneur au mariage du prince Charles, votre parrain…
Aujourd’hui encore, on ne cesse de me poser des questions à ce sujet… Ma réponse était que j’étais émue, mais relativement à l’aise. Elle pourrait sembler arrogante, mais mettez-vous à ma place : je n’avais que treize ans et j’étais déjà devenue une "professionnelle" des cortèges d’honneur ! Petite dernière d’une grande famille, je vivais ce jour-là mon huitième mariage en tant que "bridesmaid". Cette fois-là, cependant, l’échelle était différente. Les répétitions avaient duré des heures ! Mais le plus fantastique pour moi fut que l’on nous offrait des sachets de pièces en chocolat lors des répétitions de la cérémonie… Sinon le reste ne fut pas toujours très gai ! Mes chaussures étaient trop petites et ce jour-là j'ai souffert le martyre. Mon voisin dans la cathédrale était un énormissime gentleman. Il était si gros qu'il avait une chaise spéciale et, à côté de lui, toute une rangée de dames d'honneur qui lui passaient des bonbons pendant la cérémonie. C'était, je crois, le roi du Tonga. Je me souviens aussi du retour à Buckingham en calèche et de la petite fille d'honneur assise à côté de moi qui n'a pas arrêté de pleurer... Allergique aux poils de chevaux, la pauvre avait une crise d'asthme. Je la revois avec ses yeux inondés de larmes saluant des milliers de gens sur notre passage. La journée était tuante. Ce qui m'intéressait le plus, c'était le bal qui allait suivre la réception. Hélas, j'ai fait une sieste... qui a duré treize heures. Le lendemain au réveil, j'étais affreusement triste et déçue.
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Vous vivez actuellement en France. Pourquoi ce choix et pour combien de temps ?
J'ai choisi Paris il y a maintenant trois ans. J’ai envie de pratiquer enfin le français, n'ayant jusqu'alors parlé qu'anglais, en Angleterre, puis aux États-Unis lors de mes années d'études photographiques, à Boston. Cependant j'ai aujourd'hui la chance de pouvoir aller et venir ; je bouge sans cesse et il est certainement plus facile d'apprécier le lieu où l'on vit lorsque l'on n'y est pas cloué...
Ne serait-ce pas aussi parce que vous aimez les Français ?
Oui et non. Enfin, il ne faut pas généraliser. Au début, je trouvais les Parisiens impossibles, très prétentieux. De la même façon, les Anglais, eux aussi, paraissent souvent froids. Mais j'ai rencontré des styles de gens très différents, des provinciaux, des Français d'origines diverses et cela m'a peu à peu donné une vision beaucoup plus intéressante et moins stéréotypée des Français. Finalement, leur mauvaise réputation me semble très injuste. Il faut toujours prendre le temps de persévérer pour connaître vraiment les gens. Et puis, regardez-nous... Nous sommes la dernière petite île en Europe et c'est nous qui créons tous les problèmes.... Il serait malvenu pour des Anglais de trop critiquer les Français !
© Collection Point de Vue
Concrètement, aujourd'hui, comment s'organise votre vie ?
Ce n'est pas moi qui l'organise ! Et c'est le plus difficile à accepter. Je suis mannequin professionnel depuis l'année dernière : trois personnes gèrent mon emploi du temps. Or j'ai totalement le caractère de mon signe, la Vierge, je suis archi perfectionniste dans tout ce que je fais, et j'ai parfois du mal à accepter qu'un agent organise et contrôle ma vie. On pense souvent d'un mannequin : "Cette fille ne peut être qu'une prétentieuse petite idiote qui fait des photos pour se prouver quelque chose." Moi, j'ai commencé ce métier très tard, à vingt-quatre ans. À cet âge avancé, toutes les filles sont déjà à la retraite... Mon idée première était de de venir reporter photographe. C'est ce que j'ai étudié pendant deux ans à Boston. L'art fait partie de mon capital "génétique". Toute ma famille s'y consacre par le biais de l'archi lecture, le design ou autre......
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