Le clan Trump pourra-t-il faire réélire le président?

La Convention républicaine leur a servi de tribune. Fils, filles, belles-filles, épouse… Les Trump, une fois de plus, ont fait bloc autour du patriarche. Autant pour "restaurer la grandeur de l’Amérique" que pour couvrir les voix dissidentes.

Par Thomas Pernette - 09 septembre 2020, 10h02

 Ivanka Trump, la fille préférée de Donald Trump et l’une de ses conseillères à la Maison Blanche, est chargée de défendre le bilan du président. Plus que jamais, elle apparaît comme son héritière en politique.
Ivanka Trump, la fille préférée de Donald Trump et l’une de ses conseillères à la Maison Blanche, est chargée de défendre le bilan du président. Plus que jamais, elle apparaît comme son héritière en politique. © Leigh Vogel/Pool/ABACAPRESS.COM

Chacun leur rôle, chacun leur tour. Pendant quatre jours, à Charlottesville et Washington, les Trump ont fait le show, fidèles à eux-mêmes. Face à eux, un public conquis d’avance, membres éminents du parti républicain, partisans de la première heure, tous peu soucieux des mesures de distanciation sociale. Devant leur écran, plus de 20 millions d’Américains, impatients également d’assister au spectacle. Lever de rideau.

Kimberly Guilfoyle, porte-parole de campagne et girlfriend de Donald Trump Junior, est la première à entrer en scène. Extatique, l’ex-présentatrice de Fox News se lance dans une incantation à la gloire du président: "Le leader qui reconstruira la promesse de l’Amérique, s’assurant que chaque citoyen puisse réaliser son rêve." Rien de moins.

Donald Trump Junior, son compagnon, préfère taper sur "Biden le pékinois", fossoyeur de l’économie américaine vendu à la Chine. Le lendemain, c’est au tour de la cadette, Tiffany, de prendre la parole. Celle qui a longtemps fait figure de mouton noir aux yeux des médias a une mission: convaincre les jeunes électeurs. "Je vous conjure de juger sur les résultats, pas sur la rhétorique", exhorte la jeune femme de 26 ans".

En coulisses, les deux figures les plus attendues peaufinent encore leur entrée. Melania Trump d’abord. La première dame bénéficie d’une scénographie hollywoodienne digne de son statut, avec pour décor la roseraie de la Maison Blanche, tout juste rénovée. L’ancienne mannequin a appris de ses erreurs. Il est loin le temps où Melania égrenait un discours plagié, quasi à l’identique, sur celui de Michelle Obama.

La famille du président occupe une place centrale dans la campagne

En 2020, ses mots, pleins d’empathie pour les familles des victimes de coronavirus, détonnent. L’apaisement après les attaques. La concorde plutôt que les clivages. "Je sais que beaucoup de gens sont anxieux et que certains se sentent impuissants. Je veux que vous sachiez que vous n’êtes pas seuls." 

Mais c’est Ivanka Trump, la fille adorée, qui tient le premier rôle. C’est à elle que revient l’insigne honneur d’introduire son candidat de père pour le grand discours de clôture. Le "président du peuple", comme elle l’appelle, est tout sourire. "Donald Trump n’est pas venu à Washington pour gagner les éloges des élites, il est venu à Washington pour rendre sa grandeur à l’Amérique!" La messe est dite.

Le clan Trump serre les rangs, au dernier jour de la Convention républicaine. © Al Drago/Bloomberg via Getty Images
Le clan Trump serre les rangs, au dernier jour de la Convention républicaine.©Al Drago/Bloomberg via Getty Images

Le lendemain, la presse confirme que Donald a gagné deux points dans les sondages, réduisant quelque peu son retard sur Joe Biden. Mais derrière cette belle unité de façade, une voix discordante déverse de l’acide sur la photo de famille. Mary Trump, nièce du président et psychologue de formation, ne s’est pas contentée d’écrire un livre au vitriol sur son oncle, paru cet été, dans lequel elle le qualifie ouvertement de cas clinique.

LIRE AUSSI >> Les Trump en ordre de marche avant les élections américaines

Elle a également en sa possession quinze heures d’enregistrement de l’une de ses tantes, Maryanne Trump Barry, la sœur aînée du président. La vieille dame, âgée de 83 ans, y livre d’embarrassantes confidences sur son frère: "Donald est cruel" ou encore "Vous ne pouvez pas lui faire confiance." En guise de pare-feu, le bureau ovale a publié un bref communiqué, au ton faussement détaché: "Chaque jour une nouvelle attaque, mais qui cela intéresse-t-il?" Réponse en novembre prochain.

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Directrice de la rédaction

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