Un exercice auquel elle n’avait pas l’habitude de se prêter. Au coeur de l’automne, les jardins botaniques royaux de Kew, au sud-ouest de Londres, ont accueilli, en toute intimité, Paolo Roversi et Kate pour un photoshoot inoubliable. À l’approche de ses 40 ans, le 9 janvier 2022, la duchesse de Cambridge a accepté de poser pour le célèbre photographe italien. Spécialisé dans les portraits, il a notamment immortalisé Natalia Vodianova, Naomi Campbell ou encore Kate Moss.
Tous deux ont fait connaissance en novembre 2021 au palais de Kensington, autour d’un thé et de gâteaux. Malgré l’ambiance conviviale, Paolo Roversi a dû rassurer l’épouse du prince William, quelque peu inquiète à l’idée de poser pendant plusieurs heures devant l’objectif du photographe. "C'est l'une des femmes les plus photographiées au monde mais elle n'a pas l'habitude de poser. Une fois commencé, cela a été très facile", confie-t-il au quotidien italien Corriere della Sera.
En amont de cette séance photo, Kate a présenté à Paolo Roversi des oeuvres qui pourraient l’aider pour la série de portraits, à l’image du travail de Dante Gabriel Rossetti. Ce peintre britannique d’origine italienne est le fondateur du préraphaélisme au Royaume-Uni. Paolo Roversi se retrouve tout à fait dans ce mouvement artistique, qui puise son inspiration dans la peinture de la Renaissance. "J’ai toujours été un préraphaélite", explique-t-il.
Ce choix de modèles de la duchesse de Cambridge pourrait s’expliquer par son séjour à Florence, en 2000. Dans la cité toscane, célèbre pour sa richesse artistique et architecturale, elle a étudié l’italien et l’histoire de l’art au British Institute, rappelait en 2018 le Daily Express.
Rendre Kate "intemporelle"
Pour réaliser ces photos, le célèbre portraitiste — qui a collaboré avec les plus grands — a souhaité une Kate authentique, naturelle et peu maquillée. "Le point central du visage de Kate est son regard et son sourire", relate Paolo Roversi dans les colonnes du Corriere della Sera. Un sourire lumineux et communicatif visible sur deux des trois clichés partagés par Kensington pour les 40 ans de la duchesse.

Si le tirage de profil de Kate fait penser aux photos de cour réalisées sous l’ère victorienne, ou aux différents portraits de Queen Mum, de la princesse Margaret ou de la reine Élisabeth par Cecil Beaton, le photographe italien — basé à Paris depuis les années 1970 — a choisi de représenter l’épouse du prince William la "plus pure et contemporaine possible", presque "intemporelle". Un choix audacieux mais digne d’une future reine.
Sur l’unique cliché en couleurs, la duchesse de Cambridge arbore une robe rouge griffée Alexander McQueen. Ses deux autres tenues sont elles aussi signées de la maison britannique et ont été choisies par sa directrice artistique, Sarah Burton. En faisant appel à elle, Kate lui renouvelle son soutien et son amitié. Sarah Burton avait en effet dessiné sa robe de mariée en 2011.

Refusant de poser avec un diadème, la belle-fille du prince Charles s'est contentée de boucles d'oreilles pour seul bijou. Les pendants en perles ont appartenus à Diana, tandis que la paire en diamants est un prêt de la reine Élisabeth II.
Paolo Roversi charmé par la duchesse
Interrogé par la journaliste Francesca Pini sur la personnalité de Kate, Paolo Roversi, vraisemblablement marqué par cette rencontre, n’a pas tari d’éloges sur la jeune femme : "agréable", "accueillante" ou encore "respectueuse du travail de chacun". Kate apportera, selon lui, "beaucoup d'espoir à l'Angleterre et au monde entier".
Quant au choix final, Paolo Roversi a dû procéder à une sélection parmi les 250 photographies prises au cours de leur séance. Sur les 70 restantes, figuraient "une dizaine de ses préférées, puis nous sommes arrivés à trois de mes favorites et une des siennes", explique-t-il. Le choix du portrait officiel dévoilé par Kensington s’est fait à l’unanimité, celui-ci était leur préféré à tous les deux.
Pas de danse pendant la séance photo
Les photos réalisées par Roversi feront partie de la collection de la National Portrait Gallery dont Kate est la marraine. En attendant sa réouverture en 2023, ces clichés seront exposés dans le cadre du projet Coming Home, "une initiative nationale qui voit des portraits de personnalités bien connues être envoyés dans des endroits auxquels elles sont étroitement associées", explique Kensington dans un communiqué. Pour la duchesse de Cambridge, il s’agit du Berkshire, où elle est née, de St Andrews en Écosse et d’Anglesey, où elle a vécu avec William après leur mariage.

Le photographe partage une dernière chose sur les coulisses de cette séance photo à Kew Gardens. "J’ai eu envie de faire des photos en mouvement [...]. Je l'ai fait danser devant mon objectif, une sorte de valse accélérée mêlée à une pincée de rock'n'roll." Si les talents de danseuse de la duchesse ne sont pas inconnus, Kate et Paolo Roversi ont toutefois décidé de garder précieusement ces clichés pour eux. Un secret qui restera donc entre le modèle et son maître.