Marie-Astrid de Liechtenstein et Ralph Worthington, leur mariage à l'italienne

Elle nous avait prévenus : "La traîne est très, très longue, et ma robe en lin avec des broderies de feuilles a été créée par Marta Ferri, une styliste de Milan." Qui se trouve être également la belle-sœur de Beatrice Borromeo. Il est 16h30, ce samedi 25 septembre 2021, et les invités ont déjà pris place dans la co-cathédrale de Santa Maria Assunta d’Orbetello, en Toscane, lorsqu’enfin la mariée sort de la voiture qui la dépose au pied du parvis avec son père, le prince Nikolaus de Liechtenstein, et ses témoins.

Elle est éblouissante, longue liane coiffée du diadème Kinsky, dont les motifs de chèvrefeuilles s’accordent à ravir à sa robe. Il s’agit là d’un joyau emblématique de l’écrin de la famille souveraine de Liechtenstein, acheté par le prince Hans-Adam II pour sa défunte épouse, née Marie Kinsky von Wchinitz und Tettau, porté par sa fille et ses belles-filles à l’occasion de leur mariage. Et aujourd’hui par sa nièce. Le diadème retient le voile de la princesse Astrid, un voile qui est celui de sa grand-mère maternelle, la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg.

La princesse Astrid porte le diadème Kinsky, de la famille souveraine de Liechtenstein, et le voile de sa grand-mère maternelle, la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg. © David Atlan

Tandis que la mariée s’avance vers les marches de la cathédrale et sa façade gothique du XIVe siècle, un vent léger venu de la lagune et de la mer Tyrrhénienne s’engouffre dans sa traîne. Le cortège des enfants d’honneur n’est pas encore en place, alors les quatre témoins d’Astrid de Liechtenstein arrivent à la rescousse.

Maria Laura de Belgique, Louis de Luxembourg, Elisabeth Defforey, sœur de la fiancée de Louis, et Victoria Bracht jouent les jeunes pages avec bonne humeur et naturel, portant la traîne interminable jusqu’à ce que le prince Nikolaus et sa fille franchissent le porche de Santa Maria Assunta aux accents du Gloria de Vivaldi, interprété par le chœur de la basilique Saint-Pierre de Rome.

"D’emblée, j’ai eu l’impression de connaître Ralph depuis toujours"

Désormais côte à côte devant l’autel, les futurs époux écoutent le père Alexander Sherbrooke les accueillir dans la maison de Dieu et excuser le cardinal Comastri, archiprêtre honoraire de la basilique Saint-Pierre, qui aurait dû concélébrer mais a été retenu au Vatican. Lui-même curé de Saint-Patrick de Soho Square, à Londres, après avoir travaillé avec mère Teresa, le père Alexander est un ami des fiancés.

"Il nous prépare depuis deux ans et demi", confiait Astrid de Liechtenstein à Point de Vue, quelques jours plus tôt. "Ralph et moi nous nous sommes rencontrés à Rome, voici cinq ans. D’emblée, j’ai eu l’impression de le connaître depuis toujours. Tout était très facile, très naturel avec lui."

À la sortie de la cérémonie, les époux s’éclipsent à bord d’une Fiat 1200 spider. © David Atlan

Entrepreneur immobilier, de nationalité américaine, diplômé du Trinity College de Dublin, Ralph Worthington vit alors à New York et la princesse Astrid à Londres, où elle a fait le plus clair de ses études supérieures, notamment à la KLC School of Design. Les allers-retours des deux côtés de l’Atlantique se font de plus en plus fréquents. Jusqu’à ce que Ralph s’installe à Londres. Et depuis un an à Rome, avec sa bien-aimée. Laquelle a lancé sa propre société, AvL Backgammon. "Je crée des plateaux de jeu sur mesure qui sont aussi des pièces de design. Je puise mon inspiration dans la nature et propose des pièces ornées de scarabées ou de papillons."

La nature, justement, et ce que l’on bâtit à deux se trouvent au cœur de la cérémonie de mariage d’Astrid et Ralph, "à travers les lectures que nous avons choisies". Ainsi de cet extrait du Livre de Jérémie, dit par Christian de Hanovre, témoin de Ralph: "Bâtissez des maisons et habitez-les, plantez des jardins et mangez de leurs fruits. Prenez des femmes et engendrez des fils et des filles, prenez des femmes pour vos fils ; donnez vos filles en mariage, et qu’elles enfantent des fils et des filles." Ou des psaumes : "Que le ciel se réjouisse, que la terre danse de joie, que la mer rugisse avec toutes ses richesses! Que les champs soient en fête avec tout ce qui s’y trouve ! Que tous les arbres de la forêt crient de joie devant le Seigneur, car il vient !"

Après l’Évangile de Matthieu et la parabole de la maison bâtie sur le roc, l’homélie du père Alexander Sherbrooke rappelle que "la connaissance de Dieu mène à un profond respect de la nature… Le monde et sa pompe n’est pas ce qui doit vous occuper mais bien plutôt de vous montrer humbles devant Dieu". Et de convoquer sainte Hildegarde qui a su parler de la complémentarité des sexes et de leur véritable égalité. Ou saint Benoît "qui nous a enseigné à reconnaître la beauté de chaque personne, riche ou pauvre, bien portante ou malade… Obéir, c’est écouter, non seulement les mots mais le langage du cœur".

Toutes les grandes familles d’Europe sont représentées

Voici l’échange des consentements et les deux époux qui joignent leur main droite au moment de promettre de s’aimer et se chérir jusqu’à ce que la mort les sépare. La mère d’Astrid, née princesse Margaretha de Luxembourg, écrase une larme d’émotion avec une élégante discrétion. L’assemblée entière est comme aimantée par ce couple dont le bonheur irradie.

Devant le père Alexander Sherbrooke, Ralph Worthington remet à son épouse l’alliance, gage de leur amour et de leur fidélité. © David Atlan

On reconnaît bien sûr aux premiers rangs la princesse Anunciata de Liechtenstein et Emanuele Musini, mariés trois semaines plus tôt à Vienne, le prince Josef-Emanuel et sa fiancée, Claudia Echavarría Suárez; puis les oncles, tantes et cousins Luxembourg. Le clan Liechtenstein est là en nombre, mené par le prince souverain Hans-Adam II, le prince régent Aloïs et son épouse, née princesse Sophie de Bavière, le prince Philipp et son épouse Isabelle, la princesse Nora, marraine de la mariée.

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Le parrain d’Astrid, l’archiduc Lorenz d’Autriche-Este, prince de Belgique, est présent, tout comme sa fille Maria Laura et ses fils. L’aîné, Amadeo, est accompagné de son épouse Elisabetta et de leurs enfants, Anna-Astrid, petite fille d’honneur, et Maximilian. L’archiduchesse Marie-Beatrice d’Autriche-Este, comtesse douairière d’Arco-Zinneberg, retrouve ici toutes ses filles, dont Olympia, épouse du prince Napoléon. Habsbourg, Galitzine, Ruffo di Calabria, Fürstenberg, Hesse, Beauvau-Craon, Croÿ, Orsini… tous les grands noms d’Europe sont représentés.

Une des photos officielles des mariés, devant les oliviers de la propriété, avec leurs enfants d’honneur, chaussés de furlanes Chatelles: Sacha Defforey, Tatiana von Coudenhove-Kalergi, Laetitia et Karl-Ludwig de Liechtenstein, Olympia von Coudenhove-Kalergi et Anna-Astrid d’Autriche-Este. © David Atlan

Pour la consécration mariale du couple, une des enfants d’honneur, Tatiana von Coudenhove-Kalergi, va porter le bouquet d’Astrid à l’autel de la Vierge avec le père Alexander. Tous deux s’agenouillent et prient tandis que le chœur entonne le Léif Mamm, chant luxembourgeois à Notre-Dame.

La piste de danse a été installée dans un esprit marocain

La sortie des mariés sur le parvis se fait dans un joyeux désordre, très italien et bon enfant. Ils s’éclipsent à bord d’une Fiat 1200 décapotable spider du plus beau rouge. Direction Capalbio et la villa...