Moliets : entre forêt et Océan
Conçu en 1986 par l’architecte américain Robert Trent Jones Sr. dans les Landes, ce golf offre une alternance de links et d’in-lands avec un 18 trous "Forêt et océan" sous les pins et un 9 trous "Airial" déployés sur 84 hectares. Classé 85e meilleur parcours du monde par le magazine américain Golf Digest (hors États-Unis), ce golf public fait partie intégrante du Resort de Moliets qui possède aussi une Académie de golf (centre d’entraînement ayant reçu l’École de France pendant dix ans), des terrains de tennis et un centre de séminaires. Il accueille principalement une clientèle individuelle, preneuse de green fee à la journée.

Hossegor, le plus chic
L’ancien président de la République François Mitterrand qui louait, dit-on, une maison donnant sur le trou n° 15, avait une formule exquise pour évoquer le golf : "Un moment merveilleux de détente, de repos de l’âme, loin des soucis". Il faut avouer qu’Hossegor a bien des atouts. La station balnéaire des Landes, aujourd’hui l’un des spots mondiaux de surf et qui célébrera son centenaire en 2023, a pourtant été créée autour du golf et du tennis, dits "sports élégants".
Dès 1927, le club déployait son parcours à l’intérieur de la ville, le long de villas classées, permettant de le protéger du vent. Géré par une association de loi de 1901, le club est très couru, "entre 2 et 5 ans d’attente pour devenir membre", selon son président, Gilles Deraison.

Partenaire du très distingué club madrilène Puerto de Hierro où joue historiquement la famille royale d’Espagne, le Golf d’Hossegor a accueilli autrefois "le comte de Barcelone, père du roi Juan Carlos, et le prince de Galles ; quant à l’ancien champion José María Olazábal, c’est un habitué des lieux". Felipe VI d’Espagne et le futur roi du Royaume-Uni viendront-ils à nouveau ?

Deuxième école de la région (derrière Bordeaux-Lac), l’association couve avec soin ses 120 élèves. Une pépinière avec de nombreuses filles. À Hossegor, les femmes sont d’ailleurs très actives, 37 % des 950 membres affiliés, plus que la moyenne nationale qui tourne autour de 23 %. Depuis 2020, l’activité golfique dans le monde entier est en hausse. "Nos valeurs de respect et de plaisir attirent les gens, confirme Gilles Deraison, d’a tant qu’un joueur de golf a une espérance de vie de sept ans supérieure à celle de la moyenne."
Pau Golf Club, le St Andrews du Continent
"Le Golf de Pau n’est pas seulement le territoire idéal d’un pourfendeur de balles, il est mieux encore le reflet d’une époque, le passage obligé de deux mondes." Ainsi s’exprimait Jacques Chancel, d’origine bigourdine, dans la préface du livre d’Yves Caillé, Pau Golf Club, le St Andrews du Continent. La légende veut qu’en mars 1814, deux officiers écossais de l’armée de Wellington apportèrent leurs fers pour jouer à un jeu alors inconnu sur le Continent. Il faudra attendre quatre décennies pour que les Palois, séduits, décident de construire un premier parcours de 9 trous dans la plaine de la Billère.

En 1860, la mairie fait appel à l’architecte et joueur professionnel écossais, Willie Dunn Sr., pour tirer les traits d’un 18 trous : le dédoublement des départs et des greens est sur le modèle de Saint-Andrews en Écosse, premier golf du monde en 1754, où la pratique de ce sport remonte à 1552. "Tradition anglaise oblige, un 9 trous fut même créé en 1877 pour les dames, détruit depuis", rapporte le jeune directeur du Pau Golf Club, Harry Mead.

Le Club House et son restaurant de style victorien regorgent de trésors, comme cette lettre manuscrite de la reine Victoria, datant de 1889, et quelques œuvres du peintre britannique Allen Culpepper Sealy.
Pian-Médoc, un grand cru
En Gironde, le Golf du Médoc est né en 1989 sous l’impulsion de deux hommes d’affaires passionnés : Gérard Pélisson (Accor) et Jérôme Seydoux (Cinémas Pathé). Élu meilleur parcours de France en 2014, 2016, 2017 et 2018, par les World Golf Awards, le parcours des Châteaux obéit à la pure tradition des links écossais, avec de larges fairways (zones de gazon) bordées de bruyères, d’ajoncs et de genêts, la signature de son architecte, l’Américain Bill Coore. Le parcours des Vignes, également adapté aux standards internationaux pour la compétition, présente un paysage typiquement régional bordé de pins. Chacun des 36 trous porte le nom d’un Grand Cru Classé du Médoc, soulignant la connivence entre culture viticole, œnologie et tradition golfique.

À l’abri de la forêt du Taillan, se croisent membres réguliers, simples amateurs, français et internationaux (40 %) qui apprécient le confort de l’hôtel MGallery, ouvert depuis 2007 en même temps que le spa des Cinq Mondes. "Lakshmi Mittal avait demandé à pouvoir atterrir en hélicoptère", se souvient le directeur Vincent Paris. Son équipe – 35 salariés sur le golf, une centaine sur l’ensemble du Resort – est capable de répondre aux demandes de nombreux sportifs non-golfeurs pour des entraînements, équipes de foot – PSG, OM, les Diables rouges (Belgique) –, de rugby, et également "des musiciens se produisant à l’Arena, tels Dire Straits. Plus récemment, j’ai eu le plaisir d’accueillir Hugh Grant et Dany Boon."
Chiberta, une naissance aristocratique
C’est pour plaire au duc de Windsor, que le célèbre architecte Tom Simpson a dessiné, au Pays basque, ce parcours dans la pinède face à l’Atlantique qui devait être "le plus beau du monde". Sous son crayon, les 150 hectares acquis en 1924 par la société Biarritz-Anglet-La Forêt deviennent un merveilleux exemple de mélange de links et in-land. "Le sable permet de jouer toute l’année même par temps de pluie", explique le directeur Patxi Iturry. Les premiers Championnats de France professionnels s’y déroulent en 1928, attirant le gotha international qui rivalise d’élégance.
Avec le temps, les zones engazonnées (les fairways) grignotaient les dunes. Depuis une décennie, un gros travail de préservation de l’environnement a été fait en collaboration avec l’Observatoire du littoral et de nombreuses surfaces ont été rendues à la "dune grise", passant de 3,5 hectares à 8 hectares de flore dunaire. "Nous luttons contre les graminées estivales et les espèces invasives, poursuit Patxi Iturry, mais sans utiliser de pesticides."

À la place, de nouveaux jardiniers ont été mis à contribution. Résultat : les 18...
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