Georges-Philippe et Nathalie Vallois
À la FIAC, ce tapis tufté You are Welcome de la très almodovarienne Pilar Albarracín, pièce unique de 1997, est une "langue tirée à toutes les obligations domestiques attribuées aux femmes, aux maîtresses de maison", comme le rappellent Georges-Philippe et Nathalie Vallois, ici au côté de la directrice de la galerie, Marianne Le Métayer.
GALERIES GAGOSIAN
"Avec Calder, nous pouvons passer de deux centimètres à vingt mètres", s’amuse Serena Cattaneo Adorno, directrice des galeries Gagosian de Paris et du Bourget, face à une œuvre minuscule de l’artiste américain, présentée dans le nouvel espace, au 9, de la rue Castiglione. À deux pas de la place Vendôme, où trône le majestueux Flying Dragon, que Calder réalisa en 1975, un an avant sa disparition, et présenté dans le cadre du parcours "hors les murs" de la FIAC.
ANNABELLE AGBO GODEAU
Des êtres qui ont des bleus à l’âme, des corps tatoués, un fakir des années 1950 et sa danse au crocodile, Léda nue étreignant un cygne… Le monde sereinement déroutant d’Annabelle Agbo Godeau, artiste née en 1995, travaillant entre Paris et Düsseldorf, est notre coup de cœur parmi les douze nommés à la Bourse Révélations Emerige. Cette 8e édition, intitulée Fireplaces et remportée par Hugo Capron, est visible jusqu’au 14 novembre 2021, à Beaupassage, 16, boulevard Raspail, 75007 Paris.
OLAFUR ELIASSON
Un soleil noir en lévitation devant un immense trumeau en bois doré Louis XV. Tel est le choc visuel que provoque cette Square Sphere d’Olafur Eliasson datant de 2007 face à ce miroir issu de la collection Karl Lagerfeld et présentée à la galerie Kraemer.
Dans toutes les pièces de ce bel hôtel particulier, la curatrice Laurence Dreyfus renouvelle ces collisions de style: une toile de 2021 d’Alice Grenier Nebout dialoguant avec une grande commode marquetée ou une œuvre de Tom Wesselmann surplombant un canapé attribué à l’ébéniste Jean-Jacques Pothier… Blue Chips, Chambres à part, exposition jusqu’au 10 novembre 2021 à la galerie Kraemer, 43, rue de Monceau, 75008 Paris.
CLAIRE TABOURET
Une fontaine en bronze peint (Baigneuse assise) dans la cour du musée Picasso et deux expositions, L’Urgence et la Patience chez Almine Rech, rue de Turenne, Paysages d’intérieurs chez Emmanuel Perrotin. La période du confinement semble avoir décuplé l’énergie de Claire Tabouret, brillante artiste française vivant à Los Angeles, et plus encore son exploration "à travers de longues lectures des monographies de Morandi, Cézanne et Hodler".
Ses paysages colorés sont "presque psychédéliques, peints à l’acrylique sur de la fourrure synthétique". Pas de repentirs possibles, le geste se doit "d’être juste et maîtrisé". Le rendu sensuel est quasi érotique. Jusqu’au 18 décembre 2021, chez Emmanuel Perrotin, 76, rue de Turenne, 75003 Paris.
SAMIA SAOUMA
Sur le stand de Max Hetzler, Samia Saouma nous présente ces gigantesques affiches lacérées sur métal de Raymond Hains datant de 1988-1989. La galerie berlino-parisienne représente la succession de l’artiste breton depuis sa disparition en 2005. Avec Jacques Villeglé, Hains incarne ces artistes ayant perçu les affiches de nos rues comme des réceptacles des envies et désirs inassouvis de notre vie quotidienne, du temps et des modes qui passent… immanquablement.
FÉLIX DE MONTESQUIOU
Dans deux appartements haussmanniens de l’avenue Franklin-Roosevelt, Nadia Candet a réuni pour la 10e édition de Private Choice, une cinquantaine de créateurs, dont Félix de Montesquiou. Ce jeune architecte, qui dirige l’agence DAS Studio (dont l’acronyme évoque aussi son célèbre aïeul d’Artagnan), présentait sa lampe Spear avec bande LED et laiton brossé. Sa forme élégante et minimaliste est un hommage à la hallebarde de l’un de ses amis gardes suisses du Vatican.
DHEWADI HADJAB
Comme dans une longue homélie, le père Yves pourrait parler des heures des deux peintures de Dhewadi Hadjab, exposées de chaque côté du banc d’œuvre de son église Saint-Eustache, dans le cadre d’une commande de Rubis Mécénat, dirigée par Lorraine Gobin. "De cette femme en survêtement, dans une posture précaire sur un prie-Dieu, s’inscrivant dans une composition puissamment caravagesque."
Jusqu’au 12 décembre 2021, les fidèles (de l’art contemporain) pourront découvrir le travail "aussi respectueux qu’intrigant" de cet étudiant algérien en dernière année à l’École des beaux-arts de Paris, "passionné par la danse et les ratés magnifiques d’une chorégraphie". "Sous les voûtes s’élevant à 33 mètres de haut, ce “diptyque” réussit à ne pas être écrasé par les dimensions de l’édifice", s’émerveille le commissaire de l’exposition, Gaël Charbau. Un divin miracle.
FABIENNE LECLERC
Un stand immersif. Celui de In Situ Fabienne Leclerc qui nous fait rentrer dans l’intimité créative de trois Iraniens, exilés à Dubaï, les frères Ramin et Rokni Haerizadeh et leur ami Hesam Rahmanian.
Table (O’ You People), assiette peinte, vidéos, journaux du matin détournés, ce trio qui mène une "vie de moines soldats", selon leur galeriste, explore toutes les facettes les plus obscures de la société du spectacle. Une puissante œuvre politique.
ASIA NOW
D’année en année, Asia Now s’affirme comme une vraie plaque tournante de l’art contemporain venu d’Orient. Pour sa 7e édition, la foire de l’avenue Hoche a réuni quarante galeries dont huit en provenance de Téhéran, motivées par la bonne tenue du marché parisien et l’enthousiasme de la directrice Alexandra Fain et de l’une des commissaires Kathy Alliou.
CMS COLLECTION
Il y a trois ans, Johanna Chevalier, Hervé Mikaeloff et François Sarkozy (ici au côté de l’artiste Huong Dodinh) ont uni leur amour de l’art au sein de CMS Collection, dont la vocation est de découvrir et soutenir l’œuvre de créateurs méconnus. Au musée Guimet, ils présentent Huong Dodinh, arrivée du Vietnam à Paris à l’âge de 7 ans et passée par les Beaux-Arts en 1968.
Depuis, dans le cocon de son atelier de XXe arrondissement, elle peint une vie intérieure intense, une abstraction totale, source de grande émotion. La présentation de ses tableaux en regard des sculptures du Vietnam de la salle Champa prend tout son sens. Jusqu’au 13 décembre 2021.
PARIS INTERNATIONALE
En 2020, Paris Internationale s’était replié dans une supérette de la Rive droite pour une version sanitairement compatible. La...
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