Alessandro Ristori, le prince des crooners

Monaco, Cannes, Saint-Tropez mais aussi Londres ou Mykonos... il promène sa drôle de dégaine dans tous les endroits en vogue. Avec son groupe The Portofinos, l’irrésistible chanteur italien a fait le bonheur des hôtes du dernier Bal de la Rose puis du mariage de Charlotte Casiraghi et Dimitri Rassam, il y a tout juste un an, le 1er juin 2019. Il sort aujourd’hui un nouveau titre, Estate, hommage au légendaire Bruno Martino.

Par Emmanuel Cirodde - 27 juillet 2020, 11h01

 Alessandro Ristori se produit désormais dans le monde entier, comme ici à Londres.
Alessandro Ristori se produit désormais dans le monde entier, comme ici à Londres. © David M. Benett/Dave Benett/Getty Images

Votre dernier titre, Estate, est une reprise d’une chanson de Bruno Martino. À quel point cet artiste a compté pour vous?

Il est comme le parrain des crooners italiens, qui a triomphé dans les années 1950 et 1960. Chansons romantiques, arrangements de goût… il incarne tout ce qui est devenu si rare aujourd’hui.

Cette chanson a été interprétée par Chet Baker, João Gilberto ou encore Claude Nougaro –sous le titre Été. Que pouviez-vous lui apporter de nouveau?

Notre idée était de l’interpréter à la mode "italo-disco", qui nous a tant marqués à la fin des années 1970 et qui se distingue quelque peu du disco international. Chaque pays avait ses spécificités en la matière, comme la France avec Claude François que j’adore. Nous avons d’ailleurs commencé à ajouter quelques-unes de ses chansons à notre répertoire.

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Claude François a fait ses débuts comme percussionniste à Monaco, là même où vous avez triomphé l’an dernier lors du Bal de la Rose. Quel souvenir en avez-vous gardé?

J’ai adoré notre arrivée sur scène dans un décor de hors-bord! Tout comme j’ai été marqué par la vision du prince et de sa famille se levant pour nous applaudir. En quelques minutes, tout le monde avait gagné le bord de la scène et la soirée a changé d’ambiance. Nous sommes passés de la douce atmosphère du dîner à la fête. 

Alessandro Ristori & the Portofinos sur scène lors du dernier Bal de la Rose le 30 mars 2019. © Palais Princier/Olivier Huitel/SBM/ABACAPRESS.COM

Qui a proposé votre nom pour jouer au Bal de la Rose?

Beatrice, l’épouse de Pierre, a fait la première cette suggestion. Je me souviens, nous étions au Twiga à Monte-Carlo, lors de la soirée d’Halloween. C’était la première fois que je la rencontrais et elle se souvenait que le prince Albert II avait apprécié ma musique. C’est ensuite l’équipe du Bal de la Rose qui m’a engagé officiellement.

Dans quel état d’esprit étiez-vous à l’idée de vous produire devant ce parterre prestigieux?

Le Bal de la Rose est un événement important. Beaucoup de grands artistes se sont produits sur cette scène à cette occasion. Je ne suis pas une grande star, mais ma responsabilité était importante. J’étais inquiet de savoir si nous allions réussir à rendre cette ambiance festive. Quand le prince Albert II est venu me voir à la fin du spectacle pour me remercier, j’ai compris que j’y étais peut-être parvenu.

Il faut dire que le thème "Riviera" de la soirée convenait parfaitement à votre style...

Oui, la dolce vita de la Côte d’Azur était la toile de fond idéale. Cela nous a d’ailleurs aidés à nous faire connaître. La presse a commencé à parler de nous, tout comme après le mariage de Charlotte et Dimitri quelques semaines plus tard.

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A nice memory with our friend Albert II, Prince of Monaco. _ _ _ #alessandroristori #alessandroristoriandtheportofinos #monaco #princeofmonaco #gucci

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À la fin du Bal de la Rose, vous aviez échangé quelques mots.

C’est le moment qu’ils ont choisi pour me révéler que leur mariage civil aurait lieu le 1er juin. Ma date était déjà réservée, mais j’ignorais pour quelle occasion j’allais jouer. Mon assistant avait appelé pour tenter de savoir, mais c’était alors impossible. Ce soir-là, Charlotte Casiraghi est venue me voir et m’a dit: "Le 1er juin sera la date de notre mariage, je peux enfin vous le dire, c’est à présent officiel."

Charlotte et Dimitri ont-ils formulé des demandes particulières?

D’habitude, je ne joue pas de répertoire spécial pour un événement. Mais cette fois, je leur ai proposé d’interpréter la chanson de leur vie (rires). Ils m’ont laissé finalement faire mon show, leur seul souhait était que je rende leurs invités heureux.

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Qu’avez-vous ressenti en jouant au palais princier?

J’étais très impressionné. Lorsque les portes se sont ouvertes, j’ai eu la sensation de plonger dans un rêve. La famille princière de Monaco est dans le cœur de chaque personne depuis plus de 60 ans. Appartenir quelques instants à ce rêve était une sensation très forte. Le lendemain, j’ai lu mon nom dans la presse, qui attestait que j’avais bien participé à ce moment.

Vous avez d’autres admirateurs influents, comme Flavio Briatore, un grand nom de la Formule 1, ou Marco Bizzarri, le directeur général de Gucci...

J’ai rencontré Flavio Briatore en 2018. Il m’a permis de travailler dans le monde entier, de Dubai à Londres, en passant par la Sardaigne. Cette collaboration est très positive, nous contribuons à créer une atmosphère originale lors de nos passages dans ces lieux. Quant à Marco Bizzarri, nous sommes devenus amis. Il me permet de porter les créations de la Maison, ce qui est une chance formidable.

En compagnie du prince Dushan de Yougoslavie et de Valerie De Muzio lors de leur mariage à Belgrade le 24 mai 2019. © Dusko Despotovic

Vos influences musicales semblent aussi italiennes qu’américaines. Qui sont les artistes qui vous inspirent?

Dean Martin combine l’élégance italienne au rythme américain. Le roi du rock’n’roll Elvis Presley compte aussi beaucoup, tout comme Little Richard ou Fats Domino. Je n’oublie pas le versant italien, Bruno Martino, Adriano Celentano, Fred Bongusto... Autant de maîtres en matière de bon goût et de musique pop. Quand quelqu’un écoute notre musique, il doit se dire que la dolce vita existe toujours et que Las Vegas n’est pas un Luna Park. Nous créons cette atmosphère, ce film dont chaque spectateur devient un personnage. Mais c’est la vie, pas un carnaval. Nous ne nous déguisons pas sur scène, tout de notre prestation est réel.

Vous admettez cependant une part de second degré?

Oui, il y a de l’ironie, mais nous ne faisons pas dans la blague stupide, nous visons à être authentiques et crédibles.

Comment étiez-vous à vos débuts?

À 16 ans, je voulais devenir un chanteur de rock’n’roll et avec notre groupe, nous jouions le répertoire de Johnny Cash. Avec le temps, j’ai commencé à chanter en italien. En 2008, j’ai participé à mon premier concours international en Russie avec l’une de mes compositions, où j’ai fini troisième. En 2015, j’ai commencé à me produire à Monte-Carlo, ce qui m’a permis de rencontrer des gens du monde entier. C’était le début d’une nouvelle vie...

Son dernier titre, Estate, savoureuse et énergique reprise du standard de Bruno Martino, l’une de ses idoles. © Service de presse

www.alessandroristori.com/

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Directrice de la rédaction

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