Des révérences, des signes de croix, des prières et parfois même, des baisers. En l'enceinte de Westminster Hall, chaque visiteur trouve sa manière de rendre hommage à Élisabeth II. Certains ont revêtu leurs costumes du dimanche. D’autres ont préféré mettre l’accent sur le confort pour affronter la longue attente qui les séparait du cercueil de la reine. Mais face au catafalque, tous font preuve d’une quiétude impressionnante.

Dans la salle, le silence n’est rompu qu’une fois toutes les vingt minutes, alors que les gardes royaux effectuent leur rotation. La solennité de l’événement transparaît chez les visiteurs. Si nombre d’entre eux avancent les yeux rougis, tous tentent de contenir leurs émotions. Une fois à l'extérieur, la pression retombe.

Devant le palais de Westminster, Catherine, une jeune Américaine venue du Connecticut, a du mal à retenir ses larmes devant un journaliste de la BBC : "C’était très émouvant, poignant, même. On ressentait l’amour que chacun lui portait", elle bafouille. "Nous avons attendu toute la nuit, mais c’était justifié. Rien que pour ces quelques minutes avec elle."

Des visiteurs résilients
Sur Parliament Square, aux abords de l’abbaye, les traits sont tirés par la fatigue. Pour les visiteurs quittant Westminster Hall, un périple de plusieurs dizaines d’heures s’achève. Nombre d’entre eux ont passé la nuit dans la file d’attente, qui s’étend jusqu’au Southwark Park, à quelque huit kilomètres du palais de Westminster.

Une expérience hors du commun qui prouve l’extrême popularité d’Élisabeth II au Royaume-Uni. Selon le quotidien britannique The Guardian, les forces de police attendent la venue de 750.000 à 1.000.000 de personnes jusqu'à l'aube du 19 septembre.

Pour ceux qui voudraient prendre part à cet événement historique, la BBC a mis en place un live Youtube permettant de suivre, en temps réel, l’avancement de la file d’attente.