"Moi William, prince de Galles, je deviens votre homme lige…" Il est 12h10, heure de Londres, lorsque le fils aîné de Charles III, héritier direct du trône, s’agenouille devant son père. Le rituel du sacre vient juste de s’achever, ressuscitant une pompe millénaire. Le roi a d’abord été oint de saint chrême, avant de recevoir les regalia et d’être couronné par l’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby. Celui-ci, avec l'archevêque d'York et leurs confrères, escorte le roi jusqu'à son trône, entouré de grands officiers d'État.

L'archevêque de Canterbury s'adresse au souverain : "Tenez ferme, et tenez fermement à partir de maintenant ce siège de la dignité royale, qui est le vôtre par l'autorité de Dieu Tout-Puissant. Puisse ce même Dieu, dont le trône demeure à jamais, affermir votre trône dans la justice, afin qu'il demeure ferme à jamais." Puis il s'agenouille pour prêter serment le premier : "Moi, Justin, archevêque de Cantorbéry, je serai fidèle et vrai, et je vous apporterai la foi et la vérité, notre souverain seigneur, défenseur de la foi, et à vos héritiers et successeurs selon la loi. Alors que Dieu me vienne en aide."
C'est ensuite le prince de Galles à rendre hommage à son père, au nom des autres pairs du royaume : "Moi, William, prince de Galles, je vous promets ma loyauté, et je vous apporterai la foi et la vérité, en tant que votre homme lige pour la vie et votre intégrité physique. Alors que Dieu me vienne en aide."

Charles a dû se souvenir en cet instant d’une autre scène, presque identique, il y a 70 ans, quand son père, le duc d’Édimbourg s’était déclaré "serviteur sur la terre" de la jeune reine Élisabeth II, lui jurant "sur sa foi et son honneur, dans la fidélité et la vérité, de vivre et de mourir pour [elle], contre [ses] ennemis de toutes sortes." Comme aujourd’hui William, Philip s’était ensuite relevé, pour toucher la couronne de la main droite, et embrasser la souveraine sur la joue gauche. À la différence de la cérémonie de 1953, et par souci de simplification, les autres pairs ne viendront pas, en procession, rendre hommage à Charles III.

Après l'hommage de William, l'archevêque se tourne vers l'assistance et s'adresse, au-delà, aux millions de téléspectateurs : "J'invite maintenant ceux qui souhaitent offrir leur soutien à le faire, avec un moment de réflexion privée, en disant ensemble : 'Dieu protège le roi Charles' à la fin, ou, pour ceux qui ont les mots devant eux, à les réciter en entier 'Je jure que je ferai une véritable allégeance à Votre Majesté, ainsi qu'à vos héritiers et successeurs conformément à la loi. Alors que Dieu me vienne en aide'." Puis une fanfare retentit, après quoi l'archevêque conclut : "Dieu protège le roi." L'assistance répond : "Dieu protège le roi Charles ! Vive le roi Charles ! Que le roi vive éternellement !"

Le prince de Galles portait le manteau de l'Ordre de la Jarretière. Il a été intronisé en 2008 par la reine Elisabeth. Le manteau est en velours de soie bleu foncé avec des rubans de satin blanc et une doublure en taffetas blanc. Il est brodé à la main d'un insigne doré sur le côté gauche, avec un capuchon de velours de soie cramoisi sur l'épaule droite.
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