Sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens, Theresa May plonge dans une profonde révérence devant son prince. Belle leçon d'étiquette. Le duc de Cambridge est venu célébrer l'anniversaire de la bataille d'Amiens, début de l'offensive qui allait aboutir, cent jours plus tard, à la signature de l'armistice du 11 novembre 1918.

Florence Parly, la ministre des Armées, joue à la perfection les maîtresses de cérémonie, même si beaucoup ici s'étonnent que le président Macron ne reçoive en sa ville natale un futur roi d'Angleterre, pour cause de vacances estivales au fort de Brégançon. Le Premier ministre Édouard Philippe s'est désisté pour des raisons similaires. Une "faute diplomatique", de l'avis de plusieurs élus de la Somme.
Les habitants d'Amiens espéraient apercevoir Harry et Meghan
Officiels et anonymes, quelque 2.000 personnes sont présentes dans le splendide sanctuaire gothique. Et plus de 1.200 curieux suivent la cérémonie de l'extérieur sur grand écran, en dépit d'une température caniculaire. Nombre d'entre eux imaginaient, en fait, voir le duc et la duchesse de Sussex, pour une première visite officielle en France.

Mais Harry et Meghan sont en vacances, eux aussi, auprès de la reine Élisabeth II à Balmoral, en Écosse. La presse et quelques officiels français, peut-être victimes de "Meghan mania", avaient annoncé, voire même assuré, la présence des jeunes mariés royaux. Mais le palais de Kensington, comme l'ambassade du Royaume-Uni en France, démentent que leur visite ait jamais été programmée.
Le discours du prince William, hommage à l'Entente cordiale, a été très applaudi
Qu'importe, le duc de Cambridge s'en sort très bien tout seul, et son discours est très applaudi. "Amiens symbolisait l'Entente cordiale, la coopération sans laquelle la victoire était impossible. Il est donc tout à fait approprié qu'aujourd'hui, cette même coalition internationale soit revenue à Amiens avec notre ancien ennemi, en paix et en partenariat."

Joachim Gauck, l'ancien président allemand, salue l'hommage. Pour que vive une Europe libre, plus de six cent mille soldats britanniques et français, blessés ou tués, sont tombés, il y a cent ans, sur ce champ de bataille de la Somme. Le prince William salue leur sacrifice et célèbre "les liens d'amitié qui unissent nos nations" rappelant, si besoin est, que le Royaume-Uni est toujours notre allié.