lls sont radieux, tous les quatre, sur le tapis rouge du Royal Albert Hall, ce mardi 28 septembre 2021. Pour l'avant-première mondiale du dernier James Bond, le prince de Galles, la duchesse de Cornouailles, le duc et la duchesse de Cambridge se retrouvent avec une joie non dissimulée. Comme à son habitude, Kate est éblouissante avec son incroyable robe dorée, brodée de sequins. Camilla, qui n’est pourtant pas connue pour sa coquetterie, n’a pas à rougir en longue robe de soirée bleu pastel et argent. La photo de famille est spectaculaire. Finalement, les Fabulous Four n’étaient pas ceux qu’on croyait...
Car c’est là l’unique cadeau de Meghan et Harry lors de leur fracassant départ du Royaume-Uni : avoir scellé le rapprochement de ceux qui restent, Charles et William notamment, conseillés en ce sens par leurs épouses. Pourtant, les deux couples reviennent de loin. "Je pense que la relation entre eux est chaleureuse maintenant, mais, si je suis honnête, cela n’a pas toujours été le cas", reconnaît la biographe Penny Junor. "Camilla n’a jamais essayé d’être une mère de substitution." Qu’à cela ne tienne : le prince William a trouvé dans la famille de Kate l’affection et la stabilité qui lui ont tant fait défaut dans son enfance. Au point que Charles s’en inquiète ? "Ces affreux Middleton", aurait persiflé Camilla, à en croire Robert Lacey dans Guerre royale, mensonges et trahisons. "William n’est pas particulièrement proche de sa belle-mère, mais ils s’entendent bien et forment une famille recomposée", souffle une source proche des Cambridge.
Dans cette réconciliation qui ne dit pas son nom, l’influence de Kate a été déterminante. En véritable pacificatrice, la duchesse de Cambridge a compris qu’il était important que son beau-père passe plus de temps avec ses petits-enfants, le prince George, la princesse Charlotte et le prince Louis, sans jamais exclure la duchesse de Cornouailles. Une attention appréciée à Clarence House qui sait rendre la pareille : début février, Charles et Camilla ont invité Kate à les rejoindre pour la visite d’un atelier de confection dans l’est de Londres. Ou comment montrer à cette dernière qu’elle n’est pas seulement "l’épouse de" et que sa présence est toujours la bienvenue.
Si Catherine manie la diplomatie comme personne, Camilla, de son côté, a eu la grande intelligence de ne jamais prendre ombrage de cette bru si charismatique, adorée des Britanniques. La duchesse de Cambridge a beau caracoler dans les sondages et s’imposer comme le troisième membre le plus apprécié de la famille royale britannique après la reine et le prince William – avec plus de 77 % d’opinions positives contre 45 % pour sa belle-mère –, la duchesse de Cornouailles n’est pas de celles qui courent après la popularité. L’expérience lui a montré que le temps était sa meilleure arme. Le souhait exprimé par Élisabeth II qu’elle porte un jour le titre de reine consort – une déclaration impensable au moment de son mariage avec Charles en 2005 – en est l’exemple le plus éclatant ; et ce même si seulement 33 % des Britanniques semblent approuver ce choix, selon un sondage publié par le Daily Mail, le 9 février dernier... soit onze points de plus qu’en décembre !
Le taux d’approbation dépasserait même les 40%, selon l’institut You Gov. "Quelque chose est en train de se passer avec Camilla", analyse la journaliste Rebecca English. "Quand vous songez combien les gens ont été horribles avec elle avant son mariage avec le prince Charles – les insultes qu’elle a reçues, toutes les accusations –, et, malgré cela, elle n’est pas rancunière ni revancharde", admire de son côté Hugo Vickers dans les colonnes du Guardian. Outre son caractère spectaculaire, le geste d’Élisabeth II en faveur de la duchesse de Cornouailles a le mérite de rappeler au public les règles immuables de la succession au trône et tuer le fantasme, alimenté par certains tabloïds, du possible saut d’une génération en faveur des Cambridge. Une petite musique qui n’incitait pas à la sérénité.
Une complicité qui rassure Buckingham
Alors que son fils Andrew est empêtré dans un scandale sexuel, que son petit-fils Harry peaufine des mémoires que le monde devine explosives, la reine a conscience que l’avenir de la monarchie repose, en partie, sur les épaules de celles qui étaient des outsiders à l’origine, Camilla et Kate. En outre, Élisabeth II, plus qu’aucune autre, sait combien la tâche est lourde et combien la présence d’un consort solide aux côtés du souverain est indispensable au succès d’un règne. L’entente de la duchesse de Cornouailles et de la duchesse de Cambridge rassure Buckingham au plus haut point.
Les duchesses sont d’ailleurs les grandes gagnantes de la redistribution des titres militaires et des honneurs depuis la disparition du prince Philip et le retrait des princes Andrew et Harry : Camilla est devenue colonel en chef des Rifles, et les Grenadier Guards souhaiteraient ardemment que Kate soit choisie en remplacement du duc d’York... En attendant, l’épouse du prince William est devenue la marraine de la ligue de rugby à la place de son beau-frère, avec la bénédiction du palais. À Londres, on gagne toujours à servir la Couronne. Et l’entente familiale.
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