Avec son chapeau sombre en biais et sa cravate bordeaux à points blancs, George Galloway a tout d'un personnage de George Orwell. Au cours de son discours tranchant, qui met à bas aussi bien les députés de la Chambre des Lords que les amiraux de la Royal Navy – rapporte le Daily Mail –, le chef du Parti des travailleurs de Grande-Bretagne a appelé au référendum. "Notre demande est que le peuple britannique ait son mot à dire sur l'avenir de la monarchie", peut-on lire dans le nouveau manifeste de 34 pages qu'il tient dans ses mains, ce 19 juin, à Manchester. Une "réforme démocratique" qui nécessiterait un "débat public rationnel". La logique pourtant n'est pas toujours là où on l'attend. Car si le député estime que la continuité de la Couronne aurait dû être questionnée au décès d'Élisabeth II, saluant par ailleurs son "excellent travail", le candidat qu'il aurait envisagé à la tête de cette république hypothétique a tout de royal !
Une princesse comme première présidente
Abolir la monarchie et destituer la famille royale pour mieux remettre un de ses membres à la tête du pays ? L'idée de George Galloway a de quoi faire sourire. "Il se trouve que je connais la princesse Anne et que j'aurais soutenu sa candidature à la présidence de la Grande-Bretagne n'importe quand. C'est une femme exceptionnelle", affirme pourtant l'Écossais à la langue bien pendue. Un comble que d'imaginer la sœur de Charles III en pleine campagne présidentielle, peut-être quelques mois seulement après que le roi a perdu son trône !
S'il encourage ainsi les électeurs à se positionner sur la pertinence de la monarchie, les journalistes du Telegraph présents au rassemblement s'interrogent sur son timing. Affaiblis par les cancers du roi et de Kate, les Windsor ne sont pas au meilleur de leur forme. "Notre problème est avec le pouvoir non élu... C'est pourquoi nous nous opposons à la monarchie. Rien de personnel", rétorque alors l'ancien membre du Parti travailliste qui n'hésite pas à qualifier le système actuel d'"absurdité ruritanienne". Comprenez par là "royaume d'opérette".
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Et pourtant, quelle déclaration d'amour envers la princesse royale que de vouloir lui offrir la présidence ! Digne héritière de la droiture et de l'engagement de sa mère Élisabeth II, bras droit de son frère aîné, pilier de cette monarchie qu'il décrie tant, Anne est inarrêtable. Alors qu'elle soufflera, en août prochain, ses 74 bougies, la mère de Zara et Peter Phillips enchaîne les engagements à un rythme effréné. La retraite ? Pas pour elle. Rien qu'entre janvier et avril 2024, la princesse a déjà effectué un tiers des engagements de la famille royale. Une force tranquille qui a su conquérir, par son travail acharné et son humour décapant, le cœur de nombreux Britanniques. Même celui du très revendicateur George Galloway !
