Juillet 1939. Le regard de la princesse Élisabeth croise pour la première fois celui d’un jeune homme athlétique et blond comme un ange, sanglé dans un uniforme de cadet de la Marine royale. Il a 18 ans, elle a fêté son treizième anniversaire trois mois plus tôt. L’adolescente timide qui se croyait alors promise à l’Empire et à lui seul voit ce jour-là sa vie basculer. Son cœur appartiendra à Philip. Et à lui seul désormais.
Octobre 1941. Le jeune prince de Grèce et de Danemark, qui s'est engagé dans la Royal Navy et s'est illustré quelques mois plus tôt lors de la bataille du Cap Matapan, est alors l'invité de George VI, qui l'a convié à passer un week-end à Windsor en compagnie de la famille régnante dans sa résidence du comté de Berkshire. En décembre, une Élisabeth "rougissante" annonce à sa gouvernante, Marion Crawford, que Philip est de nouveau attendu pour quelques jours. Elle a 15 ans, lui 20. Crawfie racontera dans ses mémoires avoir trouvé le jeune homme "charmant et grave".
LIRE AUSSI >> Élisabeth et Philip, la naissance d'une love story
Descendant, comme la princesse héritière, de la reine Victoria, apparenté aux tsars de Russie et considéré comme un possible prétendant au fragile trône de Grèce, Philip est, à l’époque où Lilibet le rencontre, l’un de ces princes au destin malmené par les révolutions du XXe siècle naissant. Elle lui offre une stabilité, un foyer, une patrie, de nouvelles raisons de croire en l’avenir. Il fait le choix de lui consacrer son existence tout entière, devient pour elle le plus sûr et le plus loyal des alliés. Un époux. Un roc.
Texte : Isabelle Rivère