Charles III a-t-il bien travaillé ces douze derniers mois ? Pour 59% de ses concitoyens, le contrat a bien été rempli, selon le récent sondage YouGov publié ce 4 septembre 2023. Si bien que six Britanniques sur dix ont à présent une opinion favorable de lui ! Il peine toutefois à conquérir les plus jeunes qui, en grande majorité, le désapprouvent. Seuls 30% des 18-24 ans considèrent d’ailleurs que la monarchie est bonne pour la Grande-Bretagne. Un constat qui creuse un peu plus le fossé intergénérationnel alors que 77% des plus de 65 ans estiment l’institution utile au pays.
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Charles III n’est, de fait, pas la personnalité préférée des Britanniques puisqu’il n’occupe que la quatrième place du classement. C’est son fils aîné, le prince William qui remporte tous les suffrages avec 74% d’opinions positives, suivi de très près par sa tante la princesse Anne (73%) et son épouse Kate (72%). Si Charles a donc pris du galon, il essuie toutefois de nombreux coups, donnés quelques fois par son propre sang. Qu’a-t-il réussi ? Où a-t-il échoué ? A-t-il choisi de révolutionner l’institution ou d’en assurer la continuité ? Pour quel résultat ? Revue d’une première année de règne forte en émotions et événements officiels.
Septembre, une accession en mondovision

La reine est morte, vive le roi. Dès le lendemain du décès de sa mère, le 8 septembre, Charles quitte Balmoral pour Londres, où il reçoit à Buckingham la Première ministre Liz Truss. Le 10, il est officiellement proclamé roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord par le Conseil d’Accession. De la cérémonie, retransmise pour la première fois à la télévision depuis le palais St James, on retient l’émotion de son discours mais aussi son agacement face à un encrier mal placé...
Octobre bleu

Seulement 48 jours après sa nomination par la reine Élisabeth II, Liz Truss quitte Downing Street et laisse place au conservateur Rishi Sunak. À 42 ans, l’ex-banquier et ministre des Finances devient le plus jeune chef de gouvernement de l’histoire contemporaine du Royaume-Uni… et le tout premier Premier ministre nommé par Charles III ! Lequel compte ainsi déjà deux Premier ministre à son actif à peine un mois et demi après son accession au trône.
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Novembre, un cadeau empoisonné

Qu’offre-t-on à un roi pour son anniversaire ? Épineuse question. Cinq jours seulement avant les 74 ans de Charles III, Netflix met en ligne la cinquième et avant-dernière saison de la série The Crown. Un timing qui fait grincer des dents au Palais : cette salve de dix épisodes retrace les années 1990, une décennie riche en scandales, divorces et incendies au sein de la maison Windsor. Un rappel des heures sombres dont le monarque se serait volontiers passé.
Décembre, les fêtes en famille recomposée

Fidèle à la tradition observée par sa mère depuis 1957, Charles III enregistre son premier discours de Noël, suivi par plus de 10,6 millions de téléspectateurs. Un record ! Il organise également son premier réveillon à Sandringham, et se pose en chef d'une grande famille élargie : cette année, les enfants et petits-enfants de son épouse la reine Camilla ont été conviés à se joindre aux festivités. Seuls absents autour de la dinde, les Sussex, dont le documentaire Harry & Meghan est disponible en streaming depuis le début du mois.
Janvier, la revanche du Suppléant

L’autobiographie du prince Harry sort en librairies, coup de massue pour la Couronne. Entre autres détails prosaïques, le cadet exilé détaille la routine d’étirements quotidiens de son père et revient sur son manque de chaleur à l’annonce de la mort de sa mère, la princesse Diana. "Il n’était pas doué pour montrer ses émotions dans des circonstances normales, comment pouvait-on s’attendre à ce qu’il les montre lors d'une telle crise ?". À Buckingham, on se borne à un diplomatique "no comment".
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Février, la fin de l’union sacrée du Commonwealth

S’affranchir ou non de la couronne britannique ? Si les 15 pays du Commonwealth avaient choisi de mettre en suspens cette question au décès de la reine, en signe de respect, les voilà qui relancent le débat. L’Australie, en prenant la décision de ne pas remplacer le portrait d’Élisabeth II par celui du roi sur son billet de cinq dollars, ébranle un peu plus l’avenir de Charles III en tant que chef d’État et son rôle au sein de l’organisation. À coup sûr, l’un des plus grands défis de son règne.
Mars, rendez-vous manqué avec la France

Pour sa première visite d’État en tant que roi, Charles III avait choisi la France. Mais face à l’ampleur du conflit social qui touche l’Hexagone, les monarques britanniques annulent et s'envolent directement pour l’Allemagne. Si le souverain fait ici ses premiers pas sur la scène internationale – appelant à l'unité face à l'invasion russe de l'Ukraine –, son épouse Camilla dépoussière les bijoux de famille. Entre broches, rivières de diamants et diadème, la nouvelle reine ne passe pas inaperçue et assoit, un peu plus, sa position.
Avril, en route vers le couronnement

Alors que le sacre de Charles III et de la reine Camilla se rapproche, les préparatifs s’accélèrent. Aux quatre coins du Royaume-Uni, les rues se parent de milliers d’Union Jack tandis que dans les cuisines s’amassent les ingrédients du plat dédié à l’événement, la Coronation Quiche. Plus solennel, un cliché inédit du couple royal, dévoilé avec l’invitation du couronnement, annonce la couleur de leur règne : un bleu plein de promesses. Celles de la loyauté, de la stabilité et de l’apaisement.
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Mai, le sacre

Charles veille à inscrire son couronnement dans la continuité du règne de sa mère, allant jusqu’à utiliser des fleurs cultivées dans du compost réalisé à partir de celles déposées pour ses obsèques. Mais il impose aussi sa patte : un sacre sans diadèmes, inclusif – mêlant invités de toutes confessions et choisis à la méritocratie –, réglé en 90 minutes. L’essentiel pour lui est d’avoir à ses côtés Camilla, sa reine. Pendant que la cote des corgis baisse, celle des Jack Russell brodés sur sa robe de couronnement ne cesse de grimper !
Juin, le premier anniversaire officiel de Charles III

À l’occasion de son premier Trooping the Colour depuis son accession au trône, Charles III rejoint Horse Guards Parade à cheval, une situation qui n’était pas arrivée depuis 1986. Que les Britanniques se rassurent donc, ses 74 ans bien trempés ne feront pas de lui un roi grabataire ! D’autant qu’il compte bien laisser son empreinte sur l'institution, à l’instar de cette nouvelle monarchie aux membres actifs réduits. De quoi faire de la place sur le fameux balcon de Buckingham, en ce 17 juin.
Juillet, comme un faux air de second couronnement

Le 5 juillet, au cours d’un service d’action de grâce en la cathédrale Saint-Gilles d’Édimbourg, Charles III se voit présenter les Honneurs d’Écosse composés du joyau des Stuart, d’une toute nouvelle épée d’État nommée "The Elizabeth" et d’un sceptre en vermeil du XVe siècle. Si la journée est couronnée de succès, la présence de quelques détracteurs vigoureux scandant "Not My King" ("Pas Mon Roi" en français) devant l’édifice religieux interroge : Charles III sera-t-il le dernier roi d’Écosse ?
Août, kilt, tartan et traditions

S’il démarre ses vacances par un séjour au château de Mey cher à sa grand-mère, Charles prend ensuite la direction de Balmoral, où il est accueilli comme le veut la tradition par le régiment royal d’Écosse et sa mascotte, le caporal suppléant Cruachan IV. Pourtant, le roi reste attaché à ses bonnes vieilles habitudes : lui et Camilla ne dormiront pas dans le grand château froid où s’est éteinte la reine Élisabeth, mais à Birkhall, le manoir de leur lune de miel. Roi ou pas, Charlie sera toujours Charlie.
Septembre, le recueillement avant la rentrée

Après avoir inauguré son tout nouveau tartan, le "Charles III", aux jeux de Braemar, le roi renoue avec la tradition de sa mère en accueillant le Premier ministre Rishi Sunak et son épouse pour un week-end informel à Balmoral. Comme elle encore, il passera l’anniversaire de son accession dans le recueillement et l’intimité. Puis il fera sa rentrée officielle avec quelques engagements en Écosse avant, bien sûr, sa première visite d’État en France – du 20 au 22 – qui s’annonce intense.
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