Main dans la main, ils franchissent l’immense arche fleurie qui orne l’entrée de la chapelle. Le large sourire de la princesse Beatrice est le signe d’un bonheur immense, tout comme celui de son époux, Edoardo Mapelli Mozzi. L’image, communiquée par le palais de Buckingham le 18 juillet, vient couronner un événement gardé secret jusqu’à la dernière minute: le mariage de la petite-fille d’Élisabeth II avec son compagnon, un brillant entrepreneur issu de l’aristocratie italienne.
Fiancé depuis le mois de septembre, le couple s’est uni dans l’intimité lors d’une cérémonie célébrée le matin du 17 juillet à la chapelle royale de Tous-les-Saints, proche du château de Windsor. La princesse Beatrice porte ce jour-là une robe en taffetas peau de soie aux teintes ivoire et à manches d’organza, créée il y a plus de soixante ans pour sa grand-mère par le couturier britannique Norman Hartnell. Incrustée de diamants et portée à trois reprises par la reine – notamment pour l’ouverture solennelle du Parlement en 1967 –, elle a été adaptée pour la mariée par l’assistante personnelle de la souveraine, Angela Kelly, et le créateur Stewart Parvin.

La fille du duc et de la duchesse d’York arbore par ailleurs le diadème de diamants que portait Élisabeth II lors de son mariage avec le prince Philip, en 1947. Autant de preuves de l’affection qui l’unit à Granny. Et l’occasion, pour Beatrice, de rendre hommage à ses grands-parents, qui l’ont toujours soutenue et accompagnée dans les moments difficiles.
Pas d'apparition publique pour Andrew
Le couple, qui aurait dû s’unir le 29 mai à la chapelle royale du palais de St James, à Londres, avait dû annuler ses noces en raison de la pandémie de Covid-19. L’affaire Epstein, dans laquelle son père le prince Andrew est compromis depuis plus d’un an, avait déjà contraint la princesse à en retarder l’annonce à plusieurs reprises. Dans ce contexte, un mariage en petit comité à proximité de Royal Lodge, la résidence de ses parents, sur les terres du domaine de Windsor, apparaissait comme la meilleure option. En particulier pour le duc d’York, dispensé ainsi d’apparaître en public.
D’une capacité maximale de 180 places, la chapelle royale de Tous-les-Saints, construite dans les années 1820, a accueilli de nombreux événements familiaux. Lorsqu’elle réside dans sa forteresse du Berkshire, Élisabeth II s’y rend régulièrement pour assister à l’office. L’union des jeunes gens a été organisée en moins de deux semaines par Beatrice, sa mère, Sarah, duchesse d’York, et Nicola Williams-Ellis, la mère d’Edoardo, après l’assouplissement par le gouvernement britannique des mesures sanitaires concernant les mariages.

Pour Beatrice, mise à l’épreuve ces derniers mois, le bonheur ne s’était que trop longtemps fait attendre. La jeune femme souhaitait également que ses grands-parents, qui doivent quitter Windsor dans quelques jours pour rejoindre leur château de Balmoral, puissent assister à la cérémonie. Le 17 juillet, l’arrivée de la souveraine et du duc d’Édimbourg à bord d’un 4X4 noir, peu avant 11 heures, est d’ailleurs la première à donner l’alerte dans les rédactions du royaume.
Princesse et belle-mère, une première
C’est au bras de son père que Beatrice s’avance vers l’autel sous le regard ému d’Élisabeth II, installée au niveau d’une entrée latérale. Le mariage est célébré par le révérend chanoine Paul Wright, vice-doyen de la chapelle royale, et le révérend chanoine Martin Poll, l’aumônier de la reine. Conformément aux directives officielles, la partie musicale de la cérémonie ne comporte aucun chant. La jeune femme et son fiancé échangent leurs consentements en présence de moins de vingt invités: tous des membres de leur famille proche, au nombre desquels la sœur cadette de la mariée, la princesse Eugenie, demoiselle d’honneur d’un jour, et son époux Jack Brooksbank; ainsi que le fils d’Edoardo, Christopher Woolf, 4 ans, né d’une précédente relation avec l’architecte américaine Dara Huang.
Dans la chapelle, décorée de delphiniums roses et blancs, de roses, de jasmin et d’hortensias du parc de Windsor, "Wolfie" a endossé le double costume de garçon d’honneur et de petit page. En unissant son destin à celui d’Edoardo Mapelli Mozzi, Beatrice, neuvième dans l’ordre de succession au trône, devient la belle-mère de l’enfant – une première pour une princesse britannique.

La cérémonie sera suivie d’une réception en plein air dans les jardins de Royal Lodge, puis d’une fête donnée jusqu’au petit matin dans le parc. Le 17 juillet en tout début d’après-midi, la reine Élisabeth a fait chevalier le vétéran Tom Moore, âgé de 100 ans, héros d’une collecte de fonds record de 33 millions de livres au profit du service de santé britannique, dans la cour d’honneur du château de Windsor. "Ma petite-fille s’est mariée ce matin, lui a-t-elle glissé en souriant. Philip et moi avons réussi à y aller. C’était très bien."
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