L’avocat de Marius Borg Høiby se confie

Dans un long portrait que lui accorde le journal Dagens Næringsliv, Øyvind Bratlien revient sur "l’affaire Marius", qu’il décrit comme étant "l'une des moins graves de sa carrière"… Il faut dire que l’avocat de 44 ans est plus habitué à défendre des mafieux que des têtes couronnées.

Par Lilian Delhomme - 21 octobre 2024, 13h01

 Marius Borg Høiby lors des célébrations des 18 ans de sa soeur, la princesse Ingrid Alexandre, en 2022.
Marius Borg Høiby lors des célébrations des 18 ans de sa soeur, la princesse Ingrid Alexandre, en 2022. Lise Aserud/AP/SIPA

C’est un avocat aux pratiques hétérodoxes, plus connu pour défendre la pègre que la bonne société norvégienne. C’est pourtant lui, Øyvind Bratlien, qui représente Marius Borg Høiby, le fils de la princesse héritière Mette-Marit, arrêté et placé en garde à vue, le 4 août dernier, pour des faits de violences conjugales. "Hey, c’est Marius…", lâche alors au téléphone le fils aîné de la princesse héritière Mette-Marit de Norvège depuis sa cellule. Un coup de fil que l’avocat de 44 ans n’aurait jamais cru recevoir un jour. Sans la moindre hésitation, il accepte de prendre la défense du jeune homme. Il revient sur ce feuilleton judiciaire ultramédiatisé dans une interview accordée au journal Dagens Næringsliv.

 "Il y a très peu d’informations sur ce que nous, les avocats, faisons réellement"

Une affaire qu’il qualifie comme étant l’une des "moins graves" de sa carrière. "Ce n’est pas grave en théorie, et donc aussi en pratique. Mais en même temps, il y a l’hystérie médiatique. C'est absolument extraordinaire. C'était comme une explosion", décrit Bratlien. Son rôle d’avocat ? "Reprendre le contrôle, et je crois l’avoir fait", assure-t-il avec confiance.

Pense-t-il réellement qu'il s'agit d'un simple emballement ? "Ce qui n'est en réalité qu’un témoignage, c'est-à-dire l'explication d'une personne qui se dit victime, est traité comme la vérité", poursuit l'avocat. "J'ai lu des articles et des commentaires qui me choquent, il y a très peu d’informations sur ce que nous, les avocats, faisons réellement", déplore Øyvind Bratlien.

Il faut dire que la presse norvégienne couvre abondamment l’affaire, dans une surenchère de révélations sur la vie dissolue du "fils bonus" du prince héritier Haakon. Addiction à la cocaïne, folles soirées dans le manoir du couple héritier, liens avec la pègre locale… Des faits que suspectaient certains médias mais que le respect envers la famille royale empêchait de publier.

Lire aussi >> Accusé de violences conjugales, Marius Borg Høiby joue la carte de la victime

Dans un habile renversement de l’accusation, Øyvind Bratlien, déclarait, le 16 octobre dernier, que son client "assumait, bien sûr, sa part de responsabilité", mais accusait désormais "au moins" l’une des plaignantes, Juliane Snekkestad, d’avoir elle-même été violente à son égard. 

Marius Borg Høiby et son ex-petite amie, Juliane Snekkestad, en 2019.
Marius Borg Høiby et son ex-petite amie, Juliane Snekkestad, en 2019. La jeune femme a également pris la parole publiquement pour dénoncer des violences passées. © ABACA

Une nouvelle ligne de défense, potentiellement dangereuse, imputable à Øyvind Bratlien ? L'homme serait coutumier du fait. C’est lui qui aurait suggéré, fin août, à Marius, de ne pas annuler un voyage prévu de longue date en Italie. Avec, à la clef, de nouvelles critiques. 

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