Øyvind Bratlien n’est pas un avocat très loquace. Conseil de Marius Borg Høiby, le fils aîné de la princesse héritière Mette-Marit de Norvège, visé par des accusations de violence conjugale, l’avocat ne s’exprime que sporadiquement dans la presse locale. Une stratégie du silence pour tenter de ne pas alimenter la machine médiatique qui tourne à plein régime depuis l’arrestation, le 4 août, du jeune homme. C’est donc avec attention que les Norvégiens ont lu la dernière prise de parole de Bratlien, au matin du 16 octobre, dans les colonnes du Dagbladet.
Inversement de récit
Pour le tabloïd, l’avocat a souhaité revenir sur les derniers éléments de l’enquête. Première information, les interrogatoires de son client ont enfin pris fin. Au total, Marius aura été soumis à huit entrevues avec la police d’Oslo. S’il reconnaît les faits qui lui sont reprochés dans "l’incident" ayant eu lieu dans la nuit du 4 août au domicile de son ex-petite amie, à savoir coups, blessures et dégradation de biens, ainsi que des menaces proférées contre un jeune homme de 20 ans, le beau-fils du prince héritier Haakon nie en bloc les autres accusations. Car dans la foulée de son arrestation, deux de ses compagnes, Nora Haukland et Juliane Snekkestad, ont pris publiquement la parole pour dénoncer elles aussi des faits de violences conjugales.
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Des faits que le fils de la princesse héritière Mette-Marit conteste donc fermement, même si, d’après son avocat, il "s'est expliqué sur trois relations turbulentes dans lesquelles il assume, bien sûr, sa part de responsabilité". Mais le "petit Marius", comme l’avaient surnommé les Norvégiens lors du mariage de sa mère avec leur futur roi, va plus loin. Il accuse à présent l’une des plaignantes, Juliane Snekkestad, d’avoir elle-même été violente à son égard. Des accusations que balaie l’avocat de cette dernière, Petter J. Grødem, en ces termes : "Elle réagit avec choc et incrédulité, mais d'après ce qu'elle sait de lui, elle n'est pas si surprise."

Interrogé sur ces nouvelles accusations et ses possibles conséquences judiciaires, l’avocat de Marius renvoie la balle à la police : "Nous attendons qu'il y ait l'égalité devant la loi et entre les sexes, alors la police n’a alors d’autre choix que de prendre la situation très au sérieux et d’ouvrir une enquête."
Les interrogatoires préliminaires terminés, reste à la Justice norvégienne de fixer le calendrier à venir. Entre-temps, Øyvind Bratlien fait savoir au Dagbladet que son client va enfin prendre le temps de se concentrer sur ses problèmes d’addiction à la cocaïne. "Ces semaines ont été dures et difficiles pour tout le monde, ce qui l'a empêché de se concentrer pleinement sur ses propres problèmes, maintenant que les interrogatoires sont terminés, il va bientôt entamer une désintoxication à plein temps, comme il l'avait souhaité", indique l’avocat.