Dans la main du souverain, ce minuscule bébé tortue semble encore une créature extrêmement vulnérable. Difficile d’imaginer que cette Aldabrachelys gigantea, espèce spécifique à l’atoll d’Aldabra, pèsera une fois adulte près de 300 kg ! Entouré de scientifiques et d’habitants de ce coin de paradis des Seychelles à l’écosystème si fragile, le prince Albert II retrouve avec le bonheur "le terrain", le temps d’une mission menée dans le cadre des Explorations de Monaco. Chaleureusement accueilli par Wavel Ramkalawan, président de la république des Seychelles, le prince s’est ensuite embarqué sur un frêle esquif croisant sur les eaux bleues jusqu’aux limites du lagon, puis sur le puissant S.A. Agulhas II, l’un des plus grands navires océanographiques, tête de pont de cette Mission océan Indien regroupant une équipe d’environ 150 personnes d’une vingtaine de nationalités.

"Ce qui me frappe aujourd’hui, c’est que l’expertise et la recherche dans le domaine maritime n’ont jamais réellement été des priorités, analyse le souverain. L’océan reste largement méconnu. Il recèle pourtant tant de trésors. C’est pour ces raisons qu’au-delà de l’héritage historique et familial, j’ai ressenti la nécessité de relancer les Explorations de Monaco, inaugurées par Albert Ier il y a un peu plus de cent ans", poursuit le prince.
En 2018, il était déjà apparu dans le documentaire Alick & Albert, de Douglas Watkin, qui narre sa complicité avec l’artiste Alick Tipoti à qui il avait rendu visite sur l’île de Badu, dans le détroit de Torrès au nord de l’Australie. Plus récemment, Albert II a fait escale aux Açores, puis à Lisbonne, afin de commémorer la disparition de son trisaïeul il y a cent ans. Une figure plus que jamais symbolique, en ces temps marqués par la tardive prise de conscience de la fragilité de notre monde.