La joie se lit sur son visage. À peine arrivée à l’aéroport de Dacca, la capitale du Bangladesh, Mathilde de Belgique, un imposant bouquet de fleurs à la main, affiche un sourire radieux, ce 6 février 2023. À n’en pas douter, la reine des Belges a conscience que le voyage de trois jours qu’elle entame dans cette ville s’annonce passionnant bien qu’extrêmement chargé. Présente sur place dans le cadre de sa mission de défenseure des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, l’épouse du roi Philippe, qui vient de célébrer son 50e anniversaire, commence aussitôt son déplacement axé sur plusieurs sujets majeurs tels que l’éducation des filles, la lutte contre les violences familiales ou encore l’environnement. Autant de thèmes chers au cœur de la souveraine et à propos desquels elle "entend mesurer et soutenir les progrès réalisés" dans ce pays d’Asie du Sud, précise le palais royal.
Sa première visite s’effectue dans une usine de vêtements. Désireuse, comme toujours, d’aller au contact, Mathilde de Belgique multiplie les apartés avec les ouvriers de l’entreprise qui assure à ses employés des conditions de travail décentes. Attentive, la reine observe, questionne, veut comprendre les ressorts de leur métier. Après un détour par la garderie de l’entreprise, qui grouille de bambins enthousiastes, la souveraine s’attarde dans un bidonville de Dacca, où un centre d’apprentissage accéléré de l’Unicef lui ouvre ses portes. Cette structure cible un but tourné vers l’avenir : aider des enfants non scolarisés à réintégrer progressivement le système scolaire.
À Cox’s Bazar, la journée du lendemain est marquée par une visite poignante : celle de Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés du monde, qui accueille plus d’un million de Rohingyas. Cette minorité musulmane, qui a fui les violences en Birmanie, survit au sein de plusieurs camps au Bangladesh voisin. Dans ce contexte d’extrême vulnérabilité pour les filles et les femmes, la reine souhaite connaître les projets instaurés afin, notamment, de favoriser leur émancipation. Dans ce camp aux allures de ville avec ses rues, ses ruelles, ses ponts, Mathilde de Belgique prend le temps. Agenouillée devant des réfugiées, puis en grande discussion avec des volontaires, elle cumule les témoignages. Soudain, deux familles rohingyas proposent spontanément à la reine de lui ouvrir les portes de leur maison pour un moment de partage et d’émotions fortes.
De retour à Dacca, avant un ultime déplacement centré cette fois sur l’impact du changement climatique sur le Bangladesh, le 8 février, Mathilde est reçue par la Première ministre Sheikh Hasina Wazed, en poste depuis 2009 et responsable de la coordination des Objectifs de développement durable dans son pays. L’occasion, sans doute, pour la souveraine de lui faire part de ses observations après trois jours intenses passés sur le terrain.
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