En allant choisir son sapin de 2022, Virginie Duboscq s’est cassé le nez : plus de spécimen suffisamment haut pour s’imposer dans le volume du grand salon. Qu’à cela ne tienne, cette styliste, qui conçoit le décor éphémère d’un dîner de gala comme les pages d’une rubrique décoration de magazine, a trouvé la parade. Elle en a pris trois, en ordre décroissant de taille. On les retrouve de part et d’autre de la cheminée de marbre blanc, parés de fausse neige et de boules mercurisées. Ne manque plus que l’avalanche de cadeaux qui enveloppera cette mini-forêt le soir de Noël. Car Virginie et son mari Frédéric Lucy sont à la tête d’une famille recomposée de six enfants qui va de l’aîné, 31 ans, à William, le petit dernier qu’ils ont eu ensemble, 12 ans aujourd’hui.
"Nous voulions poursuivre l’histoire de la maison sans la brusquer"
Peu après sa naissance, ces Parisiens se sont mis à la recherche d’une maison de weekend susceptible d’accueillir tout le monde. "Nous gardions de fantastiques souvenirs de séjours chez nos grands-parents et voulions offrir, à notre tour, un vrai terrain de jeu à notre famille en pleine campagne, mais pas trop loin de Paris. La Normandie était évidemment sur la liste, mais Virginie ne voulait pas d’une maison à colombages aux volumes souvent étriqués", témoigne Frédéric. Lui aussi a longtemps œuvré dans la décoration de salons professionnels via sa société In Extenso qu’il vient de revendre. Son nouveau projet : le lancement d’une table de cuisson 100 % made in Normandie.

Une première fois, le couple s’emballe pour cette maison aux airs de château qui leur passe finalement sous le nez. "Et pourtant, à peine avions-nous passé le porche que nous savions que c’était elle", se souvient Frédéric. Avec Virginie, ils tombent sous le charme de cette longue demeure avec ses façades en assemblage de briques et de pierres, et à gauche, son aile de style Louis XIII. Au centre, la porte d’entrée ouvre sur une galerie qui, de part et d’autre, dessert salon, bibliothèque, salle à manger et cuisine dans un bel alignement. Toutes les pièces donnent au sud sur le jardin. Les volumes sont parfaits, festonnés de moulures pour les pièces de réception, et simples à parcourir.

À droite, un escalier mène au premier étage où cinq vastes chambres se répartissent l’espace, puis au second, où se succèdent neuf pièces mansardées. Deux ans plus tard, ils s’aperçoivent qu’elle est remise en vente. Cette fois-ci, elle est pour eux. "Nous voulions poursuivre l’histoire de la maison sans la brusquer", explique Virginie. C’est d’autant plus simple que les anciens occupants ont laissé les bibliothèques et des lustres aussi baroques que surdimensionnés. Reste à choisir la palette des couleurs qui signera chaque pièce.
La cuisine, lieu central des retrouvailles
Lorsqu’elle travaille à ses décors, Virginie aime celle d’Emery & Cie, société belge, à l’aspect intense et velouté grâce à un apport en caséine. Ficelle pour le salon, vert amande dans la galerie, presque blanc dans la salle à manger, bleu de Lectoure au premier… La douceur est de mise. Heureusement, car nos néo-Normands ont de la marchandise à installer. "De quoi ouvrir une brocante, plaisante Frédéric, chineur passionné tout comme son épouse. Nous avons des coups de cœur mutuels, mais je laisse avec bonheur à Virginie la décision finale."

Elle n’est pas tout à fait d’accord. "Tu as l’œil pour beaucoup de choses", dit-elle dans un sourire. Virginie, la bohème, Frédéric, plus contemporain, les rôles sont bien distribués. Peu après leur rencontre, ils ont fait la connaissance du marchand Olivier Castaing, à la tête de sa School Gallery où se croisent photos, design et art contemporain, resté depuis un ami et un fournisseur privilégié.

Comme dans toute maison de campagne qui se respecte, la cuisine joue un rôle majeur, là où tout le monde aime se retrouver. Celle-ci possède une classe folle avec ses murs de briques patinées et ses huisseries anthracite où sont disposées les casseroles en cuivre. Un feu ronronne dans la cheminée.

Ambre, cinquième de la fratrie et styliste de mode, termine la décoration de son carrot cake de Noël. "Le menu varie d’une année à l’autre, exception faite de l’incontournable marquise au chocolat, une recette de l’arrière-grand-mère de Virginie. Mais jamais de chapon. Chacun apporte sa recette, koulibiac de saumon ou risotto aux champignons par exemple."

La table est dressée dans la salle à manger, harmonie en blanc, noir, lumières et or grâce aux bouquets de graminées de chez Oz Garden, place Furstenberg, à Paris. Deux pièces plus loin, les sapins de Virginie sont aux ordres, guirlandes allumées, prêts à donner le tempo d’une veillée joyeuse et bohème.

Il est possible de louer la maison pour des prises de vues et des événements sur-mesure.
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