Elle parle sept langues, a la blondeur d’un Botticelli et la fougue de la chanteuse Madonna... avec laquelle elle partage une fascination pour la Vierge Marie. C’est lors du premier confinement que Dorothée et sa famille ont eu l’envie de quitter Paris pour vivre mieux et apprécier la lenteur du temps. Retrouver une forme de légèreté. Le choix de Florence s’est fait simplement, comme une évidence.
"Le calme de la ville, la culture et la beauté m’inspirent"
Venue rejoindre son époux lors d’un déplacement professionnel, elle visite quelques appartements, sachant que la ville toscane possède un lycée français pour la scolarité de leurs deux petites filles. "Nous avions déjà envisagé l’Italie et sa douceur de vivre. Ici, le calme de la ville, la culture et la beauté m’inspirent et nourrissent mon idéal. Par chance, mon mari, homme d’affaires dans le commerce des nouvelles énergies, peut travailler n’importe où."

Mais Dorothée n’arpente que des endroits sombres, sans âme et se résigne. Presque... Car la veille de son départ, une agence l’appelle et lui propose un bien inédit sur le marché. Dès l’entrée, Dorothée sait qu’elle a trouvé ! "Je crois en mon instinct et mon destin", poursuit-elle dans un sourire entendu. Propriété d’une illustre famille florentine, le vaste appartement situé à l’étage noble d’un palais est une enfilade de pièces de réception avec vue sur le fleuve Arno.

Avec ses amples proportions, il est doté de mobilier ancien, de tapisseries, de lustres et autres trésors avec lesquels Dorothée va composer une nouvelle partition décorative. Puisant dans ses meubles personnels et riche de sa culture internationale, elle réveille la belle endormie en y ajoutant des objets et souvenirs de ses voyages et de ses vies antérieures.

Polonaise par son père, suédoise par sa mère, Dorothée est née à Lausanne. Après la Suisse, elle a grandi à Rome puis Athènes. "Nous avions une maison de vacances à Mykonos. Je passais des heures dans l’eau et sur les rochers. C’est là, face à la mer et dans cette lumière sacrée, que j’ai découvert ma spiritualité, une foi indéfectible dans l’univers qui guide ma vie de tous les jours." Peut-être parce que sa jeunesse n’a pas été rose tous les jours, elle qui est passée par un affreux pensionnat anglais avant de se marier jeune, de partir à Buenos Aires, le pays de son époux, divorcer trois ans plus tard et être deux fois maman.
Du Brésil à Paris, Dorothée développe ses créations
Dorothée doit rester en Amérique du Sud jusqu’à la majorité d’Eduardo, 26 ans aujourd’hui, et de Sonia, 25 ans, la belle égérie du parfum Izia de la maison Sisley, propriété de ses cousins d’Ornano. À Rio, elle retrouve un ami de jeunesse, l’entrepreneur français Benjamin Le Vaillant de Chaudenay, qui deviendra le père de Marie, 12 ans, et de Céleste, 11 ans. Au Brésil, Dorothée conçoit des modèles qu’elle vend à des amies.

À Paris, elle suit des apprentissages au sein de maisons de la place Vendôme puis lance sa marque sous son nom en 2019. Façonnées en éditions très limitées, ses créations rares et délicates, composées de pierres fines, d’or et de diamants, témoignent de sa sensibilité. "Florence possède encore le savoir- faire des anciens de l’orfèvrerie et de la joaillerie et grâce à cela mes bijoux racontent une histoire. Ils illustrent la beauté, la force mais aussi la vulnérabilité des femmes", raconte-t-elle avec passion. Ils symbolisent également la spiritualité qui la guide, à l’instar de ce médaillon gravé de la Sainte Vierge en émail sur fond de vagues en diamant.

Côté décoration, les artisans locaux ont également accompagné Dorothée dans l’aménagement de son appartement. "Ici, ils prennent le temps de travailler avec soin. J’ai fait refaire des canapés, des poufs et dessiné des petits fauteuils aux formes de coquillage qui apportent modernité et couleurs. J’adore aussi le linge de maison personnalisé. Ma dernière création est une nappe dont le motif est l’arche de Noé. Elle est brodée par la maison Taf, une institution florentine. Leurs petites mains sont si inspirantes ! Elles ont mis huit mois à la terminer !" raconte-t-elle, reconnaissante.

Çà et là sont posés des objets raffinés telles ces fleurs plus vraies que nature du Cabinet de Porcelaine à Paris. "Je suis une habituée de cette petite boutique de la rue de Verneuil qui m’enchante. J’y achète aussi des cache-pots pour ma terrasse qui viennent de la manufacture Normand, la seule à pouvoir reproduire le modèle de Marie-Antoinette au hameau de la Reine." Face à l’Arno, dans ce havre de paix, Dorothée imagine ses bijoux en toute sérénité, à l’image de sa nouvelle vie.

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