"Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale." Telle était la définition du mouvement surréaliste donnée par son pape, André Breton, dans son Manifeste du surréalisme publié le 15 octobre 1924. Un courant qui fêtait donc en 2024 son centième anniversaire.
À cette occasion, nombreuses ont été les expositions organisées autour du surréalisme à l’instar de celle du Centre Pompidou ainsi qu’en Belgique, grande terre surréaliste, comme au musée de la Photographie de Charleroi, au musée des Beaux-arts de Mons ou encore à La Boverie, à Liège. Jusqu’au 16 mars 2025, c’est ici que l’artiste belge Paul Delvaux (1897-1994), un condisciple de René Magritte à l’Académie royale de Bruxelles, est célébré à travers une large rétrospective. Celle-ci réunit 150 pièces qui illustrent la diversité de sa production dont l’univers est habité par des mondes poétiques et oniriques.
Un monde envoûtant que l’on retrouve dans La ville endormie, une huile sur toile peinte en 1938 par Delvaux. Commercialisée aux enchères pour la première fois depuis plus de trente ans, cette œuvre est issue de la série de paysages urbains du surréaliste belge. Elle est une vision obsédante de figures féminines nues et à moitié vêtues, baignées par la douce lumière de la lune au milieu des ruines d’une ville aux styles architecturaux juxtaposés de manière invraisemblable.
L’utilisation magistrale de la perspective par l’artiste crée une atmosphère théâtrale, où des bâtiments en ruine et des montagnes imposantes évoquent un arrière-plan intemporel, presque surnaturel. Les plus attentifs noteront la présence de la figure de l’artiste qui apparaît dans une porte sombre, invitant le spectateur à entrer dans ce monde énigmatique.
Estimation entre 1.440.320 et 2.160.540 euros.
Christie’s, à Londres, le 5 mars 2025.
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