À cette époque, l’ampleur ne faisait pas peur. Comme ce magnifique bureau plat Régence aux dimensions généreuses (longueur : 202 cm), orné de bronzes dorés et attribué à Charles Cressent (1685-1768). Il appartient à un groupe de six pièces, identifiées par Alexandre Pradère dans la monographie qu’il a dédiée à l’œuvre de l’ébéniste sous la section "Bureaux plats à têtes de chinoises". L’un se trouvait au château de Courson, un deuxième est actuellement au Getty Museum de Los Angeles, le troisième, dans la collection Doucet, a disparu pendant la guerre. Un quatrième se trouvait autrefois chez le duc de Sutherland, à Trentham, et le cinquième fut un temps dans la collection Béhague. D’après une photographie de 1892, le sixième, présenté dans cette vente, était dans le salon du baron Alfred de Rothschild (1842-1918), à Halton House dans le Buckinghamshire. Sur le cliché du salon, on reconnaît le bureau qui est le seul de la série dont les cadres en bronze des deux grands tiroirs de la façade sont plus arrondis que les autres. Dans les années 1970, lors d’une vente londonienne, l’homme d’affaires et collectionneur d’art saoudien Akram Ojjeh (1918-1991) acquiert ce beau meuble qu’il placera dans son somptueux hôtel particulier de la place des États-Unis, Paris XVIe.
Estimation entre 7.0000 et 100.000 euros.
Artcurial, à Paris, le 9 juillet 2024.
