Sur l’écran, la robe tartan de la duchesse de Cambridge est signée Emilia Wickstead. À son côté, en veste et pull bleus, le prince William prend la parole depuis leur salon d’Anmer Hall. Derrière eux, des photos de leurs enfants, souriants et joueurs.
"Bonjour au personnel soignant du NHS [système de santé publique, ndlr] de Tayside. Nous savons que la Burns Night est une soirée spéciale pour les Écossais du monde entier, une occasion de se retrouver pour manger, boire et célébrer la vie et l’œuvre de Robert Burns."
Son épouse complète : "Tristement (...) pour la plupart d’entre vous qui travaillez en première ligne, ce sera vraiment différent. Nous voulions vous dire un grand merci pour votre travail et vos sacrifices. Afin de témoigner de notre gratitude, nous vous offrons ce dîner spécial haggis."
À l’initiative du duc et de la duchesse de Cambridge, ce mythique plat écossais à base de panse de brebis farcie et d’abats de mouton est distribué à 200 soignants de l’hopital Ninewells de Dundeee dans une jolie boîte rouge.
Une attention simple et chaleureuse, suivie des messages du prince de Galles et de son épouse, la duchesse de Cornouailles, diffusés depuis Clarence House, à Londres.
Le couple a rendu hommage au fameux barde du XVIIIe siècle, Robert Burns, aussi connu pour ses éloges du haggis. D’habitude, les Écossais se retrouvent le 25 janvier pour commémorer sa naissance autour d’un dîner arrosé de whisky et épicé de déclamations.
Confinés depuis le 4 janvier, ils ont pu se consoler en écoutant le prince de Galles réciter le Auld Lang Syne, texte dédié au dernier jour de l’année – et que l’on connaît en France sur l’air de "Ce n’est qu’un au revoir" –, et Camilla son poème préféré : Mon cœur est dans les Highlands.
Une situation post-Brexit complexe pour l'Écosse
La participation, très visible cette année, de la famille royale à cette tradition peut être mis en parallèle avec la volonté du Premier ministre écossais, madame Nicola Sturgeon, d’obtenir un nouveau référendum sur l’indépendance. Depuis 1707, les deux nations sont liées par la signature du traité d’Union. Mais l’Écosse, dotée de son propre parlement, laisse à Londres la conduite de la politique de "sujets réservés" comme la fiscalité, la défense et les affaires étrangères.
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Depuis le 1er janvier, les Écossais ne font plus partie de l’Union européenne, alors que 62 % des habitants avaient voté contre le Brexit. Et, bien que 53 % aient répondu non à l’indépendance lors de la consultation de 2014, la cheffe du Parti national écossais (SNP) estime que ce nouveau contexte entraînerait un résultat opposé. Face à ces déclarations répétées, Boris Johnson assure que ce type de référendum ne peut avoir lieu "qu’une fois par génération". Mais il est probable qu’après sa victoire attendue aux élections législatives de mai prochain, le SNP continue de mettre la pression sur le 10 Downing Street, ultime décideur en la matière.
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Dans le pire des scénarios, cette opposition pourrait engendrer une crise constitutionnelle. En ce qui les concerne, les Windsor ont des liens forts avec ce peuple et ses terres, du château de Balmoral, où la souveraine passe ses vacances depuis soixante ans, à l’université de St Andrews, où William et Kate se sont rencontrés. Sans oublier la demeure de Birkhall, dans l’Aberdeenshire, où Charles et Camilla, duc et duchesse de Rothesay en Écosse, ont passé leur dernier Noël...et leur lune de miel en 2015.
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