Passée relativement inaperçue, la petite phrase en dirait plus long qu’il n’y paraît. "À la fin, elle retrouve sa voix", conclut Meghan au micro d’Oprah Winfrey, après avoir comparé son sort à celui d’Ariel, la petite sirène du conte de Hans Christian Andersen adapté à l’écran par Walt Disney.
Vivant mal le devoir de réserve et d’abnégation imposé aux membres de la famille royale britannique, la jeune femme serait retournée dans son pays pour pouvoir vivre son amour sans renoncer à un droit ô combien fondateur de la culture américaine : la liberté d’expression.
Nouvelle icône du clan démocrate ?
Et c’est devant une audience de plus de 17 millions de compatriotes qu’elle s’en saisit le 7 mars dernier lors de l’émission sur CBS qui a ému jusqu’à Washington. "Nous avons bien sûr été nombreux à regarder l’interview hier soir. Cela demande du courage de parler publiquement de sa santé mentale et de raconter son histoire personnelle", a déclaré Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche, lors de son point presse quotidien.
Au détour d’une intervention vidéo pour le Washington Post, l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton a elle aussi renouvelé son soutien à Meghan : "Les tabloïds ont fait preuve envers elle d’une cruauté scandaleuse. Vous savez, nous sommes en 2021 et elle voulait juste vivre sa vie. Elle souhaitait être pleinement engagée et avait tout à fait le droit d’espérer cela."
Constatant qu’aux États-Unis, son "capital empathie" sort largement renforcé de cette séquence, la duchesse de Sussex pourrait chercher de nouvelles façons de continuer à faire entendre sa voix et porter ses engagements.
Parmi les options envisagées, celle d’une carrière politique semble, à moyen terme, de moins en moins improbable. Une hypothèse distillée autant par ses détracteurs – ils y voient le signe de son égo démesuré – que par ses partisans, qui rêvent de la voir monter toujours plus haut…
En contact avec plusieurs responsables politiques
En janvier 2021, la presse révèle qu’une rencontre virtuelle d’une heure, jusqu’ici gardée secrète, s’est tenue entre le couple et l’actuel gouverneur du "Golden State" Gavin Newsom, quelques semaines avant l’élection présidentielle. S’ouvrent alors des spéculations quant à d’éventuelles ambitions sénatoriales de Meghan en Californie, l’État dont Kamala Harris fut sénatrice et où l’acteur Arnold Schwarzenegger a été élu gouverneur en 2003.
L’échange aurait porté sur les actions de la fondation Archewell et sur les autres organisations philanthropiques locales qu’Harry et Meghan espèrent soutenir.
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Mais pour Mike Trujillo, un influent conseiller stratégique qui a travaillé pour plusieurs opposants à Gavin Newsom, l’horizon pourrait être ailleurs. "Tout ce qu’elle fait me rappelle ce que d’autres ont pu mettre en place avant de se présenter à une élection", affirme-t-il dans les colonnes du Times, rappelant que c’est par la création d’une fondation caritative que Schwarzenegger s’était fait la main en politique.

Un autre conseiller démocrate, Roger Salazar, se dit heureux de voir le duc et la duchesse s’engager dans la région. "La Californie est accueillante envers les nouveaux venus. C’est un État qui aime les idées neuves et les nouvelles perspectives", avance l’ancien membre de l’administration Clinton.
Meghan va continuer de défendre ses engagements
Sans pour l’instant répondre à ces appels du pied mais affichant sa détermination à faire bouger les lignes, la duchesse devrait poursuivre ses prises de parole sur les sujets qui lui tiennent à cœur.
Dans le premier épisode de Archewell Audio, leur podcast lancé sur la plateforme Spotify, Harry et Meghan ont notamment choisi d’inviter la sénatrice Stacey Abrams, brillante militante des droits civiques créditée pour avoir permis à Joe Biden de remporter l’État de Géorgie, acquis aux républicains depuis trois décennies.
Un modèle d’activisme et de force de changement pour celle qui raconte avoir gagné sa première victoire à l’âge de 11 ans, lorsque, révoltée par une publicité qu’elle trouvait sexiste, elle avait réussi à en faire modifier le slogan à la faveur de simples lettres envoyées aux puissants de ce monde.
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