Alors que la santé d’Élisabeth II continue d’inquiéter, Meghan et Harry définitivement indésirables au Royaume-Uni ?

Juste avant le début de l’hommage aux morts des deux guerres mondiales, ce 14 novembre, l’annonce est tombée. La reine Élisabeth, dont la santé donne des inquiétudes, ne viendra pas. La famille royale, particulièrement attristée, fait front, tandis que Meghan et Harry sont au gala des vétérans, à New York. Quelques heures plus tôt, la justice a mis en lumière de troublants "oublis" dans leurs affirmations concernant les auteurs de leur biographie. Un scandale de plus. Au pire moment.

Par Martin Tancrède - 17 novembre 2021, 07h30

 Alors que l'état de la reine inquiète les Britanniques, les commémorations "made in America" et les mésaventures judiciaires des Sussex ne pouvaient plus mal tomber.
Alors que l'état de la reine inquiète les Britanniques, les commémorations "made in America" et les mésaventures judiciaires des Sussex ne pouvaient plus mal tomber. © Gabriele Holtermann/SPUS/ABACAPRESS.COM

Même le Premier ministre Boris Johnson se montre d’une extraordinaire gravité quand il invite l’assistance et la Grande-Bretagne "à se réunir dans le souvenir de ceux qui ont tout sacrifié au service de notre pays". Impossible, à cet instant, de ne pas songer aussi à Élisabeth II, la grande absente de ce Remembrance Sunday. Il suffit de voir les visages fermés du prince de Galles et du duc de Cambridge au pied du cénotaphe, de la duchesse de Cornouailles, de la duchesse de Cambridge et de la comtesse de Wessex au balcon du ministère des Affaires étrangères, pour sentir et partager l’inquiétude de la famille royale. 

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La veille déjà, au Festival du souvenir, donné par la Royal British Legion, au Royal Albert Hall de Londres, le coeur n’y est pas. Princes et princesses semblent comme orphelins. Deux jours plus tôt, Élisabeth II a fait savoir qu’elle renonçait à être présente, même si elle est la marraine de la Royal British Legion, qui fête justement ses 100 ans. La reine ne présidera pas davantage le synode anglican, le 16 novembre. C’est la toute première fois qu’elle manque cet événement quinquennal. Une renonciation cruelle, à la fois comme chrétienne fervente et comme cheffe de l’Église d’Angleterre.

Élisabeth II, grande absente à la cérémonie du cénotaphe

Mais aucun avis médical n’avait pu la dissuader de confirmer sa présence au Remembrance Sunday, qui se tenait cette année le 14 novembre. Elle est même rentrée quelques jours plus tôt de Wood Farm, sur le domaine de Sandringham, le refuge du prince Philip après son retrait de la vie officielle, pour gagner le château de Windsor. La reine souhaitait se préparer à son grand retour en public après trois semaines de repos forcé. Présider la cérémonie du cénotaphe, cet hommage annuel aux morts des deux guerres mondiales et des conflits plus récents, est à ses yeux un devoir sacré. Plus encore après le 9 avril dernier et la mort du duc d’Édimbourg, officier de Marine valeureux, plusieurs fois distingué au combat. 

Prince Charles
Le prince de Galles au moment où il dépose une couronne de fleurs devant le cénotaphe. © Aaron Chown/PA Wire /ABACAPRESS.COM

Depuis 2017, ce n’est plus elle mais le prince de Galles qui dépose en son nom une couronne de fleurs au pied du cénotaphe, mais Élisabeth II assiste à la cérémonie au balcon du ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, accompagnée de la duchesse de Cornouailles et de la duchesse de Cambridge.

Il est 9 h 30, heure de Londres, ce dimanche 14 novembre. Chacun se met en place sur Whithehall et Parliament Street. Troupes, anciens combattants, corps constitués et public s’attendent à voir paraître Sa Très Gracieuse Majesté dans un peu plus d’une heure quand la rumeur commence à courir. Elle ne vient pas ! Le palais a publié un communiqué. "La reine, souffrant d’un tour de reins, a constaté ce matin à son grand regret qu’elle ne serait pas en mesure d’assister aujourd’hui à la cérémonie du Remembrance Sunday, au cénotaphe. Sa Majesté est extrêmement déçue de manquer cette cérémonie." C’est la première fois depuis vingt-deux ans. Encore était-elle alors absente en raison d’une visite officielle en Afrique du Sud. Et non à cause d’une santé désormais chancelante.

Harry et Meghan au gala Salute to Freedom

Dans ce contexte délétère, les commémorations made in America et les mésaventures judiciaires des Sussex ne pouvaient plus mal tomber. En cette nuit du 10 novembre, veille du Veterans Day américain, le porte-avions Intrepid, amarré pour toujours à Manhattan et transformé en musée de l’Air, de la Mer et de l’Espace, accueille le gala Salute to Freedom. Donné en l’honneur des combattants, de leurs familles et soutiens, il accueille également ses invités les plus fameux, Harry et Meghan. Tapis rouge et caméras, à commencer par celles de leur organisation caritative Archewell. Il s’agit toujours de tourner le documentaire promis à Netflix sur les activités des Sussex.

Harry et Meghan
Harry et Meghan au gala Salute to Freedom, sur le porte-avions Intrepid, à New York, le 10 novembre 2021. © Lee Morgan/Getty Images

Cela à l’heure où Jemima Khan, amie de Diana et conseillère sur la série The Crown, commanditée et diffusée justement par Netflix, claque la porte au vu de la façon dont la prochaine saison met en scène les dernières années de la défunte princesse de Galles. Harry, lui, pourtant sourcilleux quant à la mémoire de sa mère, ne semble pas prêt à remettre en cause le contrat le liant à la multinationale américaine.

Il s’avance, radieux, dans un smoking Giorgio Armani, donnant la main à son épouse. La duchesse de Sussex, vêtue d’une robe écarlate, griffée Carolina Herrera, arbore des boucles d’oreilles en diamants de Maison Birks, un bracelet en or Cartier et le célèbre bracelet de brillants de Diana. Sur le bord de son corsage, papillon presque incongru, est piqué un poppy, le coquelicot de papier que portent les Britanniques en hommage aux morts des dernières guerres. Simplement, ils choisissent des tenues moins éclatantes pour la célébration du Souvenir.

Nouvelles polémiques dans l'affaire qui oppose Meghan au Mail on Sunday

Telles sont du moins les remarques unanimes de la presse anglaise. D’autant moins encline à pardonner cette faute de goût vénielle que la duchesse de Sussex s’est retrouvée, quelques heures plus tôt, au coeur d’une nouvelle et embarrassante polémique. Au milieu des trois jours d’audience dans la procédure d’appel qui l’oppose au Mail on Sunday, condamné en première instance pour avoir publié une lettre adressée par Meghan à son père, un autre témoignage vient changer la donne. Il émane de Jason Knauf. L’ancien directeur de la communication des Sussex fait des révélations accablantes, confirmées par les e-mails que lui ont adressés Meghan et Harry. Dont un où la duchesse de Sussex apporte elle-même des précisions à cinq des dix-neuf questions posées à Jason Knauf par Omid Scobie et Carolyn Durand, les auteurs de la très controversée biographie Finding Freedom.

Hary et Meghan
A LIRE AUSSIHarry et Meghan à New York : le glamour avant la tempête ?

Problème, en septembre 2020, les avocats de la duchesse de Sussex ont affirmé en son nom, devant la cour, que ni elle ni son mari n’avaient coopéré avec leurs biographes. "Le livre a fait l’objet de discussions à de multiples reprises avec la duchesse (de Sussex) en personne et par e-mails", déclare a contrario Jason Knauf dans son communiqué à la cour d’appel, ce 10 novembre. "Le duc et la duchesse (de Sussex) ont autorisé une coopération spécifique pour son écriture, en décembre 2018. […] Cette réunion d’information entre les deux auteurs et moi s’est déroulée le 12 décembre 2018 et a duré au moins deux heures." Le temps de donner, entre autres, la version de Meghan sur ses relations avec ses demi-frère et soeur, ainsi qu’avec son père, sur les raisons du déménagement à Windsor, sur la polémique autour du choix du diadème de mariage, ce qui revient à révéler ses souvenirs d’une réunion privée avec la reine à ce sujet…

Harry et Meghan
Le 10 novembre,...

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Directrice de la rédaction

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