Dans la salle du banquet du palais royal d’Oslo résonnent de chaleureux applaudissements. Des acclamations et des rires se font même entendre. Debout, à la table d’honneur, entre son père, le prince Haakon, et son grand-père, le roi Harald V, la princesse Ingrid Alexandra de Norvège sourit aux invités. Le discours qu’elle vient de prononcer remporte un franc succès. Vêtue d’une robe pourpre Alberta Ferretti, empruntée à sa mère, elle arbore pour la première fois la grand-croix de chevalier de l’ordre de Saint-Olav, ainsi que l’ordre royal de Harald V, reçus de son grand-père en début d’année à l’occasion de ses 18 ans. La reine Margrethe II de Danemark vient, quant à elle, de lui conférer l’ordre de l’Éléphant blanc.

Dans sa chevelure brille surtout son tout premier diadème. Une merveille de raffinement en platine, diamants et perles. Dessiné par Boucheron pour l’Exposition universelle de 1900, il est acquis par le prince Carl de Suède et offert à son épouse Ingeborg. La princesse Ragnhild, sœur de Harald V, en a été la dernière propriétaire et a souhaité avant sa mort, en 2012, qu’Ingrid Alexandra en hérite, tout comme du bracelet en diamants qui orne ce soir le poignet de la jeune princesse.

En tout, 199 personnes ont répondu à l’invitation lancée en l’honneur de la princesse pour célébrer ses 18 ans au palais d’Oslo. Si l’événement a été retardé en raison de la pandémie, ses amis, sa famille et les membres du gotha les plus proches de la maison royale de Norvège ne l’auraient raté pour rien au monde.
Dans la salle du banquet, le prince Paul de Grèce, son épouse la princesse MarieChantal et leurs enfants, Maria-Olympia, Constantin-Alexios et Aristidis-Stavros ont pris place non loin du prince Kyril de Bulgarie, venu accompagné de sa compagne Katharine Butler, de ses enfants, Mafalda, Olimpia et Tassilo, et de leur mère la princesse Rosario.

À la table d’Ingrid Alexandra, sa tante la princesse Märtha Louise est avec son fiancé, Durek Verrett, qui participe là pour la première fois à un événement officiel au sein de la famille royale.
Plus loin, la princesse Victoria de Suède est rayonnante en robe blanche brodée de strass. Elle arbore, elle aussi, un diadème Boucheron. Assise près de son époux, le prince Daniel, elle ne cache ni sa fierté d’assister aux agapes données en l’honneur de sa filleule, ni sa joie d’y être entourée de ses enfants, Estelle et Oscar.

Âgée de 10 ans, la princesse Estelle, deuxième dans l’ordre de succession au trône de Suède, porte un simple bandeau de tissu fleuri dans les cheveux. Mais parmi les invitées, deux futures reines ont, à l’instar d’Ingrid Alexandra, profité de ce dîner de gala pour étrenner un diadème. La princesse Catharina-Amalia a choisi la tiare aux étoiles que portait sa mère Maxima le jour de son mariage avec Willem-Alexander des Pays-Bas. Vêtue d’une robe-cape rose griffée Natan, elle a fait son entrée au bras de Felipe d’Espagne, parrain de la princesse Ingrid Alexandra.

Tout de rose vêtue également, la princesse Elisabeth de Belgique arbore, quant à elle, un diadème ayant appartenu à lady Evelyn Vestey, la seconde épouse d’un baron anglais ayant fait fortune au XIXe siècle dans le transport maritime.
Un discours en hommage aux siens et à la Norvège
Le plus jeune membre de cette éblouissante assemblée est le prince Charles de Luxembourg. Le petit prince, qui vient tout juste de fêter ses 2 ans, ne peut goûter comme le reste des invités les traits d’humour d’Ingrid Alexandra. Le discours de la princesse, qu’elle a prononcé sans une once de timidité mais avec une grande douceur, était plein de tendresse pour chacun des siens. Entre sa mère, la princesse Mette-Marit, qu’elle a remerciée pour sa complicité et les séances télé devant la série Sex and the City, son père le prince héritier Haakon, qui partage avec elle les joies du surf, ses frères Marius et Sverre-Magnus, et ses grands-parents, Ingrid Alexandra n’a oublié personne.
Elle a surtout rendu un hommage vibrant à la Norvège et aux Norvégiens. "Nous avons la chance de vivre dans un pays en constante évolution. Où nous avons confiance les uns dans les autres et dans nos autorités. En Norvège, nous nous engageons à lutter contre le changement climatique. Nous sommes attachés à la diversité. Nous sommes attachés à la liberté d’expression."

Ses paroles empreintes de sagesse semblaient faire écho aux deux compliments prononcés par ses grands-parents juste avant elle. "Tu représentes la cinquième génération de ce que l’on appelle depuis longtemps une monarchie plutôt jeune – née en Norvège en 1905 –, et qui n’est plus si jeune à vrai dire, a fait remarquer le roi Harald. Nous sommes les gardiens de traditions et de valeurs, même si nous sommes formés par l’époque dans laquelle nous vivons. Le ton de la monarchie à un moment précis est donné par celui qui est roi – ou reine. Ton trisaïeul, le roi Haakon, a choisi pour devise 'Tout pour la Norvège'. Nous sommes souvent mis au défi d’en repenser la signification – et de comprendre ce que cela implique concrètement. Cela ne s’applique pas uniquement à nous en tant que membres de la famille royale, mais à tous ceux qui vivent dans ce pays."

Telle une bonne fée, la reine Sonja a pour sa part formulé un encouragement à sa petite-fille : "Accroche-toi à ce que tu es, Ingrid. Ose penser autrement et sans contrainte, fais les choses à ta façon. Et rappelle-toi, être parfait n’est pas une fin en soi. Tu as tout ce dont tu as besoin pour faire des choix judicieux et créer une vie qui sera enrichissante pour toi, pour tes proches et pour ceux dont tu seras un jour la reine."
Les parents d’Ingrid Alexandra n’ont pas encore prononcé leur discours conjoint, mais la princesse comprend déjà quelle promesse elle incarne pour son pays. Et tandis qu’elle lève sa coupe de champagne pour proposer un toast, le dîner débute. Au menu, tartare de carottes, asperges et noix de Saint-Jacques, flétan grillé et fraises norvégiennes.
Parus tout droit sortis d’une forêt enchantée, des musiciens couronnés de fleurs...
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