Sept ans, l’âge de raison. Pour le prince héréditaire Jacques et la princesse Gabriella de Monaco, cet anniversaire sans leur maman qui reprend des forces loin de la Principauté a le goût amer des bonheurs incomplets. Heureusement, les enfants continuent, suivant le vœu de la princesse Charlène, d’être entourés par leur famille, comme en atteste l’inauguration du village de Noël la semaine dernière, dans le port Hercule.
Le marquis des Baux et la comtesse de Carladès goûtent chaque instant de ce tour de manège avec leurs cousins, Stefano, Francesco, Kaia-Rose et Bodie, les enfants de Pierre et Beatrice Casiraghi et de Gareth et Roisin Wittstock. Auprès de son frère Albert II, la princesse de Hanovre veille elle aussi sur la petite troupe.

Mais, comme cela arrive si souvent depuis quelques mois, l’absence de la princesse Charlène est dans tous les esprits. Cette année chaotique, douloureuse, constitue le dernier chapitre en date d’un destin hors norme, d’une ligne de vie oscillant entre d’immenses bonheurs et de terribles épreuves. Et si par respect, nous ne pouvons révéler l’endroit où la princesse poursuit aujourd’hui sa convalescence, un même parfum de mystère entourait déjà ses débuts dans le monde.
C’est en effet auprès d’une parfaite inconnue que s’affiche, en février 2006, le prince Albert de Monaco. Dans la froide nuit turinoise, au milieu des 35.000 spectateurs assistant à la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver, une jeune femme blonde à la silhouette longiligne se blottit contre celui qui, quelques heures plus tôt, portait la flamme olympique.

Alors que son apparition déclenche aussitôt des investigations dans tous les bureaux de presse, ce sont les journalistes sportifs qui, en apportant des éléments d’information sur son identité, posent la première pierre de cet incroyable destin. Quelle extraordinaire accumulation de coïncidences fallait-il pour qu’une nageuse olympique native de Bulawayo, au Zimbabwe, fille aînée d’une plongeuse professionnelle et d’un directeur commercial, devienne un jour princesse de Monaco ?
Mystère encore, les premières heures du conte de fées s’écrivent durant plusieurs années dans une discrétion totale. Dès 2000, Charlène Wittstock, qui vient de remporter l’or à l’épreuve du 200 mètres dos, lors du Meeting international de natation de Monaco "Mare Nostrum", se voit offrir sur le podium son premier bouquet par le prince héréditaire Albert.
Dès ses débuts à Monaco, Charlène doit composer avec une énorme pression
Une première rencontre suivie d’une deuxième, un an plus tard, dans un hôtel de la Principauté à l’occasion d’une autre compétition. Un premier dîner en tête à tête, puis… cinq années sans nouvelles ou presque. Lorsqu’en 2006 la lumière se concentre enfin sur elle, la jeune athlète doit d’emblée composer avec une pression inhabituelle et une absolue nécessité, faire bonne figure lors des apparitions publiques ponctuant cette vie princière qu’elle découvre.
Son habitude des entraînements intensifs l’aide sans doute à aborder avec sérénité ces rendez-vous d’un genre nouveau. Et c’est un sans-faute qu’elle réalise à l’été 2007 lors de sa première apparition au Bal de la Croix-Rouge, arborant un fourreau de mousseline brodée, et placée, comme le veut le protocole, un pas derrière les Grimaldi.

Non loin du prince de son cœur, elle est radieuse et charme son voisin de table, Karl Lagerfeld, par son naturel. Il n’en faut pas plus pour que les Monégasques rêvent – déjà – de voir leur prince souverain enfin fiancé. L’agenda de mademoiselle Wittstock comporte cependant une autre priorité, les épreuves de sélection pour les jeux Olympiques de Pékin.
Las, le réveil d’une ancienne blessure a raison de ses ambitions et la contraint à renoncer, la mort dans l’âme, à cette dernière rencontre avec le sport de haut niveau. Près de quatre années ponctuées d’apparitions et d’éclipses se sont écoulées depuis Turin. Et c’est désormais avec une pointe d’impatience que les admirateurs de la famille princière attendent le mariage d’Albert II.
Chaque apparition – ou absence – de la jeune femme déclenche une avalanche de commentaires. Le 23 juin 2010, le couple annonce enfin ses fiançailles. Explosion de joie sur le Rocher et ultime décompte pour la future princesse : il lui reste une année tout juste pour parfaire sa connaissance du protocole et des usages.
Le 2 juillet 2011, l'autre mariage royal du siècle
Un défi d’autant plus grand que l’agitation médiatique autour de sa personne a décuplé. Le monde entier scrute désormais les faits et gestes de celle qui s’apprête à lier son destin à celui d’une dynastie vieille de sept siècles. Cette surexposition s’accompagne des plus incroyables rumeurs. On la décrit hésitante, sur le point de remettre en cause l’union annoncée.
"Ne vous méprenez pas, lance pourtant l’une de ses amies au magazine Tatler, Charlène n’est pas Lady Di. Elle a mené une vie de compétitrice de niveau international avant de rencontrer le prince. Je n’imagine pas un instant qu’elle ignorait ce qu’elle faisait en l’épousant. La personne que j’ai connue n’aurait jamais été contrainte de faire quoi que ce soit sans le désirer."
Mais le mal est fait et c’est une Charlène bouleversée d’émotion, en larmes, qui se présente devant l’église Sainte-Dévote, ce 2 juillet 2011, pour cet "autre" mariage du siècle.

En cette journée historique, la nageuse de Benoni vit pourtant ce qui s’apparente à un conte de fées, avec cette célébration grandiose dans la cour du palais transformée en cathédrale à ciel ouvert. Elle devient officiellement Son Altesse Sérénissime la princesse de Monaco. "Tout semblait tellement écrasant, confiera-t-elle au Times. Ce mélange d’émotions lié aux rumeurs et à la tension s’est accumulé et j’ai éclaté en sanglots. Et j’ai de nouveau fondu en larmes en me disant, “oh non, maintenant le monde entier m’a vue pleurer“."
Durant les quatre années suivantes, la pression ne retombe guère. La princesse tient pourtant son rôle à merveille. Elle est de tous les événements, accompagne le souverain dans ses engagements et c’est en toilette traditionnelle noire, blanche et rouge de la Palladienne qu’elle fait une mémorable apparition à l’été 2013 lors du "Cavagnetü", le cher pique-nique des Monégasques.

L’espoir d’un héritier occupe cependant tous les esprits, à commencer par celui de Charlène elle-même. "Nous le désirons vraiment : tout est entre les mains de Dieu, affirme-t-elle alors au magazine Vanity Fair Italie. Notre couple a surmonté tant de moments difficiles, de transformations profondes dans notre vie personnelle. Être ensemble a toujours été un défi qui nous a unis. J’ai une confiance sans limites dans notre amour. Le prince Albert est mon mari, mais a toujours été également mon meilleur ami, et il a su m’aider à franchir les obstacles qui me semblaient insurmontables."
La joie n’en est que plus grande lorsqu’en mai 2014, le couple annonce que son vœu a été exaucé. Le 10 décembre de cette même année, à deux minutes d’intervalle, le prince héréditaire Jacques et la princesse Gabriella de Monaco voient le jour à la maternité de l’hôpital Princesse-Grace, comblant...
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