La salle des Étoiles du Sporting Monte- Carlo est méconnaissable. Parée d’affiches rappelant l’univers des comédies musicales indiennes, elle exhale un opulent parfum de rose et de jasmin. Et lorsque paraît la princesse de Hanovre, radieuse dans sa robe aux reflets métalliques de la maison Chanel, accompagnée de son frère le prince de Monaco et du créateur Christian Louboutin, les hôtes ne cachent pas leur bonheur de retrouver celle qui consacre toute son énergie à faire vivre cet événement caritatif au profit de la Fondation Princesse Grace, qu’elle préside. Et chacun de songer que le Bal de la Rose retrouve enfin ses marques en ouvrant de nouveau au printemps la saison des festivités monégasques. En 2022, la 66e édition n’avait pas manqué de panache, mais avait eu lieu à l’été, dans le sillage du bal de la Croix-Rouge. Quant à cet extravagant décor bollywoodien, il avait d’abord été créé pour enchanter l’édition 2020 qui, pandémie oblige, ne s’est jamais tenue.
Concours d'élégance
Sur le tapis rouge aux éclats pailletés, les enfants de la princesse Caroline font à leur tour sensation. Les jeunes femmes rivalisent d’élégance. Beatrice, l’épouse de Pierre Casiraghi, est éblouissante dans sa toilette griffée Dior, conjuguant des étoffes noires et or rehaussées de somptueuses broderies, tandis que Tatiana Santo Domingo, au bras de son mari Andrea Casiraghi, a choisi une robe à sequins de la créatrice Jenny Packham.
De son côté, Charlotte Casiraghi, venue sans son mari Dimitri Rassam – accaparé par la sortie imminente du film Les Trois Mousquetaires - D’Artagnan qu’il a produit – arbore une robe Chanel aux lignes épurées. Quant à la plus jeune, la princesse Alexandra de Hanovre, elle a emprunté à sa maman une splendide paire de boucles d’oreilles de diamants et d’émeraudes. La petite bande ne cache pas sa complicité.
Héros de cinéma
Alors qu’ils prennent la pose devant la spectaculaire affiche au graphisme mariant Monaco et Bollywood, leurs regards se croisent et les sourires témoignent de leur bonheur de se retrouver réunis pour cette cause caritative. Andrea lâche un instant la main de son épouse pour mettre en rang frère et sœurs face aux photographes. Ben Sylvester Strautmann tient tendrement Alexandra de Hanovre par la taille tandis que Pierre et Beatrice s’attardent une seconde sur le tapis rouge pour scruter les détails de cette décoration aux mille motifs. Dans l’angle de l’une des affiches, nous reconnaissons même le visage de Christian Louboutin, devenu pour un soir un héros de cinéma !
Palais rose
Lorsque le prince Albert II pénètre dans la salle des Étoiles, suivi de près par sa famille, une première salve d’applaudissements monte des tables. Nombre des huit cents hôtes ont joué le jeu en s’affichant dans d’élégants saris au diapason du thème de la soirée. Écrin de toutes les folies visuelles depuis qu’elle accueille l’événement, la salle des Étoiles s’est cette fois transformée en un palais rose rappelant les splendeurs du Rajasthan. Le jeu de lumières animant les façades offre l’illusion délicieuse que le lieu est habité. Sur scène, quelque chose semble se préparer. Une équipe de cinéma se met en place pour le tournage d’une séquence de danse. Une jeune femme nommée Beauty fait l’objet de toutes les attentions. Face au miroir, coiffeuses et maquilleurs apprêtent l’héroïne tandis que des techniciens manipulent la grue qui soutient la caméra. Soudain, un réalisateur surgit et lance le mouvement d’un tonitruant "Action !"
Percussions enivrantes
Une secousse tellurique saisit l’assemblée, des percussions aux rythmes enivrants font vibrer l’air, tandis qu’une chorégraphie endiablée envahit le plateau. Danseuses et danseurs nous transportent dans la fièvre de cette nuit bollywoodienne, jouant et rejouant la partition de l’amour éternel devant un public médusé.
La pause aménagée pour permettre à Stéphane Bern de lancer la traditionnelle tombola aurait pu calmer les esprits. Mais c’était sans compter sur le vif enthousiasme des participants observant avec ravissement la description des lots mis en jeu. Collier Lion, en or blanc, offert par la maison Chanel, séjours de rêve dans les établissements de la SBM, escarpins Peep Tosachi créés par Christian Louboutin d’après des tissus de saris du couturier indien Sabyasachi Mukherjee... Une dotation fastueuse qui fait écho aux délices du menu. Ce soir, les bulles rosées de la cuvée Belle Époque Perrier-Jouët se marient avec la langouste aux pickles de mangue, un black cod tandoori et son millefeuille de patates douces ou encore l’agneau korma accompagné d’un fondant et croustillant aux fruits secs avec son riz basmati au safran...
Caroline de hanovre, "bonne fée" du Bal
Sur scène, les numéros du groupe rajasthani Bassant et des danseurs et chorégraphes Kamal Kant, Megha Jagawat et Punit Pathak ont repris de plus belle. Cette fois, le registre des danses indiennes s’étend à d’autres époques, d’un malicieux clin d’œil au ballet classique emmené par Jérémy-Loup Quer, premier danseur du ballet de l’Opéra de Paris, aux sonorités plus contemporaines alliant les saveurs de l’Inde à une pop survoltée. À la table princière, Caroline de Hanovre et Christian Louboutin poursuivent une discussion qui ne semble s’être jamais interrompue. Celui qui avait confié à Point de Vue que la princesse de Hanovre était sa « bonne fée » relève haut la main le défi de reprendre la direction artistique du Bal de la Rose, marquée durant tant d’années par l’âme de Karl Lagerfeld. L’esprit de la fête qui habite sa mise en scène comble les invités, le temps de cette belle nuit orchestrée dans les moindres détails par Françoise Dumas et Anne Roustang.
"Bonsoir le Bal de la Rose !"
Quant au prince Albert, il échange longuement avec Charlotte qui lui fait face durant le dîner. Oncle et nièce sont d’ailleurs parmi les premiers à gagner la piste lorsque Mika entame son tour de chant. Et comme pour ajouter une nouvelle vague d’énergie à cette soirée qui n’en manque décidément pas, il réjouit le public de ses tubes le temps d’une...
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