Caroline de Hanovre rejoint Albert et Charlène aux obsèques de monseigneur Barsi

Les obsèques du prince Rainier III, le mariage du prince Albert II et de la prin­cesse Charlène, puis le baptême de leurs enfants, le prince héréditaire Jacques et la princesse Gabriella... Les images se bousculent dans l’esprit des Monégas­ques à l’évocation de tous ces instants. À chaque fois, monseigneur Bernard Barsi avait officié, accompagnant la famille princière de sa spirituelle et chaleu­reuse présence. En ce mer­credi 4 janvier, la Principauté s’est parée de la couleur du deuil. À la porte Saint­-Nicolas de la cathédrale Notre-­Dame-Immaculée de Monaco, le prince Albert et la princesse Charlène embrassent la princesse Caroline de Hanovre et Mélanie­-Antoinette de Massy. Les trois femmes arborent la traditionnelle mantille et les visages sont graves. 

L'hommage des Monégasques

Peu après, le couple princier et la princesse Caroline de Hanovre pénètrent dans la cathédrale et prennent place au premier rang, auprès du chanoine Penzo, le chapelain du palais princier. Ce dernier est le seul membre du clergé à se tenir aux côtés de la famille princière, tandis que prêtres et évêques présents en nombre entourent le cercueil de monseigneur Barsi.

Sur l’air grave de la Marche funèbre de Chopin, le cercueil vient de faire son entrée dans l’édifice au terme d’une procession commencée à la cha­pelle de la Miséricorde, où reposait le corps. Les jours précédents, les Monégasques avaient pu se rendre en ces lieux, situés en face de la mairie de Monaco, pour un dernier hommage à leur arche­vêque émérite, qui avait pris sa retraite en 2020. La triste nouvelle de sa disparition a surpris les habitants de la Principauté, restés très attachés à l’homme d’Église.

Enfant du pays

Né à Nice en 1942, monsei­gneur Bernard Barsi avait exercé différents minis­tères dans ce Sud qu’il aimait tant, avant d’être nommé en 2000 à Monaco. "Il a accueilli sa nomi­nation d’archevêque de Monaco comme un nou­vel appel de Dieu", a d’ailleurs rappelé dans son mot d’introduction monseigneur David, qui lui a succédé. "Et pendant vingt ans, il a aimé et servi le diocèse et la principauté de Monaco avec un vrai cœur de pasteur plein d’énergie et de dévouement." Auprès des représentants de l’Église, quatre carabiniers du prince composent le piquet d’honneur auquel a droit toute personnalité ayant reçu, comme Bernard Barsi, la distinction de commandeur de l’ordre de Saint-Charles.

La célébration commence par le témoignage d’Anne Bleuez, nièce de l’archevêque émérite. "Avec mes frères, Damien et Jean-Bernard, je voulais simplement dire quelques mots pour rendre hommage à celui qui fut un oncle aimant, attentionné et généreux, que nous tous appelions 'Parrain'. Avec lui, impossible de faire un pas sans qu’on le reconnaisse, qu’on l’interpelle chaleureusement, à Nice, à Monaco ou dans toute commune de l’arrière-pays." Dans le silence de la cathédrale, ces mots semblent toucher au cœur les huit cents fidèles. 

Une vie offerte au Seigneur

Et tandis que les petits-neveux du défunt rallument la flamme du cierge pascal, le prince Albert et la princesse Charlène fixent à de nombreuses reprises le cercueil qui repose tout près d’eux. Monseigneur Dominique-Marie David prend ensuite la parole pour rappeler la portée symbolique des circonstances de sa disparition : "Le 24 décembre au matin, alors que tous s’affairaient aux derniers préparatifs de Noël, monseigneur Bernard Barsi annonçait la bonne nouvelle. Une fois de plus, avec l’enthousiasme et la jovialité que nous lui connaissons, il a partagé la joie de l’Évangile. Il a partagé la joie de la nativité avec ses frères détenus de la prison de Nice. Ce fut sa dernière mission officielle. Et elle résume si bien une vie tout offerte au Seigneur, entièrement vouée à la prédication de l’Évangile."

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Puis en préambule à son homélie, monseigneur René Giuliano, prêtre auxiliaire à la paroisse Sainte-Dévote qui fut le vicaire général de monseigneur Barsi, évoque sa présence aux temps forts de la Principauté. "Il a participé à tant d’événements douloureux et joyeux de notre bien-aimée famille princière. Événements que tous nous avons en mémoire. Mais il a pleinement épousé le peuple qui lui était confié, petits et grands. Ce peuple de Monaco et des communes voisines dont il avait la charge pastorale." 

Souvenirs joyeux ou tristes

Et chacun de se remémorer le chagrin des enfants de Rainier III à ses obsèques, la cérémonie de mariage du prince Albert et de la princesse Charlène en cet été 2011 dans la cour du palais princier, transformée en cathédrale à ciel ouvert, ou les instants tendres et solennels du baptême des jumeaux. Ce dimanche 10 mai 2015, une heure avant la cérémonie, il nous avait confié son sentiment : "Nous vivons un moment historique, un événement important pour la famille princière, le baptême du futur prince qui montera un jour sur le trône. C’est aussi une grande joie, car nous voyons aujourd’hui deux enfants entrer dans la communauté catholique et chrétienne. Nous avons préparé avec le prince Albert et la princesse Charlène ce moment en réfléchissant au sens du baptême, comme le font toutes les familles."

Tandis qu’Olivier Vernet, titulaire des orgues de Monaco, entame la chorale BWV668 de Bach, "Devant Ton trône, je vais comparaître", la cérémonie s’achève par la bénédiction du corps. Le prince Albert, la princesse Charlène et la princesse Caroline de Hanovre s’approchent l’un après l’autre du cercueil pour le bénir avant de présenter leurs condoléances à la famille du défunt. Dans quelques instants, monseigneur Barsi rejoindra le caveau des évêques et des archevêques de Monaco, pour un dernier adieu dans l’intimité de la famille et du clergé.