Même en vacances, c’est plus fort qu’elle, il faut que la grande-duchesse de Luxembourg apporte son soutien aux personnes de talent qui croisent sa route. Ainsi de la créatrice de mode Anelore-Baillardran Prats, de Biarritz. "Elle s’inspire des kimonos et a eu la merveilleuse idée de réunir dix artistes, comme le calligraphe Nicolas Ouchenir, qui laissent parler leur génie sur la soie, s’enthousiasme Maria Teresa de Luxembourg. Mon époux et moi nous sommes rendus avec plaisir à la présentation de cette collection originale, dans le studio couture d’Anelore, rue Broquedis. Nous y étions avec Maider Arosteguy, maire de Biarritz, une femme charmante."
Le grand-duc et la grande-duchesse dans le studio de couture d’Anelore, à Biarritz. Maria Teresa de Luxembourg arbore un modèle de la créatrice.© P.TOHIER-Photomobile/Ville de Biarritz
L’occasion pour la grande-duchesse et l’élue de s’entretenir d’une autre connaissance commune, Alexandra François-Cuxac, propriétaire du restaurant Carlos, sur la côte des Basques, et présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers. "Elle était au Prix des femmes d’influence, l’an dernier, où j’ai parlé de mes combats en faveur des femmes victimes de viol comme arme de guerre. Elle m’a reconnue lorsque j’étais dans son restaurant et m’a parlé d’un projet auquel elle travaille, soutenue par Maider Arosteguy, d’ouvrir une maison pour femmes battues à Biarritz. Comme je l’ai dit à madame le maire, je serais heureuse de connaître le détail de ce projet et de l’appuyer de mon mieux."
Le couple grand-ducal est très attaché au Pays basque
Une manière, pour le couple grand-ducal, de témoigner de son amour pour le Pays basque, qu’il a découvert depuis quelques années. "C’est un endroit merveilleux en toute saison. J’adore faire mes courses aux Halles. À Biarritz, il y a l’océan où se baigner et en même temps vous êtes en ville. Il y a Bidart, Guétary, Saint-Jean-de-Luz à deux pas. Et cette lumière si particulière qui fait beaucoup de bien. Et puis les Basques, si accueillants. J’aime beaucoup leur côté entier et très généreux."
Le couple souverain, cet été, avec ses cinq enfants: le prince Félix, le grand-duc héritier Guillaume, le prince Louis, la princesse Alexandra et le prince Sébastien.©Collection Privée
Le couple souverain vient d’ailleurs d’acheter un appartement à Biarritz. "C’est juste un endroit à nous deux, privé, notre petit nid. La Tour sarrazine, à Cabasson, appartient à la famille grand-ducale, nous en sommes les usagers de passage. La proximité avec l’Espagne et Santander où j’ai passé une partie de mon enfance nous a séduits, aussi. Et j’ai découvert par ma mère qu’une partie des origines de notre famille est basque. La France, enfin, nous offre une proximité à la fois de cœur, culturelle et géographique. Nous pourrons profiter de cet appartement pour de longs week-ends et certaines vacances. Dans la mesure où nos devoirs officiels nous le permettront."
La grande-duchesse continue de soutenir la lutte contre les violences faites aux femmes
Les vacances, cependant, restent une notion toute relative. Surtout en cette année si particulière. "Déjà, nos deux mois de confinement, à Berg, avec mon mari, sont passés comme un éclair, tant nous nous sommes employés à maintenir le lien avec tous les acteurs de la crise et nos concitoyens, parfois isolés. Pour ma part, je me suis entretenue avec toutes les associations luxembourgeoises. En tant que présidente d’honneur de la Fondation Cancer, j’ai lancé un appel et me suis mise à la disposition des personnes malades qui souhaitaient me parler. J’ai eu des conversations très émouvantes et j’espère avoir apporté à chacun un peu de réconfort."
Avec les survivantes, lors du forum de Stand Speak Rise Up!, l’association que la grande-duchesse a créée pour aider les femmes victimes de viol comme arme de guerre.© Marion Dessard/Cour Grand-ducale
La grande-duchesse n’en oublie pas pour autant ses initiatives privées, intervient par vidéoconférence, à l’invitation de l’Otan, sur les victimes de viol comme arme de guerre et reste en contact avec les survivantes qui s’étaient exprimées lors du forum de son association Stand Speak Rise Up!, en 2019. "Elles ont pris confiance en elles, ont été reconnues dans leur pays grâce au forum et beaucoup ont pu fonder d’autres mouvements rassemblant d’autres victimes. Elles étaient à terre, elles sont debout et créent une incroyable dynamique. Je me dois de soutenir leurs projets et, puisque mon association relève de l’initiative privée, il me faut trouver des financements."
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Comme les bénéfices des deux one-woman shows que la journaliste et comédienne Sarah Doraghi avait accepté de faire en novembre et qui sont repoussés au printemps 2021 pour cause de crise sanitaire. Alors la grande-duchesse, inlassable, sollicite la générosité des entreprises et des particuliers. Elle prépare un appel pour une collecte de fonds concernant les projets d’urgence, lance des partenariats. Et alerte la communauté internationale, via son compte Twitter privé, début août: le docteur Denis Mukwege, "l’homme qui répare les femmes", prix Nobel de la paix, cofondateur avec elle de Stand Speak Rise Up!, est menacé de mort dans son propre pays. "J’espère que la prise de conscience internationale de sa mise en danger le protégera."
Avec le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix et cofondateur de SSRU, menacé de mort. © Cour grand-ducale/Sophie Margue
Heureusement, entre crises et alarmes, il y a aussi de grandes joies. "La naissance de notre petit-fils Charles, le 10 mai. Guillaume et Stéphanie ont tellement bien fait les choses que l’accouchement s’est déroulé la veille du jour où les grands-parents étaient autorisés à aller voir leurs petits-enfants. Être grand-mère est toujours une immense émotion et un sentiment très doux. Cet été, en respectant les mesures de prudence dictées par la crise sanitaire, tous nos enfants sont venus à Cabasson avec leurs épouses pour ceux qui sont mariés, et leurs enfants. C’était le premier été de Charles à La Tour sarrazine. Il a comblé sa grand-mère de sourires; je suis complètement gâteuse. Comme ses parents vivent à quinze minutes en voiture de Berg et que nous sommes une famille qui travaille ensemble au service de tous les Luxembourgeois, nous allons le voir très souvent."
Ce que vont être les prochains mois au Grand-Duché, est difficilement prévisible. Les déplacements officiels demeurent limités dans l’immédiat, les rassemblements importants et les visites d’État impossibles. Maria Teresa de Luxembourg adorerait rééditer d’autres expériences comme l’interprétation du conte D’Maus Kätti, lu par elle en luxembourgeois sur une idée du réalisateur Serge Tonnar. "Cela a été très suivi." Le prochain forum Stand Speak Rise Up! se prépare et il sera digital, en raison des circonstances. Ce ne sont pas les projets qui manquent. Ni l’enthousiasme.
Vous pouvez participer à la collecte de fonds pour les projets d’urgence de l’association Stand Speak Rise Up!, fondée par la grande-duchesse de Luxembourg, en adressant vos dons à www.gofundme.com/f/stand-speak-rise-up
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