Dans les jardins du palais de Liria, à Madrid, Belén Corsini fait sa lente apparition sous un soleil complice lui offrant l’éclat d’une aphrodite. Au bras de son père, Juan Carlos Corsini Muñoz de Rivera, elle chemine au rythme de la marche en ré majeur Pomp and Circumstance d’Edward Elgar vers l’autel où l’attend déjà son fiancé, Carlos Fitz-James Stuart y Solís, comte d’Osorno.
Au côté du futur époux, sa mère Matilde de Solís-Beaumont sourit. Coiffée d’une mantille noire, elle est restée fidèle au couturier Lorenzo Caprile. En 2018, lors du mariage de son fils aîné, le duc de Huéscar, elle avait opté pour une tenue bleu saphir. La voici aujourd’hui splendide dans une robe cape d’un rouge intense.
Quand s’approche enfin Belén Corsini, Carlos lui offre un baiser. Pour ce grand jour, il a revêtu son uniforme de la Real Maestranza de Caballería de Séville. Cette corporation réunissant les plus grandes familles de l’aristocratie andalouse a toujours tenu à cœur à la famille Fitz-James Stuart.
Comme Carlos aujourd’hui, son père l’actuel duc d’Albe, son frère Fernando, duc de Huéscar, ou encore ses oncles Cayetano, duc d’Arjona, Jacobo, comte de Siruela, et Alfonso, duc d’Aliaga, ont porté l’uniforme de chevalier de la Real Maestranza pour leur mariage. Tous ou presque se trouvent à présent parmi les invités.
Seul Cayetano Martinez de Irujo, dernier fils de la duchesse d’Albe, est absent. S’il a dû subir une nouvelle opération chirurgicale pour des troubles gastro-intestinaux, son épouse Bárbara Mirjan, dans une sublime tenue beige et noire griffée Jorge Vázquez, participe à ces agapes qui représentent pour tous, malgré les masques et tests PCR de rigueur, une véritable libération après le confinement lié à la pandémie de Covid-19.
Une cérémonie intime... de 200 personnes !
En raison des restrictions sanitaires, c’est un Liria intime qui fait le décor du mariage de Belén et Carlos. Près de deux cents personnes sont présentes, soit trois fois moins qu’aux célébrations habituelles, dans cette résidence somptueuse surnommée "le petit frère du palais royal". Les convives sont essentiellement des membres de la famille et des proches. Du côté du comte d’Osorno, ses cousins maternels et paternels, parmi lesquels l’illustratrice Brianda Fitz-James Stuart et son frère Jacobo, ainsi que Javier Martínez de Irujo y Hohenlohe et son épouse, la créatrice de mode Inès Domecq.
Arrivé à pied au palais, face à la foule venue admirer le défilé spectaculaire de robes colorées et de bibis, Fernando Fitz-James Stuart, le frère du marié, a droit à de chaleureux applaudissements. Plus belle que jamais, son épouse, la duchesse de Huéscar, fait honneur au couturier Jan Taminiau dans sa robe de mousseline bleue ceinturée d’une obi rebrodée de dentelle. Le couple, dont le mariage a été célébré à Liria en 2018, vient d’accueillir son premier enfant. Rosario, qui deviendra un jour la 21e duchesse d’Albe, aura bientôt 9 mois et doit recevoir son baptême dans une semaine.
La toute dernière génération du clan Fitz-James est représentée par les enfants de Jacobo et de Javier. Robes Empire pour les petites filles et culottes courtes pour les garçons, les quatre têtes blondes font partie du cortège des mariés. Deux petits-cousins maternels de Carlos Fitz-James ont aussi été sollicités comme enfants d’honneur. Quand il approche de Liria juste avant la cérémonie, le plus âgé des deux est interrogé sur cet heureux privilège. "Je ne suis pas nerveux. C’est déjà mon troisième mariage, et le deuxième pour mon petit frère."
Du côté de la mariée, la liste des invités semble interminable. Les Corsini, très influents en Espagne, sont surnommés "la Tribu". À l’arrière-grand-père de Belén, Carlos Corsini Senesplada, la famille doit d’être entrée dans la postérité, grâce à Corsan, fleuron des travaux publics créé au tout début du XXe siècle. Depuis, les Corsini ont étendu leurs activités aux secteurs événementiel, agricole et immobilier.
Tout comme Belén, son frère Francisco de Borja et ses sœurs, Mónica et María, ont intégré les affaires familiales. Leur entente est totale. Plus enthousiastes que jamais, Mónica dans une robe vert émeraude et María dans une tenue pourpre très aérienne rayonnent encore de cette complicité si particulière suscitée par le mariage de leur sœur. Toutes deux ont d’ailleurs arpenté ensemble les rues de Madrid à la recherche du vêtement idéal.
Et comme d’autres invitées de la journée, elles ont trouvé chez Mimoki, la chapelière la plus chic de la capitale, l’accessoire qui sublime leur mise. Capeline bleu marine rehaussée d’une plume de faisan verte pour Mónica, un modèle plus architectural en raphia pour María, les deux sœurs rivalisent de beauté avec leurs cousines et les quelques amies de Belén. Qui coiffée d’un diadème jaune, qui royale en Pamela orné de plumes fuchsia, qui ultraélégante en calot vert anis. Patricia Perea, l’invitée au bandeau de velours noir, l’ignore encore. À la fin de la cérémonie, elle héritera du bouquet de la mariée.
Pour organiser cette fête exceptionnelle, Belén Corsini et Carlos Fitz-James Stuart ont fait appel au meilleur wedding planner d’Espagne, l’agence A-Típica. La conception florale est signée des sœurs Barreiros, fondatrices de la marque Aquilea Flores. Les expertes paysagistes ont offert une touche de romantisme à l’impérial Liria, faisant du lieu un espace foisonnant, presque sauvage. Le banquet est assuré par l’entreprise Ciboulette, spécialiste de la tarte arabe, un millefeuille de bricks à la crème chantilly et aux amandes.
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Mais les signatures les plus attendues de la journée concernent la robe...
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