Ses mots sont forts, lourds de sens. "L’espèce humaine est en guerre contre la planète et la planète rend coup pour coup", déclare António Guterres, secrétaire général des Nations unies, dans son discours prononcé à Madrid la veille de l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat organisée par l’ONU. "Nous devons arrêter cette guerre contre la nature et la science nous dit que c’est possible", ajoute l’ancien Premier ministre du Portugal avant d’appeler les dirigeants politiques à prendre des mesures de grande envergure, notamment en élevant sans attendre leurs objectifs de réduction de gaz à effets de serre.
"Si le climat change, tout change"
Parmi la quarantaine de représentants et chefs d’État présents à la cérémonie d’inauguration, le grand-duc de Luxembourg donne une allocution et s’exprime lors de panels et tables rondes pour dire l’engagement de son pays en faveur de la neutralité carbone.

Habitué des COP, précurseur en matière de protection de l’environnement, le prince Albert II de Monaco s’entretient avec plusieurs homologues et va à la rencontre d’organismes soutenus par sa fondation, notamment Ocean for Planet –une plateforme qui œuvre pour une meilleure appréciation des enjeux océaniques dans les prises de décision– et Students on Ice– qui finance des expéditions d’étudiants en Arctique et en Antarctique. À l’issue de la première journée, les deux souverains ont été reçus par le roi Felipe d'Espagne et la reine Letizia lors d’une réception organisée au palais royal en l’honneur des invités de la conférence.

S’associant à l’événement, une grande institution culturelle madrilène a décidé de lancer une opération de sensibilisation environnementale inédite. En partenariat avec l’organisme WWF, le musée du Prado a eu l’idée de détourner quatre célèbres tableaux espagnols en les imaginant impactés par les conséquences de la crise environnementale. Le résultat est saisissant: une toile de Diego Vélazquez envahie par la montée des eaux, une peinture de Francisco de Goya transposée dans un camp de réfugiés…

Surnommée la "COP bleue" parce qu’elle place en son cœur l’importante question de la préservation des océans, la COP25 a pris fin ce 13 décembre 2019 après deux semaines d’intenses négociations dont l’objectif est de fédérer les énergies et de permettre une action coordonnée enfin à la hauteur des enjeux.