Été 1959 en Norvège. Une jeune femme s’attaque énergiquement à la pelouse de son jardin avec une tondeuse manuelle. Depuis trois mois, en deuil de son père, elle refuse de sortir de chez elle. Ce jour-là, pourtant, sa meilleure amie et sa mère parviennent à la convaincre de se rendre à un dîner. Elle y fait la rencontre d’un grand jeune homme charmant, timide et malheureux. Il a perdu, pour sa part, sa mère, et se remet très difficilement de sa disparition. Quelques verres de vin, des regards captifs, de longues conversations : leur destin bascule. Cette vive demoiselle de 21 ans s’appelle Sonja Haraldsen et son voisin de table n’est autre que le prince héritier, Harald de Norvège...
Ainsi commence la mini-série La Roturière dont les deux premiers épisodes ont été dévoilés sur Amazon Prime pour la Saint-Valentin. La date était judicieusement choisie, tant cette histoire d’amour contrariée a tout du roman vrai. Si le coup de foudre est immédiat entre les deux protagonistes de cette passion longtemps cachée, leur élan est très mal accueilli par le roi Olav V, son entourage et l’opinion publique encore très conservatrice du début des années 1960.
Le roi Olav a pour arrière-grand-mère la reine Victoria. Il est également l’arrière-petit-fils de Christian IX de Danemark, et veuf de Märtha de Suède, la sœur de la reine Astrid de Belgique. Autant dire qu’il attend pour son fils et héritier une union dynastique prestigieuse, pas une mésalliance avec la fille d’un commerçant d’Oslo, aussi séduisante soit-elle. Alors que toutes les princesses du gotha européen lui sont présentées, en particulier la future Sophie d’Espagne, Harald refuse pourtant de renoncer à Sonja.
Il leur faudra presque dix ans pour toucher, par leur amour sincère, le cœur du roi puis celui de leurs concitoyens. Le 29 août 1968, Harald et Sonja se marient et sont les premiers à ouvrir le champ des possibles aux reines nées en dehors du sérail qui, aujourd’hui, représentent si brillamment leurs pays respectifs. Point de Vue ne pouvait résister à l’appel de cette mini-série signée de la réalisatrice Vibeke Idsøe et s’attache à démêler le vrai du faux dans ce délicieux The Crown à la mode scandinave.