Que représentent pour vous les Jeux olympiques ?
Comme tous les athlètes, c’est la compétition ultime ! Même si, en handball, nous avons la chance de jouer de grandes épreuves tous les ans puisque nous alternons entre les Championnats du monde et l’Euro en novembre-décembre. C’est pour nous l’opportunité de glaner titres et médailles. Toutefois, ne serait-ce que par la rareté de l’événement, les Jeux olympiques sont forcément au-dessus de toutes les autres compétitions. C’est la plus importante, la plus marquante pour notre équipe.
Dans quelle(s) valeur(s) de l’olympisme vous retrouvez-vous ?
Dans celle d’avoir un événement qui regroupe tous les sports, qui les représente ainsi que nos cultures, nos origines, nos pays respectifs. Et aussi la valeur tout simplement du sport qui est vecteur social extrêmement important, qui permet à des gens de rêver, qui rassemble par son côté fédérateur.
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Quelle a été votre réaction quand vous avez su que Paris serait hôte des Jeux de 2024 ?
J’étais super contente, excitée aussi. Mais cela m’a mis dans un mode de concentration car on ne sait jamais si on va faire les Jeux, à part dans les derniers mois, les dernières semaines. Il faut déjà s’y qualifier – le fait que ce soit à Paris, pour nous c’était fait – et être sélectionné. C’est aussi cela le défi des athlètes avant même de pouvoir vivre les Jeux. Il faut pouvoir y prétendre parce que tout le monde veut les faire.
Qu’avez-vous ressenti quand on vous a remis votre médaille d’or en 2021 ?
Beaucoup de joie ! Les médailles à Tokyo avaient été révélées peu avant le début des Jeux. Je me rappelle avoir eu comme une bouffée quand j’ai vu sur les réseaux sociaux à quoi allait ressembler celle en or. C’est difficile à expliquer mais je me suis dit "Wahou !" Le protocole était un peu particulier en raison de la Covid-19. C’est donc ma coéquipière et amie Amandine Leynaud qui m’a remis ma médaille. J’ai alors ressenti le sentiment du rêve accompli, cette espèce de plénitude, de bonheur.

Quels souvenirs avez-vous gardés des Jeux à Rio en 2016 et de ceux de Tokyo ?
C’était émouvant car, au Brésil, c'étaient mes premiers Jeux. J’ignorais comment cela se passait de l’intérieur. J’étais très impressionnée ! J’en garde vraiment un excellent souvenir. Mais c’est vrai qu’à ce moment-là, j’étais à 50% focalisée sur le handball et le reste, j’étais un peu happée par l’émerveillement du contexte, du village olympique. Des souvenirs presque de découverte. Une enfant qui arrive dans un endroit où elle a toujours voulu être. Pour Tokyo, nous étions forcément déçues quand nous avons su qu’il n’y aurait pas de public. Le sport, ça se partage aussi avec la foule. On se demandait comment cela allait se passer car on est habituées à avoir de l’audience. Cela peut nous tirer vers le bas comme vers le haut d’avoir un public qui nous pousse, un public adverse qui nous met un peu de pression… Tous les matins, nous avions des tests anti-Covid. Il fallait être très précautionneuse. On portait des masques, on mangeait seules, séparées par des vitres en plastique. C’était quand même assez impressionnant mais je pense qu’on se sentait chanceuses de pouvoir y participer.
Quel est votre souvenir le plus marquant d’olympiades comme sportive ou spectatrice ?
Notre quart de finale contre l’Espagne à Rio. On perdait de six ou sept buts à six minutes de la fin et on fait une remontée exceptionnelle. J’ignore encore comment nous sommes allées la chercher. Nous finissons par remporter cette rencontre qui nous qualifie pour la demi-finale. C’était le match le plus intense physiquement et émotionnellement de toute ma carrière.
Avez-vous un moment qui vous émeut toujours ou vous fascine lors des Jeux ?
La cérémonie d’ouverture est évidemment un moment spécial où toutes les nations défilent. Je sais que tous les athlètes vont se battre pour la compétition de leur vie, celle qui peut changer leur quotidien, donner de la visibilité à leur pays. C’est une compétition qui va révéler des athlètes. Pour Paris, cela va être incroyable !