L'annonce, publiée le 20 février, a fait trembler le Royaume. Élisabeth II, testée positive à la Covid-19, poursuivra ses activités depuis le château de Windsor. Si son état n'inspire pas d'inquiétude, il cristallise l'attention des Britanniques. Car au royaume de Sa Majesté, on ne plaisante pas avec la santé de la souveraine. Celle-ci fait l’objet d’une surveillance méticuleuse, considérablement accrue ces derniers mois en raison de la crise sanitaire. Et de l’âge de la reine, 95 ans, considérée comme une personne à risque face au virus.
C’est à une équipe d’éminents spécialistes que revient la lourde mais prestigieuse responsabilité de veiller sur la santé de la souveraine ainsi que sur celle de ses plus proches. À la tête de cette cellule médicale : Huw Thomas, un gastro-entérologue de renom en qui Élisabeth II place toute sa confiance depuis quinze ans. Promu en 2014 au poste de médecin chef de la maison royale, ce sexagénaire partage son temps entre l’hôpital St Mary de Londres, où la duchesse de Cambridge a donné naissance à ses trois enfants, et l’hôpital St Mark’s où il dirige la Family Cancer Clinic, une unité qui s’occupe de patients ayant des antécédents familiaux de cancer colorectal.
Un "grand honneur"
Conscient de la charge qui lui incombe, Huw Thomas préfère y voir un "grand honneur". "C’est un rôle très agréable et gratifiant […] La nature du travail est intéressante parce que vous voyez comment fonctionne une organisation complètement différente. Vous devenez le médecin personnel des principales personnes qui la composent et qui sont des patients comme les autres", confie le professeur, interrogé récemment par l’Imperial College, prestigieuse université londonienne où il mène des recherches sur le cancer.
La reine Élisabeth en juin 2013, quittant la London Clinic où elle était venue rendre visite à son époux, le duc d’Édimbourg, hospitalisé. © Getty Images
Au fil des années, une relation de proximité s’est nouée entre Élisabeth II et le médecin chef à qui il revient, entre autres, de décider des informations à communiquer au public. Preuve de sa reconnaissance : la reine lui a octroyé le titre de chevalier commandeur de l’Ordre royal de Victoria, promotion 2021.
Au côté de Huw Thomas œuvrent plusieurs professionnels, tous des pontes dans leur domaine d’expertise tel que la médecine et la chirurgie générale, l’endocrinologie ou encore la gynécologie. Guy Thorpe-Beeston et Alan Farthing, les chirurgiens gynécologues attachés à la maison royale, ont veillé sur les trois grossesses, puis les trois accouchements, de Kate.
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Le duc et la duchesse de Cambridge devant l'hôpital St Mary après la naissance du prince George. © Getty Images
Il aurait dû en être de même pour Meghan si la duchesse de Sussex n’avait pas composé sa propre équipe, dirigée par une femme, pour l’accompagner le jour de la naissance de son fils. Comme le rappelle la presse britannique, les médecins au service de Sa Majesté ne peuvent toutefois pas être totalement exclus d’un tel événement, conformément au protocole.
Jusqu’à l’été 2018, le staff médical d’Élisabeth II comptait même un médecin homéopathe. Et pas n’importe lequel : Peter Fisher. Professionnel reconnu et expérimenté, ce dernier, décédé dans un accident de la circulation à Londres, fut un précieux compagnon de route pour la souveraine durant près de quinze ans.
Une reine à la santé de fer
Grande adepte de l’homéopathie, comme l’était sa mère et comme l’est depuis toujours son fils aîné, le prince Charles, Élisabeth II s’appliquait à suivre ses conseils au quotidien. On ignore s’il a été remplacé à ce poste. "Les médecins royaux sont nommés pour leurs vastes compétences et capacités, confiait un porte-parole du palais de Buckingham au quotidien Daily Mail en 2014. Ils sont tous choisis parce qu’ils ont des domaines d’expertise différents."
Peu enclin à commenter les questions de santé du couple régnant, le palais a pourtant publié un communiqué le 9 janvier indiquant que la reine et son époux avaient été vaccinés contre la Covid-19. Dans le but, dit-on, "d’éviter des inexactitudes et d’éventuelles rumeurs".
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Les Windsor sont connus pour leur santé de fer. La reine-mère, photographié ici après une opération de la hanche, est morte à l'âge de 101 ans. © Getty Images
Bienfaits de l’homéopathie ? Hygiène de vie irréprochable ? Gènes en or ? Élisabeth II impressionne par sa santé de fer. À l’aube de ses 96 ans, dont 70 passés sur le trône, elle a rarement été contrainte d’annuler un engagement officiel pour raison médicale.
Dans une enquête récente, le quotidien The Guardian laisse entendre que Huw Thomas devrait se retrouver investi de grandes responsabilités aux toutes dernières heures du règne. Le professeur contrôlera l’accès à la chambre de la souveraine et décidera des informations à rendre publiques. Comme un membre à part entière de la famille.
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