Qui est le plus riche? La véritable fortune des Windsor

La fortune personnelle de la reine Elisabeth et de son entourage est un sujet qui suscite de nombreuses interrogations. De quoi est constitué son patrimoine? Quel membre de la famille royale britannique est le plus riche? A combien s'élève leur capital? Point de Vue a établi le classement, qui révèle quelques surprises. 

Par Point de Vue - 20 juin 2017, 15h39

 Il est difficile de chiffrer précisément ce que possède la reine Elisabeth. Il faut faire la différence entre ce qu’elle détient et les biens dont elle a l’usufruit.
Il est difficile de chiffrer précisément ce que possède la reine Elisabeth. Il faut faire la différence entre ce qu’elle détient et les biens dont elle a l’usufruit. © Tim Graham Photo Library via Getty Images

Élisabeth II

430 millions d'euros, tel est le montant estimée de la fortune personnelle de la reine Élisabeth II par le Times en 2019. Montant purement symbolique puisqu’il ne concerne que son portefeuille de valeurs boursières, ses deux résidences privées de Balmoral (estimé à environ 200 millions d’euros) et Sandringham (environ 120.00 euros), ses chevaux, l’héritage de ses parents et ses bijoux personnels qui entrent pour une part importante dans ce total.

Entrent également en compte les revenus perçus par la reine dans le duché de Lancastre, environ 21 millions d’euros sur l’exercice 2018-2019. La valeur de ce domaine est estimée à 650 millions d’euros. La reine paie l'impôt sur le revenu de cette somme une fois les frais déduits. C'est sur ce montant (appelé Privy Purse) qu'elle reverse à ses enfants, la princesse Anne, le duc d'York et le comte de Wessex, un fonds annuel destiné à rembourser leurs frais personnels.

La reine Elisabeth avec la parure de rubis de la couronne, créée à la fin du XIXe siècle pour la reine Victoria. Chris Jackson/PA Wire/ABACAPRESS.COM 

Pour couvrir ses frais de représentation officielle et ceux des autres membres "actifs" de la famille royale, mais aussi rémunérer ses employés et financer les travaux à Buckingham, Windsor et Holyroodhouse, Élisabeth II perçoit une subvention royale (Sovereign Grant) qui lui est reversée chaque année. Cette allocation "de soutien au souverain" correspond à un pourcentage des bénéfices du Crown Estate (Domaine de la Couronne), le fonds d’investissement qui gère les avoirs immobiliers de la couronne depuis 1760 placé sous la tutelle du Trésor britannique. Car la reine est l'un des plus grands propriétaires fonciers du royaume: une grande partie de Regent Street, le quartier de St. James's, High Holbon, l'hippodrome d'Ascot, plusieurs hectares de domaines agricoles, la moitié du littoral et du fond marin situés dans les eaux territoriales britanniques font partie des actifs détenus par le Crown Estate.

Le Sovereign Grant Act, entré en vigueur en 2012, a fixé ce pourcentage des revenus des biens de la Couronne à 15% (25% depuis 2017 pour aider à rénover Buckingham). L’allocation royale, dont on ignore avec exactitude la partie reversée à chaque membre de la famille, atteignait quelque 96 millions d’euros pour l'exercice 2018-2019.

La frontière entre biens personnels et biens dont la reine n’a que l’usufruit sans pour autant qu’ils appartiennent à l’état est très délicate à tracer. Alors que le Domaine de la Couronne est "possédé par le monarque pendant tout son règne", ce n'est pas sa propriété privée. Il "ne peut pas être vendu par le roi, et les revenus qui en sont issus ne reviennent pas au monarque". Le cas de ses bijoux en est une excellente démonstration.

Les couronnes, sceptres et autres ornements exposés à la Tour de Londres sont des biens publics. Les joyaux, hérités par la reine de sa mère et de sa grand-mère, seraient des legs dont sa majesté n’a que l’usufruit. Pourtant, ils ne sont pas propriété d’État. Et la valeur de ces joyaux frôle sans doute le milliard d’euros. La broche sertie des Cullinans III et IV vaudrait à elle seule 100 millions d’euros. C’est la différence entre ces biens purement privés, d’une part, et ceux fort nombreux, d’autre part, dont la reine n’aurait que l’usufruit, qui permet à certains de chiffrer le montant de la fortune de la reine, non pas en centaines de millions d’euros, mais en milliards d’euros. 

Le prince de Galles

"Bank of Dad", la "Banque Papa", tel est le surnom donné au patrimoine du prince de Galles. C’est cette fortune qui lui a permis de financer, à hauteur de 1,5 million d'euros, la facture de 5,5 millions correspondant aux travaux effectués à la demande du duc et de la duchesse de Cambridge dans leur appartement du palais de Kensington en 2014. La somme est conséquente, mais elle n’a sans doute pas représenté un effort colossal pour le fils aîné de la reine Élisabeth.

300 millions d'euros est l’estimation très vague qui est généralement donnée pour la fortune du prince de Galles. Une somme qu'il doit notamment en partie au duché de Cornouailles dont le prince a l’usufruit depuis soixante ans et dont il tire la majorité de ses revenus officiels. Ce domaine a été créé en 1337 par le roi Édouard III afin de servir d’apanage à son fils aîné, le prince de Galles, surnommé "le Prince Noir". Depuis cette date, ce fief a toujours été réservé à l’héritier de la couronne.

Le prince Charles en 1986 devant Highgrove, sa propriété du Gloucestershire, achetée en 1980 par le duché de Cornouailles. Tim Graham/Getty Images

Aujourd’hui, le duché de Cornouailles est une entité légale, dont le patrimoine est estimé à plus d'un milliard d'euros. Il comprend toujours un certain nombre de domaines en Cornouailles, dans le Devon ou au Pays de Galles, mais aussi des biens immobiliers à Londres et dans presque toutes les régions du royaume.

Selon le dernier rapport financier du duché de Cornouailles, le prince de Galles a touché près de 25 millions d'euros au cours de l’exercice financier 2018-2019 de cette entité. Près de la moitié de cette somme sert à couvrir ses frais de représentation, de voyages et de secrétariat ainsi que ceux de ses fils les princes William et Harry. Ses revenus personnels représentent l’autre moitié de cette somme, sur laquelle le prince paie une contribution volontaire au trésor britannique de l’ordre de quatre millions d'euros.

Tout frais et impôts déduits, l’argent de poche annuel du prince de Galles pourrait donc représenter 10 millions d'euros. En plus des revenus de ce duché, le prince de Galles dispose, en outre, d’un patrimoine financier personnel. Mais là, l’opacité est totale.

Le prince Harry

Un peu plus de 14 millions d'euros hérités de sa mère Diana qu’il a touché en septembre 2014 le jour de ses 30 ans qui viennent s’ajouter aux huit millions hérités à la disparition de Queen Mum en 2002, plus les 500.000 euros qu'il a gagné lors de ses dix années passées dans les forces armées entre 2005 et 2015, le prince Harry possède un patrimoine qui approche les 30 millions d'euros. Il est vraisemblable que le prince de Galles a aussi créé un trust afin de subvenir aux besoins de son fils cadet, comme il est de tradition dans la famille royale. Selon le Times, le prince Charles reverserait environ six millions d'euros par an via le duché de Cornouailles à ses deux enfants, répartis équitablement entre William et Harry.

Après l'annonce de leur retrait de la famille royale, Harry et son épouse Meghan ont fait savoir qu'ils renonçaient à leur part de l'allocation royale, somme qui ne représente que 5% des revenus du couple. Les 95% restant leur sont alloués par le prince Charles. Le duc et la duchesse de Sussex se sont également engagés à rembourser les deux millions d'euros provenant du Sovereign Grant dépensés pour rénover leur résidence de Frogmore Cottage. 

Le prince William

15 millions hérités de sa mère, la princesse Diana, et c’est à peu près tout. Hélas pour lui, le duc de Cambridge est aujourd’hui l’un des membres les moins fortunés du clan Windsor! En effet, sa fortune, si elle est confortable pour le commun des mortels, reste modeste par rapport à celle des membres les plus riches de la famille royale. Face aux 430 millions d'euros de la reine Élisabeth (sans compter l'allocation royale et les revenus du duché de Lancastre) ou au confortable patrimoine du prince de Galles, William possède "seulement" une vingtaine de millions d'euros.  

Le prince Harry est -pour le moment- plus riche que son frère William. Max Mumby/Indigo/Getty Images)

En 2012, l’année de son trentième anniversaire, le duc de Cambridge a hérité de sa mère, la défunte princesse Diana, un nombre appréciable de millions, environ une dizaine, qui génèrent 170.000 euros de revenus par an. Cette fortune est venue s’ajouter à celle qu’il avait déjà reçue dix ans auparavant, à la mort de son arrière-grand-mère, la reine mère. Queen Mum avait, en effet, choisi de léguer une grande partie de son patrimoine aux princes William et Harry. Le cadet, le prince Harry, avait alors été un peu avantagé. Le duc de Cambridge est donc aujourd’hui légèrement moins riche que son frère. 

Une pauvreté toute relative qui ne devrait d’ailleurs pas durer puis que William sera roi un jour. À ce titre, il recevra la part la plus importante du patrimoine de la reine Élisabeth II avec notamment les domaines de Sandringham et Balmoral. 

Le duc d’Édimbourg

Quelques centaines de milliers d’euros! Tel est le patrimoine détenu par le duc d’Édimbourg, époux de la reine Élisabeth. Il est le membre le moins fortuné de la famille royale. Fils d’un prince de Grèce ruiné et mort en exil, et d’une princesse de Battenberg qui a fini ses jours dans un couvent de religieuses orthodoxes, le duc n’a hérité de ses parents que de quelques tableaux, de quelques bijoux et d’un peu d’argenterie.

Le prince George, l'enfant le plus riche du monde  

Certes, le prince George ne possède rien aujourd’hui, mais ses "espérances", comme l’on disait il y a un siècle, sont les plus belles du monde. Et cela pour une bonne raison: George sera roi. Il recevra donc un jour l’usufruit d’un des plus beaux patrimoines qui soient: cinq résidences de fonction. À savoir, le palais de Buckingham, le château de Windsor, le palais de Saint-James, celui de Kensington et Holyroodhouse en Écosse. C’est ce que l’on appelle en droit fiscal français un avantage en nature. Et force est de reconnaître qu’il est de taille.

Le prince George deviendra, un jour, roi du Royaume-Uni. ©​ Splash News/ABACAPRESS.COM

À cela s’ajoutera le plus haut poste de la fonction publique britannique, celui de souverain, avec un salaire annuel dépassant les dix millions de livres sterling et des allocations de fonctionnement pour l’entretien de ses résidences. Passons sur la gratuité des transports et du...

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Directrice de la rédaction

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