Impossible d'ignorer la bague de fiançailles de Pippa Middleton. Elle est énorme: un somptueux diamant de trois carats entouré de douze pierres plus petites. Chaque fois qu’elle bouge ses mains, la pierre attrape la lumière. L'effet est éblouissant.
Nous avons rendez-vous dans un hôtel discret, pas très loin du palais de Kensington. C'est là qu'elle a accepté de donner cet entretien pour parler de son nouveau livre de cuisine, Heartfelt, vendu au bénéfice de la Fondation britannique pour la recherche sur les maladies du coeur.

Ses fiançailles avec le financier millionnaire, James Matthews, âgé de 41 ans, ont été annoncées en juillet dernier. La bague a été fabriquée spécialement pour cette occasion et Pippa l'a découverte le jour où James l'a demandée en mariage, un genou à terre, lors d'un week-end romantique dans la région des lacs.
La date de la cérémonie n'a pas encore été fixée, mais la présence de William et Kate en fera sûrement le mariage de l'année. À moins que Pippa et son fiancé ne soient distancés dans la course à l'autel par le prince Harry ou la princesse Eugénie d'York.
"J’ai vécu plusieurs années sous l’œil du public et j’ai maintenant le cuir épais"
Aujourd'hui, Pippa rayonne de sa joie d'être fiancée. Elle est l'une des femmes les plus photographiées de la planète et son visage vous est immédiatement familier. Cela dit, elle est beaucoup plus jolie dans la réalité. Sa silhouette élancée lui a valu des admirateurs partout dans le monde. Un site internet entièrement consacré à son postérieur, rendu célèbre par les contours fluides de sa robe de demoiselle d'honneur le jour du mariage royal, a reçu plus d'un million de clics: "J'ai été surprise, et je ne comprends toujours pas." Étrangement, sa voix est beaucoup moins "chic" que celle de sa soeur aînée, Kate, duchesse de Cambridge.
Sa coiffure aussi est différente — alors que Kate a fait de sa chevelure brune et souple un véritable signe distinctif, les cheveux de Pippa sont plus droits, plus sombres, plus contenus. Comme Pippa elle-même.

Elle a beau être amicale et pleine d'humour quand elle évoque son livre, elle devient nerveuse et hésitante lorsqu'elle se confronte à des questions qui sont, selon son expression, "hors sujet": "J'ai vécu plusieurs années sous l'oeil du public et j'ai maintenant le cuir épais. Gérer tout cela, toute seule, a été dur. On ne m'a pas épargnée. J'ai été suivie par des gens qui se cachaient dans des voitures et qui en sortaient avec ces appareils photos. Cela peut déstabiliser."
D'autant que, contrairement à sa soeur aînée, elle n'a personne autour d'elle pour gérer la presse. Et cette pression médiatique touche aussi ses parents. "J'imagine que tout cela est devenu notre "vie normale". Nous essayons de ne pas nous laisser affecter et de ne pas prendre les choses trop à coeur; explique-t-elle. Après tout c'est simplement une partie de ma vie que je dois gérer. Mais je mentirais si je disais que cela ne me gêne pas."
"Le grand public me voit comme une personne privilégiée"
Elle espère aussi que son nouveau livre va aider à changer certaines perceptions négatives que l'on peut avoir à son sujet: "Le grand public me voit comme une personne privilégiée qui a utilisé sa position à son avantage. Ils pensent que je ne travaille pas, que je suis une mondaine - le mot [socialite, en anglais] m'irrite vraiment. Pour eux, je suis une fille qui sort beaucoup et qui n'a pas grand intérêt."
La réalité est différente. Adolescente, elle a obtenu une bourse d'études sportives pour l'école secondaire de Marlborough College avant de poursuivre ses études de littérature anglaise à l'université d'Edimbourg. Malgré tout, sa famille est aujourd'hui étroitement liée à celle d'Elisabeth II.

Il y a à peine quelques semaines, Carole et Michael Middleton étaient aperçus à Balmoral, assis dans une voiture conduite par la reine. Ce qui conduit à se demander pourquoi Pippa a décidé de retourner sur la scène publique. Après tout, il y a quatre ans, les réactions à son premier livre, Celebrate, consacré à l'organisation de soirées, avaient été sévères. Les critiques s'étaient déchaînées et les ventes avaient été médiocres.
"Mon problème, explique-t-elle, c'était la crédibilité." Elle comprend à l'époque qu'elle n'a pas gagné le droit d'écrire, que son livre a été ridiculisé et considéré comme une simple liste de conseils évidents: "J'y ai cru et je ne peux pas blâmer qui que ce soit, mais les résultats auraient sans doute été meilleurs si j'avais attendu un peu."
Dans son nouveau livre, Pippa promeut un mode de vie sain
Cette fois, elle s'en est tenue strictement à ses centres d'intérêt: la nourriture et la forme. Le livre, titré Heartfelt ["Du fond du coeur"], est plutôt bien. Il rassemble plus d'une centaine de recettes et est vendu au profit d'une bonne cause, la Fondation britannique pour la recherche sur les maladies du coeur, dont Pippa est ambassadrice depuis 2014. Quelques très grands champions sportifs ont apporté leurs contributions avec leurs idées de repas. Parmi eux, les frères Brownlee, décorés d'une médaille olympique en triathlon, et le champion de tennis Roger Federet; qui, apparemment, est un ami.
Lorsqu'elle a commencé à travailler sur ce livre il y a un an, la jeune femme avait la chance de n'avoir aucun proche affecté par une maladie cardiaque. Mais les choses ont changé en juillet dernier, lorsque son ami proche Miles Frost a succombé à un infarctus à 31 ans. Le père de Miles, sir David, célèbre présentateur de télévision au Royaume-Uni, souffrait lui aussi d'une maladie du coeur d'origine génétique. Il est mort en 2013, sur le Queen Elizabeth 2. Le soir précédant l'annonce de leurs fiançailles, Pippa et James sont d'ailleurs allés à une soirée donnée au profit de la Fondation britannique pour la recherche sur les maladies du coeur.
"La mort de Miles a été un choc, raconte-t-elle. J'avais toujours pensé qu'être malade du coeur était une chose qui arrivait tard dans la vie, mais Miles était en très bonne santé, très actif. Il pratiquait toutes sortes de sports: marathons, courses d'endurance. Ce genre de problème peut arriver aussi à ceux qui semblent en bonne condition physique."
Les raisons pour lesquelles elle a participé à ce livre sont donc parfaitement claires, tout autant que l'engagement de Pippa en faveur d'un mode de vie sain. "Il ne suffit pas d'avoir un régime équilibré pour être en bonne santé, explique-t-elle. Avoir une activité physique afin de conserver un poids juste permettra aussi de réduire les risques cardiaques."
Un livre de recette supervisé par des diététiciens
Les recettes, qui ont toutes été approuvées par les diététiciens de la fondation, appliquent des critères très stricts, particulièrement en ce qui concerne le sel et le sucre. "Je voudrais pouvoir affirmer que je les ai toutes testées, reconnaît-elle, mais je n'en ai vraiment essayé que 80%. Je cuisine beaucoup à la maison." Dans son livre, Pippa explique que l'un des chemins menant au cœur d'un homme passe par son estomac. Cela s'est en tout cas avéré dans son cas. Tout au début de sa relation avec James Matthews - "c'était un dîner très spécial pour nous" -, elle a cuisiné un soir une de ses spécialités: du flétan avec des tomates rôties et une sauce aux herbes.

"Vous faites rôtir le flétan et vous le servez avec des lentilles. C'est délicieux. James adore ce plat. Nous aimons aussi dîner au restaurant, mais c'est plus agréable de recevoir à la maison. J'ai aussi essayé certains plats avec ma famille. Ils ont été très honnêtes et certaines recettes ont été écartées, elles ne sont pas incluses dans le livre." Et qu'en est-il des recettes de cuisine de sa mère, lorsqu'elle était enfant? Pippa marque une pause et déclare: "Je n'en ai gardé aucune." Carole Middleton en a-t-elle été offensée? Elle éclate de rire: "Pas du tout."
L'heure des repas était l'un des temps forts de la vie de famille des Middleton
L'heure des repas était pourtant l'un des temps forts de la vie de famille des Middleton à l'époque où les trois enfants -Pippa, Kate et leur frère James- grandissaient dans une maison mitoyenne de quatre chambres, dans le village de Bradfield Southend, dans le Berkshire.
"On nous a appris à prendre nos repas à des horaires réguliers trois fois par jour. Nous, les enfants, n'avions pas de menus séparés. Nous mangions ce que nos parents mangeaient. Nous devions finir tout ce qui se trouvait dans notre assiette et ne pas être compliqués sur la nourriture. Il y a eu des jours où je me suis retrouvée assise à table, bien après l'heure du déjeuner ou du dîner, parce que j'avais décidé de ne pas manger quelque chose. Mais je devais rester là jusqu'à ce que j'aie terminé."

Carole cuisinait pratiquement tout elle-même. "Elle ne passait pas des heures dans la cuisine, parce qu'elle travaillait. Mais nous ne mangions que du fait maison. Les plats tout préparés réchauffés étaient extrêmement rares. Même lorsque nous étions très jeunes, nous mangions beaucoup de cuisine traditionnelle: du shepherd's pie (un hachis parmentier à la tomate), du foie et de la purée, des rognons et même des moules, des protéines,...
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