Dans les allées de Waitrose, elle est une cliente –presque– comme les autres. Ce 3 avril 2018, la duchesse de Cambridge parcourt les allées d’un supermarché du comté de Norfolk.
De son chariot s’échappent des sacs à provisions débordant de victuailles, des bouquets d’herbes aromatiques et un cabas Healeys –des producteurs de cidre des Cornouailles. Discrètement escortée par un officier de sécurité, la jeune femme rejoint son véhicule, un 4x4 gris, sur le parking de l’enseigne, range ses courses dans le coffre et repart au volant de sa voiture.
Kate, jeune mariée, sur le parking d’un supermarché du pays de Galles. © The Sun/News Licensing/ABACAPRESS.COM
Dans son petit manteau trois-quarts de couleur rose assorti d’un jean slim et de bottines noires, Kate n’a provoqué aucune curiosité particulière chez les autres clients. L’un d’entre eux a tout de même pris quelques clichés avec son smartphone. Quelques instantanés qui viennent alors témoigner de la vie "ordinaire" d’une future reine.
La plus remarquable des victoires de l’épouse du prince William ne réside pas dans la fascination qu’elle exerce sur les opinions publiques du monde entier, mais dans la manière dont elle a su, en dépit de la curiosité qu’elle suscite, protéger sa vie privée. Le duc et la duchesse de Cambridge ont créé autour d’eux et de leur famille les conditions d’une vie aussi paisible que possible.
Kate réalise son rêve d'avoir une famille unie
Le 21 juin 2020, jour de la fête des Pères et du 38e anniversaire de William, le palais de Kensington poste sur ses réseaux sociaux deux portraits du jeune homme chahutant avec ses enfants dans les jardins de leur manoir d’Anmer Hall. Dans un grand éclat de rire, le prince George, 6 ans et demi, la princesse Charlotte, 5 ans, et le prince Louis, 2 ans, s’accrochent à leur papa, allongé dans l’herbe, et tentent de le maintenir au sol.
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Ce dernier fait mine de leur résister tout en encourageant gentiment leur assaut. Une seconde image les montre à nouveau tous les quatre, juchés sur la balançoire en bois offerte par le prince Charles au duc et à la duchesse de Cambridge à l’occasion de leur mariage. Les photos ont été prises par Kate. Le jeune héritier du trône y apparaît comme étourdi de bonheur dans son rôle de père.
Le plus beau rôle de sa vie? Celui de parents! ©Samir Hussein/WireImage
Il y a trente ans, Diana poursuivait déjà le rêve d’une famille royale unie, où les adultes éduqueraient les jeunes générations dans la tendresse, l’écoute et les valeurs simples. Devenue ces dernières années la photographe quasi officielle des moments heureux de sa famille, la bru du prince Charles est en train de réussir ce que la princesse de Galles n’avait pu, en son temps, accomplir.
Le prince William s’épanouit dans la relation qu’il entretient avec sa fille et ses fils, lien qui l’aurait libéré de beaucoup de souvenirs douloureux associés à sa propre enfance. L’une des premières visites qu’il a effectuées après la levée du confinement en Grande-Bretagne, au printemps dernier, a d’ailleurs été, le 19 juin, pour des boulangers de King’s Lynn, un village proche d’Anmer Hall, à qui il a acheté des pains au chocolat –"Mes enfants, leur a-t-il confié en souriant, ne m’adresseront plus jamais la parole si je n’en rapporte pas suffisamment."
Une envie de "normalité"
Matin et soir, en période scolaire, le duc et la duchesse de Cambridge emmènent et vont chercher George et Charlotte à Thomas’s Battersea –un petit établissement proche du palais de Kensington, à Londres où ils résident. Fin 2019, Kate assiste à une réunion de mamans d’élèves dans un pub du quartier de Chelsea ; elle est aussi aperçue dans une grande surface en train d’acheter des costumes d’Halloween en compagnie de ses deux aînés.
En septembre dernier, des passants l’ont vue quitter sa voiture, prise dans des embouteillages sur les quais de la capitale, pour terminer son trajet à pied, son cadet, Louis, dans les bras. Cette envie de "normalité" avait séduit William lorsqu’il avait fait sa connaissance à l’université écossaise de St Andrews, en 2001.
Le prince de Galles, lui, observe, comprend que les deux jeunes gens trouvent une forme de liberté dans leur vie de famille, encourage sans pour autant intervenir dans la manière dont ils ont choisi de conduire leur existence. Le duc et la duchesse de Cambridge ont également le soutien inconditionnel d’Élisabeth II. L’effet Kate tourne à plein.
Le mariage du siècle
Le 16 novembre 2010, jour de l’annonce de ses fiançailles, Catherine Middleton effectuait à 28 ans sa toute première apparition officielle au bras du fils aîné du prince Charles dans le grand salon rouge du palais de St James, à Londres. À l’annulaire de sa main gauche brille la bague en saphir et diamants de Diana.
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Après neuf années d’idylle –et une séparation de quelques mois –, William et sa compagne offrent au monde le visage d’une relation mature et stable. Avant de se retrouver face aux dizaines de journalistes, photographes et cameramen venus l’attendre, Kate a travaillé son image. Une petite robe-portefeuille bleue de la maison Issa et un brushing spectaculaire, qui l’un comme l’autre deviendront cultes...
Le 29 avril 2011, la monarchie britannique renouait avec son faste de légende pour célébrer le mariage du prince William et de Catherine Middleton. © KCS PRESSE
Le "mariage du siècle", célébré le 29 avril 2011 dans une abbaye de Westminster transformée en forêt du Berkshire -le comté où la nouvelle duchesse de Cambridge a grandi-, captivera plusieurs milliards de téléspectateurs à travers le monde, tant il exalte le romantisme des mariages princiers. Beaucoup espèrent voir le nouveau couple vedette de la monarchie britannique mettre un terme définitif à l’interminable série d’anni horribiles endurée par les Windsor.
En 1981, Diana était entrée dans la famille trop jeune –20 ans à peine–, habitée par des fragilités inouïes doublées d’une méfiance instinctive à l’égard de l’histoire écrasante de sa belle-famille. Trente ans plus tard, Kate, elle, est une femme... de 30 ans, sans histoires, équilibrée, à qui la presse populaire -pourtant peu encline à l’indulgence- n’a pu trouver ni défaut ni passé.
À l’époque, le couple vit à Anglesey, la petite île du pays de Galles où William poursuit sa carrière de pilote d’hélicoptère spécialisé dans les missions de sauvetage. Les époux résident dans un cottage relativement isolé avec vue sur la mer, à Bodowen, loué pour l’équivalent de 900 euros par mois. De nombreux témoignages décrivent des jeunes gens qui sortent peu et goûtent un quotidien fait de bonheurs et d’occupations ordinaires lorsqu’ils ne sont pas rattrapés par leurs obligations de représentation.
Elle prend toute sa place dans la famille royale
Dès son retour de lune de miel (aux Seychelles), en mai 2011, Catherine, qui n’a alors aucune véritable expérience de la vie publique, rencontre le président américain Barack Obama et son épouse, Michelle, au palais de Buckingham. Le 9 juin, le duc et la duchesse de Cambridge assistent à un gala de charité, deux jours plus tard ils se joignent aux festivités du Trooping The Colour (l’anniversaire officiel d’Élisabeth II) à Londres, avant de se rendre au château de Windsor pour y célébrer en famille les 90 ans du duc d’Édimbourg. En juillet, leur premier déplacement à l’étranger au nom de la Couronne les conduit notamment au Canada, où ils goûtent aux joies du canoë dans les territoires du Nord-Ouest et jouent aux cow-boys dans l’Alberta.
En juin 2012, la duchesse de Cambridge et la souveraine assistent complices à une rencontre sportive à Vernon Park, dans la ville de Nottingham. © Phil Noble/PA Photos/ ABACAPRESS
En janvier 2012, le palais annonce les premiers parrainages caritatifs de la belle-fille du prince Charles –Actions on Addiction, East Anglia’s Children’s Hospices, The Art Room et la National Portrait Gallery. La jeune femme s’engage également en tant que volontaire dans l’Association des scouts britanniques. Le rythme de ses apparitions officielles s’accélère.
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Le 1er mars, l’épouse du prince William visite l’épicerie de luxe Fortnum & Mason, à Londres, au côté d’Élisabeth II et de la duchesse de Cornouailles, une semaine plus tard, elle effectue une série d’engagements en compagnie de la souveraine et du prince Philip dans le cadre des célébrations du jubilé de Diamant. Le 29, en l’absence de son conjoint, posté aux Malouines pour six semaines, elle se rend, seule, à Aldershot, dans le comté anglais de Hampshire, pour assister à la parade militaire de la Saint-Patrick.
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