Certes, la pandémie de Covid-19 a paralysé le monde entier. Bien sûr, l’éducation d’un bébé peut dévorer votre temps. Oui, la mise en place d’une fondation nécessite toutes sortes de formalités administratives. Il n’empêche. Depuis leur emménagement dans la somptueuse propriété de l’acteur et producteur américain Tyler Perry à Beverly Hills, un presque château de dix-huit millions d’euros avec douze salles de bains, Harry et Meghan ne semblent pas parvenir à concrétiser leurs projets aussi rapidement qu’ils le souhaitaient.
Leur fondation Archewell, pierre angulaire de leurs espoirs, devait servir les causes importantes à leurs yeux: féminisme, égalité des chances, éducation pour tous, santé mentale, bien-être animal… Hélas, lorsqu’ils tentent de l’enregistrer auprès de l’administration américaine au printemps, les documents sont considérés comme flous et incomplets. Le couple doit représenter sa copie. Depuis, les conseillers du duc et de la duchesse de Sussex ont annoncé qu’Archewell ne serait pas lancée avant l’année prochaine. En attendant, les époux effectuent quelques apparitions à l’extérieur de leur "palais" californien. Des distributions de colis alimentaires aux personnes malades en avril et en mai, une matinée passée dans une boulangerie à confectionner des pains en compagnie d’anciens condamnés pour le compte de l’association Homeboy Industries… Et ensuite? Rien de très concret.
Une critique sur le Commonwealth qui passe mal
Le confinement oblige le monde entier à communiquer par écrans interposés, et le duc et la duchesse de Sussex maintiennent à distance, avec leur générosité et leur force de conviction habituelles, le contact avec les associations qu’ils parrainent. Mais la dernière vidéo en date a créé une onde de choc outre-Manche. Lors d’une discussion avec quatre jeunes responsables du Queen’s Commonwealth Trust, dont Harry et Meghan sont toujours respectivement président et vice-présidente, le prince a déclaré que l’organisation internationale devait reconnaître son passé pour aller de l’avant. En pleine polémique sur les héritages coloniaux, les commentateurs anglais ne se privent pas de rappeler que le Commonwealth, créé sur les décombres de l’Empire britannique, avait exclu l’Afrique du Sud, dès 1961, en raison de sa politique d’apartheid. Ils précisent aussi que ses membres sont libres d’y adhérer. Certains voient également dans les propos du jeune homme une critique implicite du travail réalisé par la reine Élisabeth II, tout au long de son règne, au service de cette institution dont elle est le chef et qui lui tient tant à cœur.
Une maladresse d’autant plus étonnante que le couple vient d’engager une chargée de communication surqualifiée, Catherine St-Laurent, une ancienne collaboratrice de Melinda Gates. Si nul ne sait ce que la souveraine a pensé des déclarations de son petit-fils, que dire des déclarations de Meghan sur l’institution monarchique? Les observateurs royaux dissèquent depuis quelques jours les documents fournis par la jeune femme à la justice dans la procédure judiciaire qui l’oppose au Mail on Sunday – suite à la publication par l’hebdomadaire d’une lettre qu’elle avait envoyée à son père. Selon les premiers éléments, la duchesse de Sussex ne se serait pas sentie "protégée" par la maison royale pendant sa grossesse. Elle aurait enduré des "centaines de milliers d’articles inexacts à son sujet" et regretterait le choix des conseillers juridiques de la famille royale "de ne pas les commenter" – une décision prise, selon Meghan, "sans aucune discussion".
Or la famille royale n’a jamais eu pour habitude de commenter, ni en bien ni en mal, les articles publiés à son sujet. Tous les témoignages s’accordent par ailleurs sur le fait que la reine a réservé un accueil chaleureux à la jeune Américaine, qui a pu compter, dès son entrée dans la famille régnante, sur une équipe de conseillers efficaces et dévoués. L’épouse du prince Harry a par ailleurs joui d’une popularité immédiate – les trois milliards de téléspectateurs qui ont suivi son mariage sont là pour le prouver.
Un avenir encore incertain
Dans leurs nouvelles vies, Harry et Meghan mettent à profit leur célébrité. Ils viennent de débuter une collaboration avec l’agence new-yorkaise Harry Walker, qui négocie conférences et autres prises de parole de personnalités publiques moyennant des cachets pouvant s’élever à un million de dollars. En faisant appel à cette société aux intervenants prestigieux – Michelle et Barack Obama, Bill Clinton ou encore Oprah Winfrey –, le duc et la duchesse de Sussex souhaitent pouvoir défendre leurs idéaux, mais également financer leur nouveau quotidien et les dépenses de sécurité qu’il implique.
Alors que sévit une crise économique et sanitaire mondiale, certains des choix du couple peuvent paraître quelque peu en décalage avec les préoccupations du moment. D’autant que la reine Élisabeth II et les autres membres de la famille régnante, le prince Charles, la duchesse de Cornouailles, le duc et la duchesse de Cambridge, ainsi que le comte et la comtesse de Wessex, très présents dès le début de la crise sanitaire, sont unanimement loués pour la manière dont ils ont soutenu leurs compatriotes ces derniers mois.
L’avenir? Meghan pourrait produire un long-métrage inspiré par un roman politique, elle aurait aussi le projet de rédiger un livre pour enfants dont le héros serait Guy, l’un de ses deux chiens. Le 14 juillet, elle a participé à une discussion virtuelle avec plusieurs intervenants, dont Michelle Obama, pour Girl Up, une association de défense des droits des femmes. Une intervention parfaitement en phase avec ses combats de toujours. Et très attendue par ses fans…
Connectez-vous pour lire la suite
Profitez gratuitement d'un nombre limité d'articles premium et d'une sélection de newsletters
Continuer
Un journalisme d’excellence, des contenus exclusifs, telle est la mission de Point de Vue. Chaque article que nous produisons est le fruit d’un travail méticuleux, d’une passion pour l’investigation et d’une volonté de vous apporter des perspectives uniques sur le monde et ses personnalités influentes. Source d’inspiration, notre magazine vous permet de rêver, de vous évader, de vous cultiver grâce à une équipe d’experts et de passionnés, soucieux de porter haut les couleurs de ce magazine qui a fêté ses 80 ans. Votre abonnement, votre confiance, nous permet de continuer cette quête d’excellence, d’envoyer nos journalistes sur le terrain, à la recherche des reportages et des exclusivités qui font la différence tout en garantissant l’indépendance et la qualité de nos écrits. En choisissant de nous rejoindre, vous entrez dans le cercle des amis de Point de Vue et nous vous en remercions. Plus que jamais nous avons à cœur de vous informer avec élégance et rigueur.