Toute l’affaire débute par quelques mots, la citation d’un proche du prince Charles dans le Sunday Times du 11 juillet dernier : "Le prince est le duc d’Édimbourg à l’heure actuelle, et c’est à lui de décider de ce qu’il adviendra de ce titre. Il n’ira pas à Edward." Une affirmation comme un couperet qui laisse pantois tous les chroniqueurs royaux de Grande-Bretagne et des îles voisines. Car, de l’avis général, la question ne se posait même pas. Il était justement évident que ce titre irait à Edward.
Cela depuis 1999 et une déclaration écrite émanant du palais de Buckingham, rendue publique au moment du mariage des Wessex. "La reine, le duc d’Édimbourg et le prince de Galles, est-il notamment précisé, ont également convenu que le prince Edward recevrait le titre de duc d’Édimbourg en temps voulu, une fois que le titre actuel, porté par le prince Philip, serait restitué à la couronne." C’est-à-dire le jour où le prince de Galles succéderait à sa mère sur le trône.
En tant que fils aîné de la reine et héritier du trône, c’est en effet lui qui hérite de tous les titres portés par son père. Dès lors, pourquoi ces confidences faites par un tiers au Sunday Times, sinon pour adresser un message à Edward ?
Charles, jaloux de la relation entre Edward et le duc d'Édimbourg ?
D’évidence, le futur roi et son plus jeune frère ne sont pas proches l’un de l’autre. Et cela ne date pas d’hier. Charles a toujours souffert de l’amour inconditionnel que manifestait le prince Philip à l’égard d’Edward. Du propre aveu de la nounou des enfants de la reine, Mabel Anderson, le duc d’Édimbourg était "un père merveilleux", qui lisait à son plus jeune fils des histoires le soir et construisait pour lui des modèles réduits de bateaux.
Le duc d'Édimbourg a toujours été très complice avec son cadet, Edward. © Agence/Bestimage
À 7 ans, grâce à tout ce que lui enseignait son père, Edward était déjà un excellent tireur, bien meilleur que ne le seraient jamais Charles et Andrew. Même en 1987, quand le petit dernier abandonne en cours de route sa formation militaire au sein des Royal Marines, il trouve le soutien du prince Philip qui lui écrit combien il salue son courage, car il lui aurait été plus facile de quitter ce corps d’élite à la fin de sa formation.
Charles a passé sa vie à admirer un père qui ne lui a jamais accordé la même indulgence, ni la même attention qu’à Edward. Sans doute parce qu’il est l’héritier, et donc de facto l’autre mâle dominant de la famille royale, mais aussi parce que son enfance correspond aux premières années du règne où le couple souverain se trouve sollicité à l’extrême par ses obligations officielles. Qu’importe, il en demeure meurtri.
LIRE AUSSI >> Edward et Sophie de Wessex à la rescousse...
C’est d’ailleurs le prince de Galles, en 2001, qui insiste pour que les Wessex renoncent à leurs activités professionnelles : Sophie, l’épouse du prince Edward, a été piégée par un faux cheikh et vrai journaliste faisant appel à sa société de relations publiques. Et surtout, Edward a essayé de filmer, au profit de sa société télévisuelle Ardent Productions, la première rentrée de son neveu William à l’université de Saint-Andrews, en contravention avec les accords protégeant l’image et la vie privée des fils de Charles et Diana.
Le prince de Galles ne décolère pas. Ardent et la société de Sophie baissent le rideau. Désormais, les Wessex se mettent au service de la couronne. Sans tapage, avec humilité, toujours prêts à accepter des engagements de second rang, boudés par les médias.
Les Wessex reviennent sur le devant de la scène
La grande affaire d’Edward devient bientôt le Duke of Edinburgh’s Award. Fondé par son père en 1956, ce prix a aidé des millions de jeunes gens à travers le monde à relever des défis et à se dépasser, pour leur développement personnel et au service de la communauté. Peu à peu, Edward seconde le prince Philip et prend son relais au sein de cette organisation représentée dans 144 pays.
En 2016, Sophie de Wessex relie à vélo le palais de Holyrood, à Édimbourg, à celui de Buckingham, à Londres, pour les soixante ans du prix du duc d’Édimbourg, recueillant plus de 200.000 euros au profit de l’organisation. Le couple est bien installé dans le paysage royal. Ce qui ne va pas sans contrarier la volonté du prince de Galles d’aller vers une monarchie resserrée.
Un projet dont les contours se dessinent clairement depuis le 5 juin 2012 et le jubilé de diamants de la reine, lorsqu’apparaissent seuls autour d’elle, au balcon du palais de Buckingham, Charles et Camilla, William et Kate, suivis de Harry. Exit Anne, pourtant très active, Andrew et ses filles, ainsi que… les Wessex.
LIRE AUSSI >> La princesse Anne, l'indispensable du clan Windsor
Seulement, cette vision d’avenir ne correspond guère à la réalité actuelle des Windsor. D’abord, depuis le Megxit, plus question de compter sur Harry, son épouse ou, à terme, leurs enfants. Quant au duc d’York, le scandale Epstein le condamne à un retrait définitif. En dehors d’Élisabeth II, les seuls membres de la famille royale travaillant à temps plein au service de la couronne et du pays sont le couple héritier, la princesse Anne, les Cambridge et… les Wessex.
Difficile de faire moins, d’autant qu’en la soixante-dixième année de son règne, Sa Très Gracieuse Majesté a besoin d’être de plus en plus solidement secondée. Et puis la pandémie, les confinements, les visioconférences ont mis en lumière des acteurs jusqu’ici mineurs du clan Windsor, au premier rang desquels, Edward et Sophie.
Voir cette publication sur Instagram
Une publication partagée par The Royal Family (@theroyalfamily)
Leur engagement au plus près de leurs concitoyens a été très apprécié par l’opinion, qu’il s’agisse de préparer des repas pour des personnes isolées ou d’organiser le transport d’équipements de protection individuels pour les ambulanciers.
Sophie et Edward sont très proches d'Élisabeth II
La mort, enfin, du duc d’Édimbourg, le 9 avril 2021, révèle au monde entier à quel point les Wessex sont proches du couple souverain. Le lendemain, lorsqu’ils quittent le château de Windsor après avoir passé un long moment auprès d’Élisabeth II, Sophie, les yeux embués de larmes, dit à la foule venue présenter ses condoléances, que "la reine est incroyable et pense d’abord à consoler les autres".
Le dimanche 11, à la sortie du service religieux, à la chapelle de Tous-les-Saints, sur le domaine royal, ce sont encore eux qui évoquent avec...
Connectez-vous pour lire la suite
Profitez gratuitement d'un nombre limité d'articles premium et d'une sélection de newsletters
Continuer
Un journalisme d’excellence, des contenus exclusifs, telle est la mission de Point de Vue. Chaque article que nous produisons est le fruit d’un travail méticuleux, d’une passion pour l’investigation et d’une volonté de vous apporter des perspectives uniques sur le monde et ses personnalités influentes. Source d’inspiration, notre magazine vous permet de rêver, de vous évader, de vous cultiver grâce à une équipe d’experts et de passionnés, soucieux de porter haut les couleurs de ce magazine qui a fêté ses 80 ans. Votre abonnement, votre confiance, nous permet de continuer cette quête d’excellence, d’envoyer nos journalistes sur le terrain, à la recherche des reportages et des exclusivités qui font la différence tout en garantissant l’indépendance et la qualité de nos écrits. En choisissant de nous rejoindre, vous entrez dans le cercle des amis de Point de Vue et nous vous en remercions. Plus que jamais nous avons à cœur de vous informer avec élégance et rigueur.