Premier Noël pour le prince Charles de Luxembourg

À quelques jours des fêtes de fin d’année, le grand-duc héritier et son épouse ont reçu Point de Vue chez eux, au château de Fischbach, le temps d’un entretien exclusif. En présence de leur fils Charles, aujourd’hui âgé de sept mois, ils confient leur joie d’être parents, racontent l’éducation dont ils rêvent pour le prince et la magie de ce premier Noël à trois.

Par Thomas Pernette - 09 décembre 2020, 07h30

 Le prince Charles de Luxembourg est né le 10 mai 2020. Après son père, le grand-duc héritier Guillaume, il est second dans l’ordre de succession au trône de Luxembourg.
Le prince Charles de Luxembourg est né le 10 mai 2020. Après son père, le grand-duc héritier Guillaume, il est second dans l’ordre de succession au trône de Luxembourg. © Julio Piatti

Madame, Monseigneur, on imagine que la naissance de Charles a été un bouleversement dans votre vie?

Stéphanie de Luxemboug: C’était un bouleversement, comme pour tous les parents bien sûr, mais cela a été très naturel. Dans notre histoire, il y a eu un temps à deux, puis à présent, un temps à trois. On a l’impression que Charles a toujours été là.

Guillaume de Luxembourg: Personnellement, j’ai vécu l’arrivée de Charles comme une étape extraordinaire. Je ne m’attendais pas à cela. En tant qu’homme, j’ai l’impression qu’on arrive moins à se projeter dans l’arrivée de l’enfant, c’est parfois difficile de se rendre compte. Pour moi, cela a été une sorte de bouleversement. Je me suis surpris à être celui que j’espérais être sans en être encore certain.

Justement, Monseigneur, les pères d’aujourd’hui s’engagent bien plus dans l’éducation des enfants que les générations précédentes. Faites-vous partie de ces nouveaux pères?

G. D. L.: Les circonstances me permettent d’être très présent, car les voyages à l’étranger ont été annulés ou reportés en 2021. Même si je suis absent la journée, chaque soir je suis là et je peux profiter de Charles. Et m’investir, en tant que père moderne, dans toutes les tâches! Je me lève la nuit, c’est moi le matin qui m’occupe de lui avant de passer le relais à partir de 8 heures. J’ai énormément de chance.

Dans les jardins du château de Fischbach, le grand-duc héritier Guillaume et son fils Charles posent pour Point de Vue. Ils sont respectivement premier et second dans l'ordre de succession au Trône. © Julio PiattiDans les jardins du château de Fischbach, le grand-duc héritier Guillaume et son fils Charles posent pour Point de Vue. Ils sont respectivement premier et second dans l'ordre de succession au Trône. © Julio Piatti

À qui selon vous, ou selon vos proches, le prince Charles ressemble-t-il le plus?

S. D. L.: C’est le portrait de mon mari! Il a les mêmes expressions, c’est tellement drôle, notamment le regard. Je vois Guillaume dans les yeux de Charles. C’est extraordinaire. Mon mari a une façon très particulière de sourire, avec les yeux. Et Charles a déjà la même!

G. D. L.: C’est vrai que Charles va être un petit garçon brun aux yeux marron. Et c’est vrai qu’il a mes yeux, qui sont aussi ceux de ma sœur et de ma mère. Mais c’est amusant, parce que, de mon côté, je vois beaucoup d’expressions de Stéphanie.

De quelle éducation rêvez-vous tous deux pour le prince?

S. D. L.: Comme tout parent, nous voulons qu’il soit heureux, épanoui. On rêve de lui donner les bases qui lui permettront d’avancer dans la vie de façon sereine, d’affronter les difficultés, car tôt ou tard, on en rencontre tous. Dans l’éducation, on cherche à la fois à donner un cadre dans lequel l’enfant pourra s’épanouir et, en même temps, le préparer à affronter le monde qui l’entoure.

Monseigneur, a-t-on une enfance "normale" quand on est appelé à régner un jour?

G. D. L.: Nous allons nous efforcer de lui donner une enfance normale. Je crois que c’est extrêmement important. J’ai eu le bonheur d’avoir une enfance préservée jusqu’à un certain âge grâce à mes parents et je pense que nous allons agir de la même façon. Pour que Charles, justement, soit un enfant comme les autres, dans une école, ici au Luxembourg, avec d’autres enfants, et qu’il ne soit pas considéré comme quelqu’un de différent.

Résidence des grands-ducs héritiers, c’est à Fischbach que Guillaume de Luxembourg a grandi. Le château sera aussi la résidence du grand-duc Jean après son abdication en 2000. © Julio PiattiRésidence des grands-ducs héritiers, c’est à Fischbach que Guillaume de Luxembourg a grandi. Le château sera aussi la résidence du grand-duc Jean après son abdication en 2000. © Julio Piatti

S. D. L.: Il y a un temps pour tout et la petite enfance n’est certainement pas l’âge où il doit réaliser ce qui l’attend dans le futur. C’est l’âge du jeu, de la découverte… Et puis, nous avons la chance de vivre à la campagne, c’est le cadre idéal pour jouer dehors, construire des cabanes. Et, bien sûr, sentir l’amour de ses parents et de sa famille. Quand il sera en âge de comprendre, nous lui expliquerons.

Madame, vous êtes musicienne. Est-ce que vous sensibilisez déjà le prince à la musique?

S. D. L.: Je lui fais écouter de la musique classique, notamment des chœurs. Je me suis rendu compte que les voix l’apaisent beaucoup. Je le vois, dans la voiture, quand il pleure, qu’il est fatigué et qu’il cherche le sommeil. En quelques secondes, il s’endort. Je joue aussi de la musique devant lui. Mais je vais être honnête, la première fois, il n’a pas du tout aimé! J’avais arrêté le violon à la fin de ma grossesse et j’ai repris il y a deux mois seulement. La première fois qu’il a entendu le violon, il a hurlé (rires).

G. D. L.: Il se demandait ce qu’était ce bruit! (rires)

S. D. L.: Pourtant, il avait déjà entendu des enregistrements. Mais il est vrai que la présence de l’instrument, le son, tout est complètement différent… La deuxième fois que j’ai joué, il m’a écoutée et m’a regardée, surpris, sans pleurer. Je vous rassure: maintenant, il en redemande! Hier, je jouais encore en sa présence. Il était mécontent que j’arrête.

Musicienne dans l'âme, Stéphanie de Luxembourg confie jouer du violon au petit prince. © Julio PiattiMusicienne dans l'âme, Stéphanie de Luxembourg confie jouer du violon au petit prince. © Julio Piatti

Quels grands-parents sont le grand-duc et la grande-duchesse?

G. D. L.: Ils sont tellement touchants. La grande-duchesse a une passion pour Charles. Malheureusement, du fait de la Covid-19, elle le voit bien moins que ce qu’elle souhaiterait. Mais quand cela arrive, c’est toujours une fête. Et pour Charles aussi. Charles sourit, lui fait des grands signes. Et avec mon père, c’est la même chose. Mon père a un très fort attachement à Charles et, réciproquement, Charles pour son grand-père. La seule chose qui nous inquiète, c’est qu’ils le gâtent trop… Ce qui est le beau rôle de tout grand-parent!

Nous entrons dans la période de Noël, une période d’espérance mais forcément particulière cette année. Qu’est-ce que la Covid-19 va changer pour vous et vos familles dans ces célébrations?

S. D. L.: Ce sera très différent car nous avons l’habitude, chaque année, de passer du temps avec nos deux familles. Cette année, je vois difficilement comment cela sera possible. Je crois que ce sera l’occasion, maintenant que nous avons notre propre famille, de célébrer Noël tous les trois. Ce sera très beau aussi. C’est une nouvelle dynamique. Ce sera moins bruyant, c’est sûr, car chez moi nous sommes huit frères et sœurs, avec vingt-quatre neveux et nièces, et c’est très vivant! (rires) Là, ce sera beaucoup plus calme. Mais nous nous réjouissons. Vu l’âge de Charles, il n’en aura pas souvenir. Mais quand on voit comment il regarde le sapin, toutes les lumières… Le premier Noël d’un enfant c’est quelque chose d’inoubliable.

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En quoi les fêtes de fin d’année sont-elles magiques au Luxembourg? Quelles sont les traditions luxembourgeoises?

S. D. L.: En temps normal, au Luxembourg, la tradition des marchés de Noël est partout, comme en Allemagne ou en Alsace. Ces marchés de Noël sont magnifiques…

G. D. L.: Mais comme cette année ils ne peuvent pas avoir lieu, les commerçants, ici au Luxembourg, se surpassent pour décorer leurs vitrines!

S. D. L.: Et beaucoup de gens en font de même avec leur maison. Dès la tombée de la nuit, dans les villages, tout est illuminé. Mais n’oubliez pas que la Saint-Nicolas, le 6 décembre, est une tradition importante, au...

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Directrice de la rédaction

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