En Espagne, son portrait géant apparaît en devanture des kiosques et des libraires ou sur les murs du métro. Pantalon de satin rose à taille haute, griffé Fernando Claro, et chemise brodée Palomo Spain, Victoria de Marichalar prend la pose façon torero, un doigt délicatement placé sur le bord de son canotier. "Le phénomène Victoria Federica entre dans l’arène", titre le magazine Elle Espagne. En préambule de l’entretien mené pour le mensuel par le journaliste Alvaro Fernandez-Espina, la petite-fille du roi Juan Carlos l’annonce tout de go : "Appelez-moi Vic". Elle se livre à l’exercice pour la première fois. Et la fraîcheur de ses réponses tient autant à "cette éducation exemplaire qu’elle a reçue" qu’à sa spontanéité, fait remarquer son interlocuteur.

Après ses cousines, la princesse Leonor et l’infante Sofia, sa mère l’infante Elena et son frère Froilan, "Vic" est cinquième dans l’ordre de succession au trône d’Espagne. Au cours de la séance photo qu’elle accorde au magazine, en large pantalon de soie noir de chez Loewe, en jeans Levi’s ou en longue robe blanche signée Dior, son naturel captive le photographe Mario Serra. "Je veux que les gens me voient telle que je suis, confie la jeune femme. L’image que l’on a de moi n’est pas la vraie. J’ai les mêmes préoccupations que toutes les filles de mon âge."
Victoria côtoie le monde de la mode depuis sa plus tendre enfance
Depuis un an environ, la nièce du roi d’Espagne est devenue une personnalité publique. Ses apparitions sont attendues au moindre défilé ou événement culturel de la péninsule. Récemment, c’est à Paris, lors de la Fashion week, qu’elle passionne les foules. Chevelure brune interminable et impeccablement tirée, épaules droites et menton relevé, Victoria de Marichalar y Borbón fait une arrivée très remarquée au défilé automne-hiver de la marque Loewe. En pantalon large et Perfecto, elle prend la pose au côté de son père, le comte Jaime de Marichalar.
Si elle possède tous les attraits d’une danseuse de flamenco, elle adapte toujours son look aux circonstances et passe sans effort d’une paire de jeans troués à une robe lamée argent. Quelques jours auparavant, elle était assise au premier rang du défilé Dior au côté de la chanteuse Rihanna. Pull ultra-large, pantalon taille basse et sneakers, elle a récolté plus de 27000 likes sur son compte Instagram pour un selfie avec la chanteuse barbadienne.

Étudiante en troisième année d’administration et gestion des entreprises au College for International Studies (CIS) de Madrid, Victoria côtoie le monde de la mode depuis sa plus tendre enfance. Son père, qui fut duc de Lugo durant son mariage avec l’infante Elena, est conseiller au sein du groupe LVMH. Descendant de l’une des plus grandes familles de l’aristocratie espagnole, Jaime de Marichalar est un esthète anticonformiste. "Il en sait tant sur la mode, et j’apprends constamment avec lui", fait remarquer Victoria, qui a à cœur, comme sa tante la reine Letizia, de porter haut les couleurs de l’Espagne à travers ses apparitions publiques. Ainsi a-t-elle choisi une robe de velours bleu de Lorenzo Caprile pour assister, l’an dernier, à la remise des Elle Style Awards. "Ma mère possède beaucoup de modèles de ce créateur. J’étais très heureuse qu’il dessine la première tenue de mes débuts en public."
La passion pour la corrida
De sa mère, Victoria a hérité la passion pour l’équitation. "C’est ce qui me permet aujourd’hui de déconnecter même si je ne pratique pas autant que je le souhaiterais. Ma mère monte tous les jours. Lorsque je faisais des compétitions, nous passions beaucoup de temps ensemble. Voyager dans toute l’Espagne avec elle, que je considérais comme un mentor, était très agréable. Cela nous a beaucoup unies." Sur sa cheville droite, Victoria a choisi de se faire tatouer un voilier, copie exacte de celui à bord duquel naviguait son grand-père, Juan Carlos Ier. "Je l’admire depuis toujours. J’ai toujours vu en lui un homme dévoué, et j’espère que tous ses efforts seront reconnus. C’est la personne que je préfère au monde. Un référent comme tout grand-père peut l’être, mais aussi un second père. Pour beaucoup de personnes en Espagne, il a été important, et je le sais parce que l’on vient vers moi pour me le dire."
Avec le roi émérite, elle partage le goût de la corrida. Celle qui fut d’ailleurs en couple avec le toréador Gonzalo Caballero se dit "une grande amoureuse de la culture et des traditions espagnoles. Un après-midi aux arènes avec mon grand-père fait partie des moments exceptionnels que je garde en mémoire avec une tendresse infinie. Cela compte parmi les choses qui nous ont le plus unis." Elle évoque ses grands-mères avec la même affection : Concepción Sáenz de Tejada, à laquelle elle ressemble trait pour trait, et la reine Sophie, "Les deux femmes de ma vie". Elle se souvient comme si c’était hier de cet été en Grèce avec toute la famille : "Qui fut si spécial pour la reine Sophie, car elle pouvait nous permettre de comprendre où étaient ses racines. Avoir découvert Athènes avec elle restera inoubliable pour moi." Deux autres tatouages se dessinent sur ses poignets pour illustrer ce sens de la famille qu’elle a toujours eu. "D’un côté, une coquille en souvenir de ma grand-mère paternelle, Concepción. De l’autre, trois points symbolisant ma mère, mon père et mon frère."
Influenceuse sur Instagram
Victoria accorde à ses amis une place essentielle dans sa vie. "Ils sont tout pour moi. Je suis très loyale et donnerais tout pour eux comme eux le feraient pour moi." À Madrid, la jeune femme aime les rejoindre lors de soirées animées par son petit ami Jorge Bárcenas. Elle partage depuis près de trois ans la vie de ce DJ ayant pour nom de scène Barce. Sur son compte Instagram, des publications immortalisent ces fêtes durant lesquelles elle affiche l’un de ses principaux traits de personnalité, l’allégresse.
À propos des réseaux sociaux, Victoria tient à mettre les points sur les "i" et se défend d’être une influenceuse, malgré ses 128.000 abonnés. "Je suis d’une génération née à l’ère digitale, qui nous offre notre principale façon de communiquer. Je ne vois pas comment échapper aux réseaux sociaux", affirme-t-elle, tout en précisant : "C’est, en outre, pour moi l’opportunité de faire en sorte que les gens me connaissent et me voient telle que je suis. Les ignorer serait aller à contrecourant." Si son sourire est timide, Victoria de Marichalar a le regard franc. Pourtant, elle aime à dire que le plus discret de ses tatouages, dessiné sur le haut de l’oreille gauche, est celui qui la caractérise le plus. D’une esthétique simple et universelle, il s’agit d’un smiley, qui révèle aussi que Vic est une femme de son temps.
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