La fortune des rois d’Espagne n’est plus ce qu’elle était. Et c’est sans doute mieux pour eux. Ce lundi 25 avril 2022, par voie de communiqué, la Casa Real a pris de court l’ensemble de la classe politique en détaillant le patrimoine de Felipe VI, qui s’élève à 2 573 392,80 euros. Une communication en accord avec les lois sur la transparence de la vie publique de 2013 et 2015 qui, justement, excluaient le chef de l’État ! Le roi a donc souhaité aller plus loin que ce qu’on attendait de lui, à l’heure où les rumeurs de retour de son père en Europe –Juan Carlos d’Espagne s’est installé aux Émirats arabes unis à l’été 2020 – se font chaque semaine plus précises.
Opération transparence
L’initiative est habile. Car même si l’actuel souverain ne manque de rien, ses "modestes" 2,5 millions d’euros tranchent avec les sommes colossales – 100 millions de dollars, soit près de 95 millions d’euros – que son père a été accusé de toucher comme "pot-de-vin" et de cacher au fisc.
La maison royale a poussé la politesse jusqu’à préciser la provenance de la fortune de Felipe VI : depuis 1998, en tant que prince des Asturies, puis comme chef de l’État, il a gagné 4.275.796,94 euros brut. Ou comment rappeler qu’il s’agit du pur "produit de son travail". Dans le détail, Felipe VI d’Espagne possède 2.267.942,80 euros sur différents comptes courants, d’épargne, en actions et participations… À cette somme s’ajoutent des objets d’arts, des antiquités et des bijoux "à caractère personnel" estimés à 305.450 euros. Mais le roi n’est propriétaire d’aucun bien immobilier. Comme tout citoyen, il paie l’impôt sur le revenu ; il est également soumis à l’impôt sur la fortune.
De même, la famille royale finance, sur ses fonds propres, ses dépenses personnelles, comme par exemple la scolarité de la princesse Leonor au pays de Galles. Les frais liés au logement, à l’entretien, au transport et à la sécurité sont, eux, pris en charge par l’État.
Le montant de la fortune de la reine Letizia n’a pas été communiqué, pas plus que celui de la reine Sophie. Les spéculations vont bon train sur les biens de cette dernière, et notamment sur ses bijoux personnels. Car si Felipe VI, au plus fort du scandale, a fait la promesse qu’il ne toucherait pas l’héritage de son père le moment venu, il n’a jamais évoqué celui de sa mère…
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