Le lieu est nimbé d’une aura irréelle. Tant, que l’on croit apercevoir, assise sur son canapé, Gabrielle Chanel, scrutant les invités qui découvrent au détour des paravents de Coromandel, la reproduction fidèle de l’appartement de Mademoiselle.
C’est avec la complicité de son amie Sofia Coppola que Virginie Viard a conçu ce décor. "Nous avons pensé aux premiers défilés qui avaient lieu au 31 rue Cambon, à quel point il devait être merveilleux de voir les mannequins défiler de si près, ainsi qu’à l’escalier aux miroirs de Coco qui me fascine et m’émeut depuis toujours", nous confie la directrice artistique de la maison.

Accompagnée de la voix suave de Bryan Ferry, le crooner de Roxy Music, le premier passage annonce la couleur et les longueurs d’une collection à l’élégance emblématique selon Chanel. Une nouvelle vision très contemporaine et particulièrement féminine qui se décline en combinaisons pantalon, vestes tailleur et jupes à taille basse portées en dessous du genou. Le tweed se fait souple, la maille est fluide et la mousseline révèle les silhouettes longilignes. Le bleu marine et le noir, bien sûr. Mais aussi des couleurs d’aube naissante et des dégradés irisés.
Inspiré du portrait mythique de Gabrielle Chanel photographiée par Cecil Beaton en 1937, un ensemble de dentelle champagne évoque le chic éternel et le savoir-faire inégalable des métiers d’art. Le blé, les rubans, les perles sont brodés par la maison Lesage. Des camélias, à profusion, réalisés par Lemarié deviennent sculptures et couvrent intégralement des bombers du soir ultradésirables. Les souliers bicolores iconiques sont revisités par le bottier Massaro.

Tous les codes de la maison sont là plus que jamais. Encore un exercice de style réussi pour Virginie Viard qui s’impose désormais en digne héritière de Gabrielle Chanel. Une reconnaissance applaudie vient saluer son travail.
Par Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Nathalie Lourau et Kitty Russell.