Chloé Gosselin, la Française qui met Hollywood à ses pieds

Ses collections d’escarpins séduisent de plus en plus de femmes qui partagent sa vision d’une féminité sensuelle et conquérante. Parmi elles, Taylor Swift, Céline Dion et même Meghan… Depuis 2014, Chloé Gosselin donne un souffle nouveau au chic à la française aux États-Unis. 

Par Caroline Lazard - 19 février 2023, 12h31

 Chloé Gosselin pose avec Orson, l’un des deux golden retrievers de la famille. Derrière elle, quelques-uns des modèles de la marque qu’elle a fondée en 2014.
Chloé Gosselin pose avec Orson, l’un des deux golden retrievers de la famille. Derrière elle, quelques-uns des modèles de la marque qu’elle a fondée en 2014. © Service de presse

Vous êtes née en France, avez étudié en Belgique, lancé votre marque aux États-Unis : vous avez la bougeotte… 

J’ai grandi en Normandie, à la campagne, mais nous avons beaucoup déménagé lorsque j’étais enfant. Peut-être que mon goût pour la nouveauté, le changement vient de là. À 18 ans, j’ai passé un an à Paris, puis je me suis inscrite à La Cambre à Bruxelles. J’ai ensuite vécu à New York plusieurs années où j’ai créé ma marque de chaussures avant de m’installer avec mon compagnon [le magicien David Copperfield, ndlr] et notre fille à Las Vegas. 

Avez-vous grandi dans un environnement créatif ? 

Mes parents ont de tout temps encouragé ma fibre artistique. J’ai toujours beaucoup dessiné et cela m’a permis de m’exprimer très librement. Mon père, musicien amateur, mais vrai passionné, a aussi un don pour le dessin qu’il tient de son arrière-grand-père, un peintre espagnol. Ma mère, elle, m’emmenait beaucoup au musée. 

La créatrice de chaussures Chloé Gosselin est soucieuse de proposer des chaussures à la fois désirables et durables.
"L’impact environnemental et la responsabilité sociale de mon entreprise, mais aussi la préservation des techniques de fabrication artisanale ont toujours été des préoccupations majeures pour moi." © Service de presse

Quels sont vos premiers souvenirs liés à l’univers du soulier ? 

Toute petite, je dessinais déjà des chaussures, très excentriques, avec des talons immenses. Une véritable obsession alors que ma mère n’a jamais porté que du plat ! Dès que j’ai pu, vers 13 ans, j’ai commencé à m’en offrir. À l’époque, dans les années 1990, c’était surtout des chaussures compensées comme celles des Spice Girls ! Plus tard, avec mes premiers salaires de mannequin durant mes études à La Cambre, j’ai pu m’acheter des modèles plus chics, des chaussures italiennes notamment. J’en collectionne des paires et des paires !

Quel a été le déclic qui vous a poussé à créer votre marque ? 

En février 2010, je vivais à New York avec David quand notre fille Sky est née. J’y ai vu l’opportunité de faire une pause dans ma carrière de mannequin, de réfléchir à la suite : de quoi avais-je envie au plus profond de moi ? La chaussure s’est très vite imposée, parce qu’elle faisait écho à mon histoire personnelle et parce que c’est un accessoire au croisement du dessin, des arts appliqués et de la mode, trois disciplines qui m’ont nourrie. Avoir un bébé a un peu compliqué les choses. J’ai suivi des cursus accélérés : les cours du soir du Fashion Institute of Technology à New York en fabrication de chaussures en plus des ateliers de l’Ars Sutoria, à New York aussi. J’ai mis quatre ans avant de terminer ma formation. Le programme était intense d’autant que je n’avais aucune idée de la manière dont était conçu un soulier. 

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Comment décririez-vous l’esprit de votre marque ? 

La notion d’intemporalité est la ligne directrice de toutes mes collections. Je veux que mes chaussures puissent être portées aujourd’hui comme dans plusieurs années sans être passées de mode. J’ai toujours été passionnée de vintage et savoir pourquoi un vêtement ou un accessoire est toujours dans l’air du temps plusieurs années après sa création me fascine. Ma marque a huit ans et je ne suis pas blasée. Je veux rester indépendante, j’aime ce côté home made, familial. Superviser l’ensemble du processus créatif est très exigeant, mais c’est une vraie liberté. 

Quelles sont vos sources d’inspiration ? 

La nature en premier lieu, ses formes organiques, ses couleurs. Il y a évidemment un côté très féminin dans mes créations, mais la femme à laquelle je pense quand je dessine s’habille pour elle-même, pas pour plaire à un homme. J’aime jouer avec la notion de sexy en essayant de rester subtile. Cela se traduit par des détails sophistiqués comme les boucles et les attaches, la forme d’un talon… 

Le modèle Kiera de la créatrice Chloé Gosselin.
Le modèle Kiera de la créatrice Chloé Gosselin. © Service de presse

Où sont réalisés vos modèles ? 

Tout est fabriqué dans une usine à Milan, une entreprise familiale dirigée de père en fils. Je voulais mettre en avant le savoir-faire italien dans l’art du soulier. La chaîne de production est toute petite parce que j’ai choisi de produire peu de modèles chaque saison.

Madonna, Céline Dion, Jennifer Lawrence, Meghan… de nombreuses personnalités portent aujourd’hui vos créations. Comment le vivez-vous ? 

Taylor Swift, Kate Winslet, Madonna ont toutes les trois porté mon premier modèle, presque coup sur coup. Cette visibilité a fait décoller la marque tout de suite. Elles sont devenues des clientes fidèles et elles m’inspirent en retour. D’ailleurs, quand une star porte plusieurs fois une paire, on la rebaptise à son nom ! 

Vous avez aussi imaginé une paire unique pour Céline Dion… 

C’était un honneur. Elle aussi me suit depuis mes débuts. Il faut dire que nous vivons toutes les deux à Las Vegas. J’ai imaginé pour elle une paire sur-mesure pour le gala du Met Ball en 2019. Elle souhaitait un modèle inspiré des chaussures de danse vintage auquel j’ai ajouté des pampilles de cristaux Swarovski. 

Céline Dion au gala du Met en mai 2019. Chloé Gosselin a créé une paire d’escarpins unique pour la chanteuse.
Céline Dion au gala du Met en mai 2019 à New York. Chloé Gosselin a créé une paire d’escarpins unique pour la chanteuse. © Jennifer Graylock/PA Wire/ABACAPRESS.COM

C’est important pour vous de collaborer avec des femmes fortes ? 

Qu’il s’agisse de l’actrice la plus connue au monde avec une carrière internationale comme Nicole Kidman, d’une artiste prometteuse comme Andra Day ou d’une inconnue, j’aime l’idée de fédérer une tribu de femmes inspirantes venues d’univers différents, avec chacune sa sensibilité. 

Comment vivez-vous votre réussite professionnelle ? 

Je suis fière du chemin parcouru… même s’il m’arrive encore de me pincer pour me convaincre que je ne rêve pas. J’ai fait beaucoup de choses toute seule, même si mes proches et mon compagnon m’ont énormément soutenue et encouragée. Devenir maman a été un vrai déclic, j’avais envie de rendre fière ma fille. À sa naissance, j’ai décidé que c’était à moi de créer les changements dans ma vie.

Vous êtes en couple avec le magicien David Copperfield. Comment vous êtes-vous rencontrés ? 

Nous nous sommes rencontrés quand je vivais en Belgique par des amis communs. 

Chloé Gosselin avec son époux David Copperfield à New York, en septembre 2015.
Chloé Gosselin avec son époux David Copperfield à New York. © MachettePix/Startraks/ABACAPRESS.COM

Comment gérez-vous sa célébrité ? 

Mon quotidien reste tout à fait normal, très calme. Je ne suis pas une star, les paparazzis ne nous suivent pas dans la rue. David a un spectacle familial à Las Vegas, il fait cinq cents représentations par an.

Que reste-t-il de français en vous ? 

J’ai la nationalité américaine depuis novembre 2020, je l’ai demandée pour pouvoir voter à l’élection présidentielle, mais j’ai reçu le papier deux jours après le scrutin… Cependant je me sens encore très française ! Je privilégie les vêtements et les accessoires faciles à porter, un style chic et cool que les Américaines nous envient. On parle souvent d’élégance faussement négligée quand on pense à la Parisienne, je préfère y voir une simplicité faite de bon sens : du confort naît la confiance.

www.chloegosselin.com/

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre

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Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Directrice de la rédaction

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